Les Bêtises : Critique

Par Cinecomca @cinecomca

LE FILM

Réalisation : Rose Philippon, Alice Philippon
Scénario : Rose Philippon, Alice Philippon
Photographie : Nicolas Gaurin
Musique : Fred Avril
Casting : Jérémie Elkaïm, Sara Giraudeau, Jonathan Lambert

Sortie française : 22 juillet 2015

SYNOPSIS

« François, la trentaine, lunaire et maladroit, est un enfant adopté. Pour rencontrer sa mère biologique, il s’introduit dans une fête organisée chez elle, se faisant passer pour le serveur. Il se retrouve alors au service d’une famille dont il ignore tout, la sienne. »
(Source : Allociné)

CRITIQUE

Avec Les Bêtises, Alice et Rose Philippon ouvrent une parenthèse qu’elles voudraient enchantée. Une histoire comme figée dans le temps. Par les références qu’elles invoquent, le film se présente comme un croisement entre La Party avec Peter Sellers et l’univers décalé de Jacques Tati. Entreprise bien ambitieuse qui peine sur tous les tableaux.

Passé un générique bien réalisé, et le postulat de départ pour le moins intriguant, le film se perd dés l’arrivée du personnage principal à la fête organisée pour sa mère biologique avec laquelle il compte bien reprendre contact, alors que cette dernière l’a abandonné à sa naissance. Jérémie Elkaïm campe ce grand garçon né sous X en quête d’identité, gauche et timide, qui à travers une succession de situations cocasse, finira par rencontrer son égal en la personne de Sonia interprétée par Sara Giraudeau.
Les dix premières minutes qui laissent à penser à de possibles enjeux sont les plus sympathiques du film, jusqu’à la scène savoureuse où François revêt le costume d’extra de la réception. Passé ce moment le film souffre de problèmes de rythme, et de son manque d’enjeux qui empêchent de s’intéresser à l’histoire et à ses personnages.

Vouloir pousser à l’extrême ses influences est honorable, mais le manque d’habilité avec lequel cela est fait met mal à l’aise. N’est pas Pierre Richard qui veut, et Jérémy Elkaïm peine dans l’exécution de ses pantalonnades, et sa facétie manque de naturel. Par ailleurs, comment un film d’aussi courte durée peut-il souffrir d’un tel problème de rythme. L’envie de fraîcheur, et de contre-temps des péripéties se ressent comme de la mollesse. Les séquences qui se suivent platement ne sont pas suffisamment abouties pour intéresser.
L’alchimie qui aurait pu naître entre humour et pathos ne survient pas par manque d’écriture, alors que l’idée de base se suffisait à elle même, et aurait pu donner une petite comédie teintée d’amertume appréciable. Mais les réalisatrices ne se concentrent pas assez sur l’action et une meilleur caractérisation des personnages secondaires auraient donné de la vitalité au récit.

Ce manque d’enjeux, est offert dans un écrin terriblement fade. Aucune création de mise en scène ne vient donner du sens au film, et l’on en vient à se demander s’il n’aurait pas été préférable de lui réserver un passage télévisé. Triste car l’on observe durant ces quatre-vingt longues minutes le potentiel que le film recèle. On rit souvent pour les mauvaises raisons, irrité par ce produit non fini qui lutte pour arriver à sa résolution finale mal amenée. Les comédiens se demandent eux aussi comment ils ont atterris dans cette galère, et ne prennent même pas la peine de sortir les rames pour donner un peu de dynamisme à cette frégate perdue dans les eaux de l’ennui.

BANDE ANNONCE

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