[Critique] Ghost in the Shell de Rupert Sanders

Par Mikaelson @breaking_fr

Dès l’annonce du projet, Ghost in the Shell a eu des bâtons dans les roues. Entre polémiques concernant son white-washing et sa fidélité sur les matériaux d’origine, le film débarque enfin sur les écrans du monde entier avec pour ambition de donner naissance à une nouvelle franchise et peut-être à un mouvement d’adaptation de manga à Hollywood, notamment avec l’adaptation américanisée de l’excellent manga, Death Note, et la future adaptation de Naruto (à l’aide!). Que vaut donc cette opus ? Réponse…

Synopsis :

Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Critique:

« Ghost in the Shell, doté d’une excellente direction artistique nous offre une expérience visuelle magnifique.  »

Étant considéré comme un chef d’œuvre par certains et une source d’inspiration pour d’autres (notamment les Wachowski pour Matrix, James Cameron, mais aussi Steven Spielberg), Ghost in the Shell est aussi bien un matériau aimé que très difficilement adaptable. C’est pourtant le défi que s’est lancé Paramount avec l’aide de Rupert Sanders, réalisateur ayant seulement un film à son actif, Blanche-Neige et le Chasseur avec Kristen Stewart et Charlize Theron.

Ghost in the Shell est originellement un riche manga signé Masamune Shirow au début des années 1990, mais plus officieusement connu avec l’animé du maître Mamoru Oshii. Le film de Rupert Sanders est considéré comme l’histoire qui n’a pas encore été racontée puisque, bien qu’il reprenne la trame du premier volet et des éléments de la série Stand Alone Complexe, il raconte une toute nouvelle histoire.
Major est ici une femme dont le cerveau humain a été intégré dans un corps robotique pour la sauver. Elle intègre quelques années plus tard la Section 9 et enquête dans une ville futuriste sur un hacker qui pénètre les cerveaux de gens, pour la plupart modifiés par des implants, pour se venger de l’entreprise qui a sauvé le personnage joué par Scarlett Johansson. Mais l’histoire se focalise plus sur le passé du Major avant son intégration dans un corps robotique.

Respectueux de l’œuvre de Mamoru Oshii, au point de reproduire quelques scènes quasiment à l’identique, Rupert Sanders a bien compris que l’univers visuel de Ghost in the Shell était tout aussi important que l’intrigue. La direction artistique est donc l’un de ses plus gros points forts ce qui rend le film est indéniablement beau, surtout quand le réalisateur nous fait découvrir ce Japon futuriste. Ghost in the Shell garde également les mêmes questions philosophiques de son manga et de son animé sur sa réflexion de « qu’est-ce qu’un humain » et dans ses questions sur l’intelligence artificielle.

Malgré un très beau casting (avec une Scarlett Johansson très convaincante), le film perd ses spectateurs dans un récit qui ne parvient pas à susciter la moindre émotion chez ces derniers. À noter également de gros problèmes scénaristiques durant le combat final (on n’en dira pas plus).

Dans ma réflexion un peu méta, on peut dire bel et bien dire que Ghost in the Shell est un fantôme (sa direction artistique) dans une coquille (son histoire).

En bref: Ghost in the Shell est une adaptation essayant au maximum d’être fidèle à l’histoire originale, mais qui ne parvient à captiver le spectateur dans une histoire dénuée d’émotion. Il n’en reste pas moins un film avec une direction artistique sublime qui vaut le coup d’œil au cinéma (si possible en IMAX 3D).

Ghost in the Shell de Rupert Sanders avec Scarlett Johansson et Juliette Binoche. En salle le 29 mars 2017.