Top 10 : Ces génériques inoubliables.

#10. Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer (2009)

Dès les premières secondes de son Bienvenue à Zombieland, Ruben Fleischer pose le contexte d'un univers contemporain en proie à une situation apocalyptique. A l'écran, des malheureux meurent de ne pas avoir suivi les principes issus du bon sens de Columbus -le personnage principal incarné par Jesse Eisenberg. Le générique brode sur cette idée et enchaîne les séquences de fuite ou de mort sur le bien nommé titre de Metallica, For Whom the Bell Tolls. L'esthétique, les ralentis et le gore incontournable de ces séquences rappellent presque les fatalities qu'on trouve dans les opus de Mortal Combat. Un probable clin d'œil vis à vis du public, a priori jeune et joueur à ses heures perdues.

#9. Enter the Void, de Gaspar Noé (2009)

Gaspar Noé aime jouer avec nos nerfs et nos estomacs. Cinéaste du désordre, du renversement et du dégoût, il se plaît à réaliser des séquences graphiques et psychédéliques pour briser le confort habituel du spectateur. On se souvient du fameux morceau d'infra-basse de 27 Hz présent dans la bande-son d' Irréversible et réputé pour provoquer des nausées, voire des vertiges, bref un sentiment de malaise. Avec son générique, Enter the Void s'annonce avec grand fracas sur l'écran. Musique électronique, cartons illisibles, effets stroboscopiques et couleurs acidulées ; le générique reprend les codes des mégalopoles high-tech dont s'inspirent les décors du film. Les polices foisonnantes rendent le tout indéchiffrable, brisant ainsi la sacro-sainte révérence faite à la liste technique.

#8. Man on the Moon, de Miloš Forman (1999)

Pour Man on the Moon, comédie dramatique inspirée de la vie du comique américain Andy Kaufman, Miloš Forman utilise le générique d'ouverture avec grande facétie. Le personnage -incarné par Jim Carrey- s'adresse directement au spectateur et lui annonce que le film est une telle déception qu'il préfère envoyer le générique de fin. Une farce à laquelle il finit par mettre fin, avouant qu'il s'agissait là d'une ruse pour se débarrasser des spectateurs étroits d'esprit. Cette séquence est l'occasion pour le réalisateur d'adresser un avertissement à son public : Man on the Moon n'est pas une biographie exhaustive d'Andy Kaufman, c'est avant tout une fiction dépendante des codes du cinéma. La séquence est aussi l'occasion de surprendre et de confronter l'audience à ce personnage pince-sans-rire et à son humour très troisième degré. Déstabilisant et malin.

#7. Se7en, de David Fincher (1996)

Lorsque l'on s'intéresse aux génériques d'ouverture, on en vient vite à David Fincher, dont les films font référence en la matière. C'est bien simple, une grande majorité des ses génériques sont devenus cultes. BlowUp lui a d'ailleurs consacré une émission il y a quelques jours. A titre personnel, si je ne devais en garder qu'un, il s'agirait de celui de . Constitué de très gros plans illustrant les hobbies et la routine du tueur en série, le générique plonge immédiatement le spectateur dans l'un univers malsain et perturbé de cette menace invisible. Les sautes à l'image, la police tremblotante et l'enchaînement rapide des séquences donnent à ce générique un rendu nerveux et imprévisible, à l'image de l'esprit pervers à l'oeuvre. Le morceau de Trent Reznor-que David Fincher retrouvera pour The Social Network, mais aussi -, intitulé Closer (Precursor) achève le raccord avec cette histoire de meurtre religieux en clamant : " You get me closer to God. "

#6. The Fall, de Tarsem Singh (2012)

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais vous avez probablement vu certaines des réalisations de Tarsem Singh, dit Tarsem. Le clip de la chanson Losing My Religion de REM, c'est lui. En 2000, c'est aussi lui qui signe le thriller fantastique avec Jennifer Lopez et Vincent D'Onofrio. Le récent Renaissances avec Ryan Reynolds, c'est encore lui. Avec , le réalisateur indien signe son film le plus esthétique, abouti et touchant. A l'image de ce conte démesuré qu'improvise Roy, le générique se veut grandiose. Ce ralentit en noir et blanc s'enrichit de détails à mesure qu'il progresse, finissant par dresser un tableau vivant épique et majestueux que vient enrichir le deuxième mouvement de La 7ème Symphonie de Beethoven. Comble du chic, chaque détail vu à l'écran -jambe en bois, médaillon, cheval- prendra tout son sens dans la suite du récit.

