[critique] GOOD KILL par Christian

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Synopsis:Le Commandant Tommy Egan, pilote de chasse reconverti en pilote de drone, combat douze heures par jour les Talibans derrière sa télécommande, depuis sa base, à Las Vegas. De retour chez lui, il passe l’autre moitié de la journée à se quereller avec sa femme, Molly et ses enfants. Tommy remet cependant sa mission en question. Ne serait-il pas en train de générer davantage de terroristes qu’il n’en extermine ? L’histoire d’un soldat, une épopée lourde de conséquences.

La guerre coriace menée par la CIA contre le terrorisme au Pakistan, Afghanistan  et autres fourmilières d’Al-Qaïda  se fait, depuis les années 2000 essentiellement, par drones.  Ils sont devenus avec le temps, une technologie imparable pour les services de renseignements et pour  les frappes dites « chirurgicales ». Pouvant atteindre des vitesses de 480km/h et une altitude de 15000m, ils sont totalement invisibles. Le réalisateur Andrew Niccol  avec « Good kill » revient sur la vie du commandant Tommy Egan (Ethan Hawke) ancien pilote de f-16 qui passe ses journées à venir « joysticker » du  drone afin d’exploser du taliban. A la fois désemparé et aigri par sa rétrogradation de pilote à celle de driver de consoles, tommy commence à ne plus être vraiment convaincu de la teneur de ses missions. 

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Sous la houlette de la CIA qui, à l’instar des terroristes qu’elle combat, ne se pose plus vraiment de questions sur  les dommages collatéraux. Dès lors,  beaucoup  d’interrogations  viennent assaillir sa conscience, doit-on vraiment raser un marché afghan pour ne cibler qu’une personne ?  Evidemment,  nos amis militaires américains n’ont apprécié que moyennement cette vision qui vient écorner l’image du défenseur planétaire. Récompensé par trois festivals, ce film laisse tout de même un goût étrange. On connaissait la guerre à distance,  mais pas comme nous le conte Andrew Niccol. Savoir que tous les matins Tommy prend son petit déjeuner, embrasse sa  femme(January Jones) et ses  enfants pour  partir ensuite faire sa journée de boulot comme tout en chacun, cela fait froid dans le dos. Ce  travail, qui ressemble à un mauvais jeu de  Xbox, laisse des traces indélébiles qui vont le détruire intérieurement. Téléguidé par des  « voix off » Tommy n’est  en définitive qu’un exécutant, un pantin au service d’un gouvernement sans scrupules pour arriver à ses fins… Comment peut-on porter un jugement dans un tel déploiement de haine de part et d’autres ? 

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«  La main droite du diable ».

Malgré un rythme quelque peu lent, le scénario tient la route et les acteurs tout autant. Les scènes de pilotage sont aussi trop usitées et répétitives, le réalisateur aurait gagné en développant une scène de mission plus méticuleusement. Le film mérite tout de même le détour ne serait-ce  pour prendre connaissance qu’une guerre, même à distance, reste une sale guerre.

Ethan Hawke sans pitié dans "Good Kill" - bande annonce VF - (2015)

CHRISTIAN.