Les Optimistes "Optimistene"

Les Optimistes "Optimistene"

Gunhild Westhagen Magnor a étudié le cinéma à l'Institut d'Art et de Design de Surrey au Royaume Uni. Possédant une formation de réalisatrice et de chef opératrice, elle a la particularité de filmer, caméra à la main, ses propres films en plus de les réaliser.

Les Optimistes est le nom d'une équipe de volley norvégienne hors du commun : les joueuses ont entre 66 et 98 ans ! Bien que ces mamies sportives n'aient pas joué un seul vrai match en 30 ans d'entraînement, elles décident de relever un grand défi : se rendre en Suède pour affronter leurs homologues masculins.

Mais avant cela, il faut broder les survêtements, trouver un sponsor, convaincre l'entraîneur national de les coacher, mémoriser les règles qu'elles ont oubliées, se lever au petit matin pour aller courir...

Croyez-les : être sénior est une chance, et ces Optimistes la saisissent en plein vol !

Les Optimistes "Optimistene"

Goro Wergeland âgée de 98 ans et Lillemor Berthelsen de 88 ans.

C'est à l'approche de ses trente ans que l'angoisse de vieillir a rattrapé Gunhild Westhagen Magnor. Au même moment, sa propre mère de 72 ans lui a annoncé qu'elle commençait à pratiquer le volley-ball et que la plus âgée de ses partenaires avait 96 ans !

La réalisatrice a donc aussitôt voulu rencontrer l'équipe des Opportunistes . Elle fut très marquée par cette rencontre et souhaita réaliser un documentaire :

Les Optimistes "Optimistene"

"Mon idée était de bousculer les idées reçues autour de l'image que l'on se fait des "seniors". C'est un âge qu'on aborde habituellement sous l'angle de la solitude ou de la maladie.

Au contact de Goro, 98 ans, et de sa vision enthousiasmante de la vie, j'ai donné cette inflexion positive à mon documentaire."

La cinéaste a souhaité aller à contre-courant des représentations .

Son film s'achève sur une scène se déroulant en été alors que les seniors sont majoritairement associés à l'hiver :

"C'est une illustration du cycle de la vie. Je voulais terminer sur l'été car cette saison remplit les gens d'allégresse (...). Je souhaitais clore mon film sur l'idée que la vie continue."

La réalisatrice ne souhaitait pas s'attarder sur les problèmes de santé d'un des personnages. Ni en faire un élément dramatique à la manière d'un film hollywoodien. Elle a privilégié l'aspect collectif de son film et a notamment voulu montrer cette communauté féminine très active.

Gunhild Westhagen Magnor a cherché à filmer une équipe de volley féminine en raison de la faible représentativité du troisième âge au cinéma. La réalisatrice y voyait également le moyen de mieux représenter les femmes ainsi que leur capacité à surmonter des épreuves et à se rassembler.

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La réalisatrice a expliqué que si ces femmes se montrent si vivantes malgré leur âge avancé, c'est parce qu'elles ont su se prendre en main et que

"le bonheur est ce qui vous fait paraître plus jeune."

Elle s'est beaucoup attardée sur les visages de ces femmes, notamment en les filmant au ralenti car selon elle, "ils portent l'empreinte du temps passé (...) ils expriment plus d'émotions que ce qui les entoure."

Selon Gunhild Westhagen Magnor, le match de volley final que disputent les joueuses peut être vu comme une métaphore existentialiste, car le sport

"n'est qu'un cadre pour parler des combats personnels qu'il nous faut mener. D'une certaine manière, le match métaphorise cette lutte. Les vieilles dames n'ont pas gagné dans les faits, mais sur le plan personnel, elles ont largement remporté la victoire ! Elles se sont beaucoup amusées, ont relevé le défi. Elles sont même allées jouer à l'étranger, se sont fait de nouveaux amis. L'expérience en elle-même est plus importante que le match."

Les Optimistes "Optimistene"

Un documentaire à nul autre pareil.

Des femmes âgées de 66 à 98 ans, nous font partager leur entraînement au sein d'une équipe de volley. Un sport qu'elles pratiquent en amateur depuis de nombreuses années.

Pas question de s'attarder sur les maux qui accompagnent le temps qui passe. Si certaines dévoilent un pan de leur intimité dans des intérieurs cosy, nous ne saurons rien de leur passé ou de leurs blessures. Un regard sur une photo, un baiser sur une autre. Rien de plus.

Le spectateur reste le témoin privilégié de cet acharnement de vivre pleinement l'instant présent et d'aller jusqu'au bout du possible. Sans apitoiement.

La réalisatrice filme longuement ces visages ridés, certes, mais ils illuminent ce documentaire de la première à la dernière image.

À votre santé mesdames, et merci pour votre enthousiasme communicatif.

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