[Critique] – American Honey – Andrea Arnold

[Critique] – American Honey – Andrea Arnold Star, 17 ans, croise le chemin de Jake et sa bande. Sillonant le midwest à bord d'un van, ils vivent de vente en porte à porte. En rupture totale avec sa famille, elle s'embarque dans l'aventure. Ce roadtrip, ponctué de rencontres, fêtes et arnaques lui apporte ce qu'elle cherche depuis toujours: la liberté ! Jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de Jake, aussi charismatique que dangereux....

En 2009, Andrea Arnold nous avait déjà offert un portrait de jeune femme à la hauteur de son sujet et de sa complexité. Fish Tank était brut et électrique. On retrouve ici, Star, interprété par Sasha Lane, actrice débutante qui crève l'écran par sa justesse et sa liberté de jeu. Liberté que nous retrouvons tout au long du récit dans cette immersion dans l'Amérique profonde. La réalisatrice vit avec ses personnages sans jugement et sans cynisme sur la jeunesse. Un sujet qui avait déjà été très bien filmé par un certain Larry Clark ou encore plus récemment Harmony Korine. Arnold nous peint ici une fresque sensorielle remplie de couleurs vives, d'odeurs et de respirations.

L'ensemble, sublimé par la lumière de Robbie Ryan. Bien qu'elle puisse approcher le symbolisme à certains moments, la réalisatrice est profondément naturaliste dans son approche. La narration du film y est chaotique comme les émotions de ses personnages. Constamment porté par la musique, nous nous rapprochons d'eux aux battements saccadés de leurs coeurs et principalement dans la relation intense et sauvage entre Jake joué par Shia LaBeouf et Star. Se cherchant, se recherchant, se courant après, ils nous offrent un ballet de sensualité. On pourrait lui reprocher un manque de subtilité mais la beauté fait aussi partie de cet excès de vie que constitue ce film. Ce dernier a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2016. Troisième fois consécutive pour Andrea Arnold.

Mélina D'Amico