Logan, critique

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Wolverine est de retour sur grand écran en solo pour un dernier baroud d’honneur de Hugh Jackman dans la peau du mutant griffu. Sobrement intitulé Logan, il s’agit enfin de la meilleure transposition du personnage à l’écran avec un récit violent et émouvant.

Logan, critiqueOn ne peut pas dire que Wolverine ait brillé sur grand écran. En dehors des films X-Men qui lui étaient déjà à 50% dédiés, ses films en solo se sont soldés par de véritables échecs artistiques. Et comme cela fait 17 ans que Hugh Jackman endosse le rôle avec un plaisir certain, il était temps pour lui d’enfin tourner la page. Et pour cela il vase consacrer avec James Mangold à transposer la fin de son personnage, une dernière aventure crépusculaire qui pourrait enfin faire honneur à Logan.

On pourrait se dire que remettre James Mangold à la barre du film n’est pas vraiment une bonne idée étant donné la petite catastrophe qu’était le Combat de l’Immortel. Mais il ne faut pas oublier que le réalisateur est certes capable du passable (Night and Day) comme du meilleur (Copland, Identity, Walk the Line), et surtout, il n’avait pas une grande liberté. Cette fois, il était d’emblée convenu de faire un film classé R aux US, permettant d’avoir alors une plus large latitude quand aux thèmes abordés et à la violence que pouvait dégager le film. Ajoutez à cela que le réalisateur a également fait ses preuves dans le western avec le remake de 3h10 pour Yuma était sacrément efficace et on reprend confiance.

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Et bien vous en fera car dès les premières images, on retrouve un Logan imbibé d’alcool, mal en point qui tranche dans le vif avec quelques malfrats. Le ton est donné, nous aurons enfin le vrai Wolverine, ce sera violent, sombre et ça sent la fin. Alors on découvre que dans un futur proche, il n’y a plus de mutants, Wolvie est malade et est devenu chauffeur de limousine pour payer les médicaments d’un professeur X sénile qu’il héberge dans un entrepôt de l’autre côté de la frontière mexicaine. Oui, le monde des X-Men que nous connaissions a changé et est devenu plus pessimiste que jamais. Et c’est dans ce contexte qu’il croise la route d’une mystérieuse gamine qu’il va devoir escorter dans un endroit sûr alors qu’il est poursuivi par une bande de mercenaires.

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Pour les fans du comics qui s’attendent à une adaptation de Old Man Logan, ne vous attendez pas à de la fidélité, seul le contexte général d’un Wolverine vieillissant et d’un monde sans mutant est exploité. Pour le reste, nous nous retrouvons dans un film bien plus réaliste dans lequel la violence a toute sa place. Mangold nous emmène dans un roadtrip convoquant autant Mad Max que le western d’Eastwood qui se démarque du reste de la saga des X-Men. Et il en profite pour faire passer quelques message politiques et sociaux (coucou Trump, la frontière mexicaine pour se rendre vers le protecteur Canada, les changement génétiques généralisés). Nous sommes ici dans un futur parfaitement crédible dans un film engagé et véritablement poignant car laissant aussi la part belle à un discours sur la famille émouvant.

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Car oui, Logan est d’une grande violence (des têtes vont voler, les griffes trancher et les gerbes de sang éclabousser les murs) mais il y a aussi une grande force émotionnelle dans le film. Que ce soit les rapports entre Xavier et Logan cherchant à se rapprocher et à se faire pardonner leurs actes, ou le rapprochement entre notre anti-héros et la jeune X-23, le film bénéficie ici vraiment d’un supplément d’âme. D’autant plus que les acteurs sont ici impeccables, Patrick Stewart donnant une nouvelle dimension désespérée à son personnage et la jeune Dafne Keene étant une véritable révélation sur qui pourrait entièrement reposer un prochain film. Et évidemment, Hugh Jackman est là, impeccable, donnant enfin du sens à toute la dramaturgie de son personnage, formidablement investit dans ce qui restera le rôle le plus important de sa carrière et lui faisant honneur jusqu’au dernier instant.

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Evidemment, dans Logan tout n’est pas parfait et il y a quelques petites longueurs et un aspect de l’histoire légèrement foireux quand aux bad guys. Mais ce sont des défauts que l’on pardonnera cette fois aisément étant donné la grande réussite du road trip crépusculaire rempli dans sang et de larmes qui rend enfin justice au personnage et se révèle être l’un des épisodes les plus intéressants de la saga mutante et même l’un des blockbusters les plus couillus de ces dernières années aux pays des super-héros formatés.