#5. Monty Python's Holy Grail, de Terry Gilliam et Terry Jones (1975)

Le générique de est à l'image des Monty Python : déjanté. Il est pour eux l'occasion d'annoncer la couleur avant même l'apparition des personnages à l'écran ou l'émergence d'un contexte précis. Les humoristes en profitent, au passage, pour briser le quatrième mur en s'adressant directement au spectateur. Prétextant une traduction suédoise pour raconter tout et n'importe quoi, la liste technique se voit balafrée par des sous-titres puis des cartons avant d'être radicalement transformée. Du défilement de sobres cartons noirs à typos blanches, le générique devient succession de couleurs vives, musique de mariachis à l'appui, et de noms à base de lamas, faute à la délocalisation de la prétendue équipe de production. Désopilant !

#4. Watchmen, de Zack Snyder (2010)

L'adaptation du comics d'Alan Moore par Zach Snyder réussit l'exploit de plaire aux fans mais également aux néophytes. Que l'on soit connaisseur ou non, il est aisé d'entrer dans l'univers uchronique et fantastique des Le générique a d'ailleurs la vocation d'honorer les ancêtres de ces héros, les Minutemen, ainsi que de proposer un cadre spatio-temporel alternatif. Le spectateur se plaira à relever les points de divergences entre le cadre de la narration et l'histoire telle qu'il la connaît. En vrac, on retient des références à la pop-culture : des photographies de Marc Riboud, Malcolm Browne et Alfred Eisenstaedt, à La Cène de Léonard de Vinci. La chanson de Bob Dylan vient illustrer à merveille cette marche de l'histoire.

#3. Indiana Jones et le Temple Maudit, de Steven Spielberg (1984)

Le deuxième opus de la saga Indiana Jones s'ouvre d'une façon peu conventionnelle. Fort du visionnage du premier film, ou habité par les clichés du genre, le spectateur s'attend à voir l'aventurier barouder dans la forêt ou sur un site archéologique. Il n'en est rien. Indiana Jones et le Temple Maudit s'ouvre sur une chatoyante et fantasque scène de danse mettant en avant Willie Scott -incarnée par Kate Capshaw, qui deviendra Mme Spielberg. L'ouverture calibrée et clinquante, digne d'un musical de Broadway, a de quoi surprendre le public en quête de frissons et d'exotisme.

#2. Lord of War, de Andrew Niccol (2005)

Le réalisateur de a peut-être livré avec l'un des génériques les plus mémorables de ces dernières années. Andrew Niccol s'est entre autre inspiré de Viktor Bout, arrêté en 2008, pour créer le personnage de Yuri Orlov, incarné par Nicolas Cage. Le réalisateur aurait également acquis 3 000 AK-47 et loué 100 chars T-72 pour les besoins du tournage. Les fusils d'assaut originaux se sont avérés moins onéreux que des répliques factices, quant à la location des chars elle a permis une réaliser une belle économie sur le budget des effets spéciaux. Fort d'un tel sujet, le générique fait la part belle à l'armement et aux munitions. Il suit le voyage d'une balle de sa création jusqu'à son utilisation. Tragique, cynique et glaçant.

#1. Chute Libre, de Joel Schumacher (1993)

Chute Libre, c'est un film de Joel Schumacher sorti en 1993 avec Michael Douglas et Robert Duvall. Le pitch est simple : alors qu'il se rend chez son ex-femme pour assister à la fête d'anniversaire de sa fille, William Foster, ex-ingénieur au chômage, pète un plomb. S'en suit une virée violente dans Los Angeles qui permet au réalisateur de fustiger les réalités et les absurdités de la société contemporaine. Le générique s'ouvre en silence sur un très gros plan de la bouche tordue du personnage, laissant ainsi entendre que le cri et la rage ne sont plus d'aucune aide à cet homme en crise. A mesure que le volume de la bande-son augmente, on découvre un univers bruyant où chaque détail apporté au tableau de cette jungle urbaine est une source de frustration et d'emportement. Sobre et indémodable.