[Critique] The Dead Lands – La Terre des Guerriers réalisé par Toa Fraser

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« Hongi, le jeune fils d’un chef de tribu Maori, doit venger l’assassinat de son père afin d’apporter la paix à son clan et d’honorer les âmes de ses proches. Pour mieux lutter contre ses ennemis menés par leur chef Wirepa, Hongi va devoir s’aventurer sur les Terres Mortes et forger une alliance avec un grand et mystérieux guerrier qui règne sur la région depuis de nombreuses années. »

Présenté il y a plusieurs mois par le biais d’une simple bande-annonce lors d’un Showeb, le film The Dead Lands restait il y a encore plusieurs semaines de cela, bien mystérieux à nos yeux. Film de guerre sur une ou plusieurs tribus maori, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Mais nous ne savions surtout pas si on allait pouvoir découvrir ce film un jour ou l’autre. Le nombre de copies de films indépendants proposés aux spectateurs français fondant comme neige au soleil, un film comme celui-ci semblait difficile à distribuer au cinéma. C’est donc sans surprise que nous pouvons depuis le 24 juillet découvrir le film de guerre The Dead Lands sur différentes plates-formes de vidéo à la demande, ainsi qu’en DVD et Blu-Ray à compter du 29 juillet 2015. Que nous réserve ce voyage dans le temps, au cœur d’une confrontation entre tribus maories ? Véritable perle qu’on aurait adoré voir sur grand écran ou direct to vidéo tout juste honnête ?

Au cœur des paysages verdoyants de la Nouvelle-Zélande, vivez un retour à l’état primitif de l’homme au travers d’une œuvre brutale et barbare. Pour sa première réalisation, le Britannique Toa Fraser fait une plongée fracassante au cœur d’un cinéma qui se fait de plus en plus rare. Un cinéma qui se repose sur une histoire convenue dans les grandes lignes, mais dont le but est de faire ressurgir les craintes, les croyances et l’animosité des personnages. Sombre histoire de vengeance entre un fils dont la tribu a été décimée par un groupe ennemi, The Dead Lands ne surprendra pas par ses rebondissements scénaristiques. Peu nombreux, ces derniers ne forgent pas l’histoire, mais permettent aux personnages de sortir de cette prévisibilité dont souffre l’histoire du film. Alors que le spectateur connaît les tenants et les aboutissants de l’histoire, il reste néanmoins suspendu aux actes des personnages pour savoir qui aura l’honneur de mourir au combat. À l’image de l’une des réalisations de Mel Gibson, j’ai nommé Apocalypto, The Dead Lands plonge le spectateur au cœur d’une tribu et de ses valeurs.

L’honneur, la famille, le respect, ainsi que la religion font parties des valeurs qui représentent les tribus maoris. Sans chercher à trop développer les notions de religions ou de famille, le scénario de ce long-métrage va méthodiquement construire la personnalité de ces protagonistes autour de leurs valeurs. Dans la finalité, les personnages se rapprocheront des archétypes habituels des films de combat, mais avec une détermination supplémentaire poussant les personnages dans leurs derniers retranchements. Des personnages prêts à mourir et à tuer n’importe qui se dresseront sur son chemin s’il le faut. Une détermination construite de toutes pièces par les valeurs enseignées par leurs ancêtres et qui va se faire ressentir dans les scènes de combat. Ainsi que dans leurs actes et réactions vis-à-vis d’autres personnages. Bestiaux et agissant suivant leurs envies, les confrontations finissent dans des bains de sang. C’est violent, brutal et pas bridé par une quelconque censure qui aurait entaché le film et serait aller à l’encontre de la détermination des personnages.

Au-delà de sa bestialité, The Dead Lands est un magnifique voyage au cœur de la végétation luxuriante de la Nouvelle-Zélande. Porté par une imagerie absolument divine, le film parle aux spectateurs par le biais de ses images. Pas besoin de longs discours pour gagner en oppression, ou tout au contraire, offrir une bouffée d’air frais et faire souffler un vent de liberté. Suivant le cadrage déterminé par le réalisateur et le travail effectué par le chef décorateur, le décor influx sur la condition psychologique dans laquelle se trouve le protagoniste. Une sensation qui se fait ressentir par le spectateur. Magnifiés par le chef décorateur attitré de Peter Jackson jusqu’en 2003 et son travail sur Le Seigneur des anneaux : le retour du roi, à savoir Grant Major, c’est à la fois un régal pour les yeux et l’atout majeur du film. Cependant, ce choix de faire un film naturaliste mettant sans cesse la nature en avant avec de beaux et légers panoramiques entache le rythme du film. The Dead Lands est un long-métrage qui a ses moments d’action. Une action dynamique, brutale et frénétique, mais des moments mineurs face à un montage majoritairement lent. Ce qui donne un film magnifique, mais avec ses longueurs. Ça me rappel un certain The Duke of Burgundy tout ça…

Ardoise

Une histoire serte prévisible et sans originalité dans les grandes lignes, mais qui utilise a bon escient son background permettant au film d’avoir une âme et au spectateur de littéralement se transposer aux côtés des guerriers Maoris. Servis par des personnages déterminés et dont la rage est captée par la bonne réalisation de Toa Fraser, The Dead Lands est un voyage presque onirique au cœur de la Nouvelle-Zélande, mais avant tout une histoire de vengeance sombre, brutale et sans concessions au cœur des Terres Mortes. Une claque visuelle doublée d’une giclure de sang qui fait mal. Le combo parfait pour un direct-to-video à ne pas louper si on est amateur de films d’action qui permettent de sortir de notre société pour partir en excursion en pleine forêt.

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