PETER ET ELLIOTT LE DRAGON vaut-il le coût en 3D ?

Devez vous voir Peter et Elliott le Dragon en relief ?

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Depuis quelques années, Disney nous gratifie de remakes de ses grands classiques, et la plupart composent avec un cahier des charges bien précis. A l’exception de Cendrillon, tous ont dû être présentés en relief, et à chaque fois celui ci était le fruit d’une conversion plus ou moins bonne mais jamais désagréable.

Le relief de Peter et Elliott le Dragon se rangera-t-il dans le camp des productions bâclées ou tentera-t-il d’élever le niveau ? Voyons cela !

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Une profondeur désastreuse.

Le film s’ouvre sur un plan aérien qui rase la cime des arbres d’une grande forêt, et si le plan se prête bien au relief, il est bien trop court pour qu’on puisse en profiter et qu’il puisse nous impacter. Le film continue avec une séquence de nuit dans cette même forêt et je vous mets au défi d’y voir quoi que ce soit : le film est bien trop sombre et on peine à distinguer les formes et les reliefs. Tout est incroyablement plat. On croise les doigts en se disant que l’apparition du fameux dragon et ses séquences aériennes viendront relever le niveau, mais rien n’y fait.

Contrairement au superbe Dragons de DreamWorks, il n’y a ici que très peu de scènes de vol, et aucune ne vous décrochera le frisson du vertige. Ajoutez à cela un flou d’arrière plan quasi permanent et vous vous retrouverez avec une des pires profondeurs de ces dernières années.

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Des jaillissements inexistants. 

Un film comme Peter et Elliott le Dragon pouvait encore miser sur ses jaillissements pour sauver la mise. Un dragon ça crache du feu, ça vole, ça a une longue queue qui ne demande qu’à transpercer l’écran, mais rien de tout cela n’est exploité. On ira même jusqu’à enrager de voir toutes les occasions de jaillissements manquées par ce laxisme abyssal. Et c’est bien dommage, parce que le film en lui même est vraiment bon, c’est bien la 3D qui pêche… et qui va même le desservir.

Une immersion dégradée.

C’est rare, mais c’est un des rares films dont la 3D gâche l’immersion. C’est même paradoxal puisque celle-ci est justement présente pour renforcer l’implication du spectateur dans l’oeuvre qu’il regarde, mais ici, c’est loin d’être le cas. Comme je le disais plus tôt, beaucoup de séquences se déroulent de nuit, et les rares points lumineux sont assombris par les lunettes. Tout le travail sur les lumières et la composition se voit en partie amputé par ce relief faiblard et fainéant. Qu’on ne dise pas que la 3D n’est pas compatible avec les séquences nocturnes : de grands films l’ont prouvé, comme Hugo Cabret par exemple. Le problème vient du fait que le film n’a jamais été pensé pour une exploitation en relief, à aucun moment de sa production.

(Votre humble serviteur a aussi quelques doutes sur le fait que le relief déforme quelques couleurs comme la carnation des visages, mais le problème vient peut être du projecteur de la salle et non du film en lui même.)

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Plus que jamais, cette chronique porte bien son nom.

Vous l’aurez compris, vous pourrez laissez vos lunettes à la maison en allant voir Peter et Elliott le Dragon. C’est bien dommage car le potentiel y était, et le film en lui même est vraiment agréable et honnête, mais son relief va jusqu’à lui imputer des qualités de sa version 2D !  Ce genre de relief est clairement ce qui empêche le grand public de concevoir la 3D comme un outil artistique à part entière. Mieux vaudrait sacrifier la quantité de sorties en relief pour privilégier la qualité. Carton rouge pour Disney !