De la série au livre: the 100

DE LA SÉRIE AU LIVRE: THE 100

J’ai longtemps hésité avant de faire une critique commune tant les deux œuvres différent aussi bien dans leurs intentions que dans leurs personnages. Je dois aussi vous prévenir que malgré certaines omissions volontaires, vous retrouverez ici et là quelques spoilers nécessaires à l’explication de mon ressenti.

Comme j’ai vu la série en premier, c’est donc par elle que je commence:

DE LA SÉRIE AU LIVRE: THE 100

De: Jason Rothenberg.

Avec: Eliza Taylor Cotter ( Les voisins, The november man), Bob Morley ( Summer Bay, 2012: Terre Brûlée), Thomas McDonell ( Dark Shadows, Fun Size), Marie Avgeropoulos ( Tracers, Percy Jackson), Ricky Whittle ( Mistresses, Dream Team), Lindsey Morgan ( Hopital central, Detention), Devon Bostick ( Le journal d’un dégonflé, Regression), Richard Harmon ( Continuum, Judas Kiss), Christopher Larkin ( The flamingo rising, The big bad swin).

Synopsis Allociné: Après une apocalypse nucléaire causée par l’Homme lors d’une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, l’Arche, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant…

Clairement, les premiers épisodes m’ont fait penser à un mauvais film d’horreur. En effet, tout était réuni pour nous le faire croire: des personnages stéréotypés faisant tout ce qu’il ne fallait pas faire surtout en territoire inconnu. Leurs préoccupations n’étant pas vraiment de survivre en milieu hostile mais de laisser libre cours à leurs hormones en ébullition de jeunes adolescents. Bref, il ne fallait pas compter sur eux pour trouver à manger et à boire.

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En outre, la série s’inspire largement de l’héritage laissé par Lost ne serait-ce que le voile si je ne devais citer que lui. Ou d’Hunger Games ou encore de Divergente. Sur le moment, ce copier-coller manifeste fatigue le spectateur; de par son manque d’originalité et cette impuissance – à la mode- à se renouveler. Mais, à l’approche des Natifs les 100 commencent à sortir de l’inertie plus par nécessité que par réelle volonté du moins au début. Anesthésiés qu’ils sont par cette Terre dont ils n’avaient foulé le sol auparavant. Très vite aussi, des tensions naissent au sein du camps digne d’un  Sa majesté des mouches. Le besoin d’un chef se fait cruellement sentir; les responsabilités et la fin de l’insouciance, de l’innocence aussi. D’un côté, certains veulent retrouver leur libre-arbitre et s’affranchir ainsi du joug de l’Arche tandis que d’autres pensent à ceux qui y sont encore.

Le show commence alors à prendre un tournant pour le moins sombre mais intéressant d’autant que les sauvages mettent à mal la pérennité de leur mini société. C’est aussi l’occasion pour certains personnages de se révéler et de se distinguer: Bellamy, Finn et Murphy. Côté féminin, seule la princesse alias Clarke pour les intimes sort vraiment du lot tant par ses connaissances que pour son charisme certain. Viendra plus tard Octavia et Raven.

Dés lors, le camps se scinde en deux; et des choix plus que décisifs les attendent pour la survie des 100. Néanmoins, c’est véritablement au cours de la saison 2 que la série gagne en maturité avec notamment l’horreur de la guerre et ses sacrifices. Tandis que certains y trouvent l’occasion de se racheter; d’autres habités par les fantômes s’y perdent totalement sans aucun retour possible.

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Parallèlement à cela, l’arrivée sur Terre de l’Arche ne fait qu’empirer les choses. Dans sa prétendue sagesse et expérience, les adultes veulent reprendre le relais croyant naïvement pouvoir reprendre leur place comme de rien n’était. Et persuadés de réussir là où leurs enfants ont cruellement échoué. Mais, passés les premiers mirages, ils sont forcés de constater et ce bien malgré eux, que leurs petits protégés ont bien grandi. Qu’entre-temps, certains sont devenus de véritables machines à tuer; et que la paix ne tient qu’à un fil.

Dans un même temps, il est toujours opportun de nous rappeler combien le colon veut assouvir son autorité sur les peuples indigènes. Paradoxalement, la Terre est immense mais l’Homme veut toujours la parcelle qui appartient à un autre que lui. Alors qu’il suffirait que son peuple et lui aillent ailleurs pour justement éviter une guerre. Cependant, le désir de possession est toujours plus fort comme celui de dominer.

