La Revue Du Béophile n°1 : Le Dernier Loup, Jupiter Ascending, Night At The Museum 3

En terrain connu.

Revue Beophile 1 1Le Dernier Loup / James Horner (59 min.)

Deux ans après The Amazing Spider-Man, dont il avait judicieusement laissé son instinct lui refuser de mettre en musique sa désastreuse séquelle (une exigence à découvrir dans ce passionnant entretient), le grand retour au cinéma de James Horner se fait donc, cette année, chez son partenaire de longue date, Jean Jacques Annaud. Pour sa quatrième collaboration avec le réalisateur français (après The Name Of The Rose, Stalingrad et Black Gold), le compositeur, amateur de grands espaces, chasse sur son terrain de prédilection en incarnant la nature sauvage des grandes steppes mongoles par un redoutable thème principal. Une instrumentalisation verdoyante et une écriture éclatante, au cœur desquelles on retrouve, pour le plus grand plaisir des uns et le plus grand malheur des autres, ses inusables antiennes (parmi lesquels, son célèbre thème de la mort), lui permettent ainsi de tutoyer les cimes du genre. (4.5/5)

Jupiter Ascending / Michael Giacchino (104 min.)Revue Beophile 1 2

S’il n’est pas parvenu à destituer l’amiral John Williams du pupitre derrière lequel il s’apprête à diriger les forces symphoniques au cours de la prochaine Guerre Des Étoiles, Michael Giacchino s’offre néanmoins un très beau voyage dans l’espace avec Jupiter Ascending. Moins élégant que John Carter et les deux derniers Star Trek, ce nouveau trek vers l’inconnu entrepris par le compositeur le conduit toutefois à faire se déchainer, dans le creux de nos oreilles, une frénésie orchestrale à nulle autre pareille dans l’histoire récente de la science-fiction, faisant ainsi éclater, comme autant de supernova, les nombreuses charges guerrières (The Shadow Chase, It’ A Hellava Chase et Flying Dinosaur Fight) gorgeant ce double album. Au milieu de ces bombardements stellaires, naît une perle : The Titus Clipper, dont la délicate souveraineté réveille, à notre grande surprise, le fantôme de John Barry. (4.5/5)

Revue Beophile 1 3Night At The Museum : Secret Of The Tomb / Alan Silvestri (58 min.)

À l’image de cette vielle tablette égyptienne qui fait tant de secret au sous-titre de cette troisième aventure, la virtuosité enchanteresse du grand Alan Silvestri semble s’être lentement dissipé au fil de ses multiples collaborations pour le cinéma d’action (G.I. Joe, The A-TeamAvengersRed 2). À nouveau titulaire de son poste de gardien de musée, seul espace au sein duquel la magie de son écriture pouvait encore pleinement s’exposer, il choisit, finalement, d’en faire le minimum syndical, se contentant ainsi d’exhumer les thèmes des deux précédents films et d’en accommoder le timbre avec son illustre The Mummy Returns. Néanmoins, bien que le résultat de cette nouvelle nuit est loin de réveiller le génie qui dirigeait jadis ses plus mémorables chevauchés, l’ensemble est pénétré par suffisamment d’éclats d’émotion (essentiellement contenu dans les quatre dernières pistes de l’album) pour nous retenir jusqu’à la fin de la visite. (3/5)