Permis d'aimer

Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Permis d’aimer » de Isabel Coixet.

Learning-to-drive« Ton père est en pleine andropause et plutôt que d’investir dans une nouvelle moto, il verse dans l’adultère »

Wendy est une critique littéraire, passionnée, dont le mari vient de la quitter. Darwan est un chauffeur de taxi indien, calme, sur le point d’accepter un mariage arrangé. Alors que Wendy cherche à revendiquer son indépendance, elle se heurte à une barrière commune à de nombreux New-Yorkais : elle n’a pas son permis de conduire. Elle engage donc Darwan comme moniteur. Sa vie brisée contraste avec la retenue dont il fait preuve. Mais alors qu’il lui apprend à conduire et qu’elle lui montre comment impressionner une femme, leur amitié improbable va faire naître de nouveaux sentiments.

« Le principal danger pour le conducteur ce sont les autres. Et le plus souvent, les autres ne se conduisent pas correctement »

Clarkson_Learning_to_drivePour Isabel Coixet, le cinéma est une longue histoire d’amour. Une passion qui remonte à l’enfance, période à laquelle sa grand-mère, ouvreuse d’un cinéma de quartier à Barcelone, la faisait entrer en catimini dans les salles obscures, lui permettant de voir un grand nombre de films. De quoi lui donner, très jeune, l’envie d’en faire son métier. Finissant ses études peu après l’avènement de la « Movida », elle débute tout d’abord sa carrière comme scénariste avant de réaliser ses premiers spots publicitaires. Il faut attendre la fin des années 80 pour la voir réaliser ses premiers longs pour le cinéma. Dès lors, la réalisatrice mènera une prolifique carrière, alternant fictions et documentaires. Installée un temps aux Etats-Unis, elle se fait remarquer au début des années 2000 pour ses drames poignants tournés en anglais avec des castings internationaux. A l’image de « Ma vie sans moi » (2003), « The secret life of words » (2006) ou encore « Maps of the sounds of Tokyo » (2009). Sa nouvelle réalisation, « Permis d’aimer », est un film de commande inspiré d’un article de Katha Politt paru en 2002 dans le New Yorker. Initié en 2005, le projet aura mis neuf ans pour se concrétiser. Il sort chez nous en direct-to-DVD.

« Je ne sais pas vraiment ce que je pensais du mariage si ce n’est que je croyais que ce serait pour la vie »

Kingsley_Learning_to_drive« Permis d’aimer » est ainsi centré sur la rencontre entre deux êtres que rien ne semblait prédestiner à se rencontrer. Deux solitudes unies par le destin alors même qu’ils se retrouvent à un moment de leur vie respective qui ressemble à une croisée des chemins. Elle, Wendy, est une écrivain new-yorkaise fraichement plaquée par son mari à l’approche de la soixantaine. Lui, Darwan, immigré indien, a fuit les persécutions dans son pays et renoncé de fait à une brillante carrière d’universitaire, se contentant d’une vie de travailleur précaire avec l’espoir de pouvoir fonder un foyer. Leur rencontre sera placée sous le signe de la route, Wendy faisant appel à Darwan pour préparer l’examen du permis de conduire. De façon un peu balourde, la route apparaitra alors comme une métaphore de la vie. Savoir avancer sans être focalisé sur le rétroviseur. Savoir naviguer en tenant compte des voitures autour. Savoir franchir les obstacles et trouver sa voie. Savoir trouver sa place dans le trafic. A l’évidence, il y avait là tous les ingrédients pour construire un honnête feel-good movie. Mais force est de constater que le scénario de Sarah Kernochan (scénariste de « Sommersby » et de « Neuf semaines et demi ») demeure bancal et parfois hasardeux. On s’étonne ainsi que le personnage de Wendy soit si peu attachant ou du mariage (de raison) de Darwan qui ne parait pas offrir une perspective des plus réjouissantes. De même que le scénario nous laisse sur notre faim en ouvrant des portes sans pour autant les visiter ni les refermer. A l’image du neveu du héros, au centre de deux ou trois scènes et qui finit par disparaitre sans raison aussi vite qu’il était apparu. La démonstration du film, tendant à faire des leçons de conduite une forme de leçon de vie, s’avère tout à fait audible. On regrettera juste que l’ensemble manque un peu d’émotion et de conviction. Ceci est d’autant plus regrettable que derrière, Ben Kingsley et Patricia Clarkson assurent leur partition et forment un duo plutôt convaincant.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en versions française, italienne, hongroise, polonaise et russe (toutes 5.1). Des sous-titres optionnels français, italiens, néerlandais, bulgares, danois, estoniens, finlandais, hindis, hongrois, islandais, lituaniens, lettons, russes, norvégiens, polonais, portugais, roumains, slovènes, suédois, tchèques et anglais pour malentendants sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné d’une featurette « Les femmes de Learning To Drive ».

Edité par Universal Pictures, « Permis d’aimer » est disponible en DVD depuis le 1er février 2017.

Le site Internet d’Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.