Dans la foulée, la saison 3. Celle qui fut à mon sens la moins maitrisée tant c’est parti dans tous les sens. Et surtout, parce que la dynamique du groupe était complétement éclatée. Grave erreur de séparer aussi longtemps le noyau dur de la série: Bellamy, Clarke, Octavia, Jasper, Monty et Raven. Disséminé un peu partout; trop d’intrigues personnelles et secondaires aussi. Le résultat fut trop inégal et parfois même, inefficace dans les traitements des personnages et dans le propos général. Séparée Clarke du reste du groupe semblait une bonne idée au départ d’autant que son absence avait des répercussions sur l’Arche.

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Mais, son personnage fut trop en retrait; trop obnubilée par Lexa aussi. Si sa relation avec le commandant avait de l’idée, cela donne l’impression surtout d’arriver comme un cheveu sur la soupe. Il est vrai qu’en temps de guerre, tout est précipité;  que dans ce contexte on est plus sujet qu’habituellement à s’amouracher. Mais, encore une fois, ça manquait de travail et d’approche d’autant plus que ça finit aussi vite que ça avait commencé.

Autre point noir, Alie. Beaucoup l’ont dit, son intrigue a trop pris le pas sur les autres délaissant ainsi bon nombre de personnages. Les faisant apparaitre ou/et disparaitre au gré des moments et des envies du créateur de la série. Cependant, je dois avouer que cette trame du récit et malgré ses facilités, avait aussi son intérêt. La quête de Jaha prend alors des allures mystiques et de folie également. Chacun veut trouver un compromis; une vérité, une porte de sortie face à l’éternelle menace de la guerre. J’ai trouvé particulièrement frappante la ressemblance entre les préceptes d’Alie et la religion chrétienne avec bon nombre de ses symboles d’ailleurs.

Comme toujours, il y a toujours cette volonté d’un monde meilleur; de montrer le chemin aux non convertis. Un chemin non dénué de sacrifices mais nécessaire dirait Jaha; aboutissant à une vie exempte de douleur, de mort. Mais, même dans les meilleurs intentions, il y a un certain aveuglement conduisant trop souvent à un certaine extrémisme plus dangereux que la guerre elle-même.

DE LA SÉRIE AU LIVRE: THE 100

Laissera t-elle des séquelles sur un peuple qui déjà ne cesse de se reconstruire jour après jour sans grand succès? Pour le savoir, il faudra attendre 2017 pour la saison 4. Une saison qui sera je pense sous le signe d’une nouvelle menace et de nouvelles rancœurs.  Même si la saison 3 m’a laissé sur la faim et manquait cruellement d’un cliffhanger efficace, la série a su au fil des épisodes s’imposer, se bonifier et surtout à se débarrasser définitivement de l’étiquette teen movie qui lui collait à la peau. Reste à savoir maintenant si elle continuera sur cette lancée. Le rendez-vous est pris en tout cas pour 2017!

17 SUR 20

DE LA SÉRIE AU LIVRE: THE 100

De: Kass Morgan

Tome 1, 2, 3

Résumé:

2:48… 2:47… 2:46…
Ils sont 100, tous mineurs, tous accusés de crimes passibles de la peine de mort.

1:32… 1:31… 1:30…
Après des centaines d’années d’exil dans l’espace, le Conseil leur accorde une seconde chance qu’ils n’ont pas le droit de refuser : retourner sur Terre.

0:45… 0:44… 0:43…
Seulement, là-bas, l’atmosphère est toujours potentiellement radioactive et à peine débarqués les 100 risquent de mourir.

0:03… 0:02… 0:01…
Amours, haines, secrets enfouis et trahisons. Comment se racheter une conduite quand on n’a plus que quelques heures à vivre ?

Malgré les faiblesses de la saison 1, c’est bien la série qui m’a donné envie de lire la saga de Kass Morgan. Je ne m’attendais pas forcément à une adaptation fidèle mais je fus quand même surprise sur bien des points.

Pour commencer, j’ai eu du mal avec la traduction surtout dans les premiers chapitres. En effet, j’ai eu l’impression parfois d’une traduction mot à mot; ce qui rendait la lecture par moment particulièrement laborieuse. De plus, certains mots me paraissaient mal choisis comme ce fameux et hideux  » transfèrement  » au lieu de transfert tout simplement.

