Le 7ème art selon Peter Biskind

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Il y a quelques mois je vous confiais mon amour total pour Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind, génial ouvrage qui décrypte la nouvelle vague du cinéma américain, dans les années soixante-dix, et son naufrage à l’aube de la décennie suivante. Et bien figurez-vous que je suis en train de me délecter avec la suite! 🙂

Chers lecteurs, s’il est bien un ouvrage dont je recommande la lecture aux cinéphiles, et plus encore, à ceux qui oeuvrent pour le cinéma, auteurs et cinéastes en tête, c’est bien le triptyque Le nouvel Hollywood / Sexe, mensonges et Hollywood / Mon Hollywood, signé Peter Biskind. Non seulement il y décrypte avec acuité (et un féroce sens de l’humour) l’histoire hollywoodienne, mais il éclaire les lecteurs au sujet de la politique des gros, moyens et petits studios de la grande usine à rêves.

Après avoir lu ces savoureux bouquins (ils se dévorent comme des romans), on comprend mieux le désastre artistique du cinéma américain du troisième millénaire. On appréhende encore mieux, au passage, notre propre situation hexagonale, tout aussi critique à force de vouloir copier le système US dans ce qu’il a de pire, un marketing sans âme ni audace. Bref, on rêve et rit beaucoup en parcourant ces trois tomes, mais carrément vert… 😉

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Le Nouvel Hollywood retrace la décennie 70, quand une nouvelle génération de cinéastes (Steven Spielberg, George Lucas, Martin Scorsese, Roman Polanski…) se rebellent contre le formalisme, tant technique que narratif, des grands studios, sous l’égide d’une poignée de leurs ainés, Francis Ford Coppola en tête. Après avoir donné naissance à des films d’une inventivité et une profondeur incroyables, cette nouvelle vague connait une scission au moment où ses oeuvres deviennent (très) rentables: Spielberg, Lucas et quelques autres inventent le marketing épique (objets dérivés, spin-off, novélisation…) et deviennent les rois du pétrole, tandis que les artistes « pur jus » (Coppola, Scorsese, Cimino…) refusent tout compromis artistique et se retrouvent plus ou moins sur la touche.

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Après des années quatre-vingt plus que décevantes d’un point de vue cinématographique, Sexe, mensonges et Hollywood relate le second âge d’or du cinéma indépendant, les années quatre-vingt-dix, quand le film Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh sauve à la fois un festival de Sundance moribond après dix années d’existence et la compagnie Miramax, à deux doigts du dépôt de bilan. Après une décennie d’audace créative, les gros sous vont, une fois encore, tout flanquer par terre. 😉

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Mon Hollywood, enfin, regroupe une série de chroniques de Peter Biskind, qui décryptent les relations incestueuses entre cinéma et politique, à travers des portraits savoureux des grandes figures hollywoodiennes (cinéastes, producteurs, agents…). Tout est « bigger than life » outre Atlantique, quiconque travaille dans le cinéma sur notre sol sera frappé néanmoins par de grosses similitudes, et pas au meilleur sens du terme… 😉

Peter Biskind, ze trilogie :

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