L'Odeur de la mandarine de Gilles Legrand


L'Odeur de la mandarine de Gilles LegrandAvec Olivier Gourmet, Georgia Scalliet (retenez bien son nom !), Hélène Vincent, Michel Robin, Dimitri Storoge   Une fois de plus, j’en redemande. Même si tous les codes m’emmènent vers une fin romantique, le doute plane sur cette rencontre entre Angèle – Georgia Scalliet, une pétillante découverte qui relance le débat sur acteur de théâtre ou acteur de cinéma – et Charles – Olivier Gourmet, y’a pas d’erreur de casting – fin 1918.Ces deux-là (elle, infirmière, veuve et mère et lui, capitaine de cavalerie amputé) vont se trouver, revivre et affronter leurs cassures ensemble.Avec la photo magnifique d’Yves Angelo, la maîtrise et la beauté des scènes équestres de Mario Luraschi, le personnage d’Angèle domine l’ensemble.Femme surgie de notre passé, parce que des femmes volontaires, indépendantes et décidées, il y en a forcément eu mais elles étaient quantité négligeable, vite bâillonnées.L'Odeur de la mandarine de Gilles LegrandCe qui fait la force d’Angèle ici, ce sont aussi ces conversations qu’elle a avec OlivierGourmet dont l’œillade séductrice me semble directement adressée.Les répliques qui fusent avec la jolie voix de Georgia Scalliet un peu rauque et un peu traînante alliée à cette nonchalance et ce mouvoir qu'elle affiche font mouche.Le réalisateur a soigné tous ses personnages, toutes ses scènes, de la plus intime à la plus bucolique, en alternant petites et grandes scènes dans tous les registres – voir le mariage hilarant avec Michel Robin, curé sénile - et le désir (ou absence de désir) entre Charles et Angèle qui est rendu compréhensible sans être pesant ou moralisateur. Même la petite fille a de jolies scènes, de même qu’Hélène Vincent – trop rare -Au-delà du personnage féminin, à l’aise avec ce discours moderne, c’est entrer dans l’alcôve, là où la pudeur est de mise, là d’où rien ne sortait et c’est ce qui rend ce film si émouvant et si beau.Un film français, un beau scénario, un casting parfait avec des dialogues ciselés - de Guillaume Laurant - au service d’un sujet maîtrisé. Encore !
En salles le 30 septembre 2015En raison de scènes inadaptées, je le déconseille en dessous de 12 ans.