C’est comme si … on ne naissait pas que pour nous seuls, on vit pour prendre soin des autres.

Le choix de la narration m’a paru aussi compliqué. En effet, on a droit à un narrateur externe sauf qu’à plusieurs moments, j’ai eu l’impression que le personnage dont il était question parlait directement au lecteur. C’est assez déstabilisant car on se demande qui parle. Si les attraits de la narration omnisciente n’est plus à démontrer, il n’en est pas moins qu’ici il aurait été préférable de privilégier un conteur interne. D’autant plus que le format s’y prête tant il ressemble à un journal de bord ou journal intime. Néanmoins, une fois dedans on oublie ces quelques désagréments; l’écriture gagnant en fluidité et intérêt.

La vraie force de cette saga comparée à la série, c’est sa volonté de décrire, de dépeindre la vie sur l’Arche. Ses bons comme ses mauvais côtés d’ailleurs; avant et après l’envoi des 100 sur Terre. Cela se déroule à travers des souvenirs racontés par chacun des personnages. Comme à son habitude, on retrouve le système des castes; les privilégiés et les plus malchanceux séparés. Le ton est aussi beaucoup moins édulcoré que la série du moins sur ce point-là. Pour certains aussi, la rédemption commence bien avant l’arrivée sur la planète terre tout comme les conneries.

Dés le début, adultes comme enfants sont confrontés à des choix difficiles, douloureux. Par amour, par survie, par devoir ou nécessité. Ce qui explique la rancœur exprimée sur Terre envers Wells, le fils de Jaha. Par ailleurs, l’histoire de Bellamy et d’Octavia m’a particulièrement émue de par sa tristesse et sa fatalité. Et que dire de Lily qui aurait largement mérité sa place dans l’adaptation sur grand écran.

Bellamy sait que c’est comme ça que fonctionne le chagrin : il serait vain de s’attendre à ce que les autres le partagent , à chacun de porter sa propre peine en soi!;

C’est d’ailleurs ce qui peut choquer un peu au début: le parti pris de la série. D’omettre ou/et d’inventer certaines storylines, d’inventer ou/et de supprimer certains personnages. Finn en est l’exemple parfait. Inexistant dans le livre, il a su pourtant faire ses preuves et nous offrir de grands moments dans la série. Au final, dans le livre il est un savant mélange de Bellamy et Wells. Quant à ce dernier, il tient un rôle important voir primordial dans l’ouvrage. A contrario, je fus particulièrement contente de ne pas retrouver Glass dans la série tant son personnage m’a paru inutile et plaintif dans le roman. A la place, on nous a offert une Raven combative et extrêmement courageuse.

De même et même si le  » Clexa  » avait de la suite dans les idées, j’ai vraiment envie d’un  » bellarke » comme il en est question ici. Je dirai juste qu’il y a comme une évidence de voir ses deux là ensemble et un fort potentiel si leur relation voyait le jour.

Comme vous avez pû le remarquer, livre et série prennent des route farouchement opposées même si le fil initial, la survie leur est commune. L’assurance qui faisait tant défaut à la saison 1, était présente dans le tome 1. Mais clairement, au bout de la saison 2, son adaptation a su trouver sa propre identité, sa propre voie. Et ce, en nous offrant toujours plus de dilemmes moraux, de violence, de maturité et une certaine nostalgie plus que contagieuse. Chose quasiment absente de la suite de la saga de Kass Morgan.

Tu t’appelles comment ?
– C’est pour savoir envers qui tu auras une dette éternelle ?
– Non, pour savoir qui dénoncer si je me fais arrêter.

En effet, les romans n’ont pas u dépasser le postulat de départ: l’adolescence confronté à des conditions extrêmes. Ce qui importe le plus semble être finalement surtout les histoires d’amour qui se font et défont à vitesse V. Les Nés Terres sont peu mis en avant du moins pas autant que Lexa et les siens ont pû le faire. L’auteure est aussi particulièrement succincte quand il s’agit d’eux et de leurs motivations. Préférant rester dans le vague et se concentrer plus attentivement sur les 100.

En outre, certaines intrigues m’ont parues particulièrement rocambolesques et pas indispensables. Néanmoins, la fin du tome 3 laisse supposer une rupture significative avec les tomes précédents. J’ai cru comprendre également qu’un tome 4 était prévu pour la fin de l’année 2016 mais rien n’est moins sûr.

14 SUR 20