Mountains May Depart : Notre critique

mountains may depart, jia zhang-ke, shan he gu ren

SYNOPSIS

“Chine, fin 1999. Tao, une jeune fille de Fenyang est courtisée par ses deux amis d’enfance, Zang et Lianzi. Zang, propriétaire d’une station-service, se destine à un avenir prometteur tandis que Liang travaille dans une mine de charbon. Le cœur entre les deux hommes, Tao va devoir faire un choix qui scellera le reste de sa vie et de celle de son futur fils, Dollar.
(Source : Allociné)

LE FILM

Réalisation : Jia Zhang-ke
Scénario : Jia Zhang-ke
Casting : Zhao Tao, Zhang Jinsheng, Dong Zijian, Liangzi

Sortie française le 23 décembre 2015

CRITIQUE

A l’occasion du Festival de Cannes, nous avons pu découvrir pour la première fois un film de Jia Zhang-ke. Celui-ci nous a totalement séduit avec Mountains May Depart.

Au début du film, nous avons été plutôt surpris de nous retrouver devant un format carré n’ayant absolument pas l’habitude. Mais après quelques minutes, nous nous y sommes faits. Ceci dit, c’est là où le choix du format s’accorde tout à fait avec le scénario. Mountains May Depart se divise en trois périodes : 1999, 2014 et 2025. Pour chaque période, le format change, s’élargit à notre plus grand bonheur car le film aurait probablement était plus lourd à regarder s’il avait été entièrement au format carré.

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Plus que le format, Jia Zhang-ke nous partage une histoire triste qui démontre l’importance de certains choix dans une vie.

Au cours du premier segment, on suit Tao qui vit dans un petit village où ses deux amis d’enfance, Zang et Lianzi, la courtise. Zang, propriétaire d’une station-service, se destine à un avenir prometteur tandis que Liang travaille dans une mine de charbon.
Bien qu’attaché aux deux, sa vie continuera au côté de Zang avec qui elle aura son fils. Précisons tout de même que ce dernier est nommé Dollar par son père … On voit tout de suite que celui-ci ne pense qu’à l’argent et à sa réussite.

Il n’y a pas vraiment de transition entre la première partie du film et la deuxième. On a l’impression de se retrouver devant un court-métrage qui pourrait se suffire à lui-même. Bien que l’histoire en serait trop simple et un peu banale.

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La seconde partie du film prenant place en 2014 nous montre Tao à une autre étape de sa vie suite à son divorce, où son fils la connaît à peine. L’émotion est là, on a de la peine face au sort pourtant évident et on se laisse imaginer qu’elle va retrouver Liangzi, un homme bien plus attentionné que Zhang.
Mais ce que l’on observe avant tout à partir de cette seconde et la troisième partie, c’est la façon dont Jia Zhang-ke nous montre l’évolution d’une Chine qui se capitalise, en plus d’une histoire de famille.
Effectivement à travers Mountains may depart, on constate les effets de la capitalisation du pays à travers Zhang, avare et bête, mais aussi à travers Liangzi qui représente d’avantage la chine d’avant.

Zhang comme on l’a déjà dit, ne semble penser qu’à l’argent et sa richesse. Cela se montre par un manque d’attention des problèmes de famille et aussi le développement de son cadre de vie. Celui-ci est persuadé que les dollars et l’étranger représentent la fortune au point de partir en Australie et de changer son nom, comme s’il ne voulait plus être chinois.
Sauf qu’il se fait dépasser par son avarice, il n’arrive pas à apprendre l’anglais, ce qui créer une distance avec son fils, qui lui ne parle pas le mandarin étant arrivé jeune en Australie et qui en plus manque d’une présence maternelle au point de s’amouracher d’une femme de l’âge de Tao.

Liangzi en contrepartie fait face à la fermeture des mines, à un manque de travail et à des problèmes de santé également causé par le travail. Il doit se reconvertir pour gagner sa vie et doit emprunter de l’argent à ses proches pour survivre.

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On observe donc que l’évolution de la Chine n’est pas que positive, que cela soit pour les situations familiales de certains ou le travail d’autres. Tao se retrouve dans un entre deux, aisé suite à son divorce, elle vit bien, mais connaît cette solitude peut-être à cause d’un choix qu’elle aura fait en 1999.

Mountains May Depart est un film dramatique qui se teinte de politique, situation social, et drames personnelles. Malgré ces nombreux sujets, le film garde un fil très agréable à suivre grâce à des personnages très bien joués et attachants et surtout grâce à de très beaux plans.
Autant vous dire qu’on a maintenant envie de voir d’autres films de Jia Zhang-ke !

BANDE ANNONCE

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