[Critique] The Equalizer réalisé par Antoine Fuqua

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« Pour McCall, la page était tournée. Il pensait en avoir fini avec son mystérieux passé. Mais lorsqu’il fait la connaissance de Teri, une jeune fille victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Sa soif de justice se réveille et il sort de sa retraite pour lui venir en aide. McCall n’a pas oublié ses talents d’autrefois…
Désormais, si quelqu’un a un problème, si une victime se retrouve devant des obstacles insurmontables sans personne vers qui se tourner, McCall est là. Il est l’Equalizer… »

Une écriture aseptisée, mais un Denzel Washington charismatique et un climax brutal et puissant !

Adepte du film d’action, c’est sans grande surprise que nous retrouvons cette année encore, le réalisateur américain Antoine Fuqua aux commandes d’un film d’action badass porté par un certain Denzel Washington. Réalisateur de films comme Le Roi Arthur, Les Larmes du Soleil ou encore La Chute de la Maison Blanche l’année passée, Antoine Fuqua eu seulement un éclair de génie dans sa filmographie et on ne l’avait pas vu venir. Aidé par un très bon scénario signé David Ayer et un duo d’acteur remarquable, Antoine Fuqua en avait charmé plus d’un avec Training Day, une virée dans l’enfer des bas quartiers de Los Angeles où règnent conflit entre gangs et trafic de drogues. Un thriller remarquable qui annonçait de l’excellence pour la suite de sa filmographie, qui, même si celle-ci c’est avérée plus fade et commerciale que prévue, reste une filmographie qui plaît et plaira aux amateurs de divertissements efficaces et sans grandes originalités. La force de son nouveau long-métrage, est de pouvoir jouer sur la réputation de son acteur principal, mais également sur la réputation du film Training Day, puisque c’est l’occasion de voir se reformer le duo Fuqua/Washington, treize ans après la sortie de Training Day. Ce duo est-il toujours au sommet, vont-ils réussir à régaler les adeptes d’action ? Il semblerait que oui, mais plusieurs ombres planent au-dessus du tableau.

Adaptation de la série télévisée éponyme qui mettait en scène Edward Woodward, que vous avez pu voir dans The Wicker Man (le film original, pas le remake avec Nicolas Cage), Equalizer conte « l’histoire d’un homme qui se prend pour un chevalier, dans une époque où les chevaliers n’existent pas ». Cette ligne de dialogue résume à elle seule l’intégralité du film. Equalizer repose sur cette réplique et sur un homme qui à défaut d’avoir des super-pouvoirs, va utiliser ses habilités au combat et son esprit d’analyse pour faire régner la justice et aider ceux qui en ont besoin. Non loin du stéréotype du flic qui se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment, Equalizer repose sur un protagoniste qui veut la paix en son for intérieur, mais va devoir mettre sa petite personne de côté en faisant le bien autour de lui. On est dans le classicisme absolu, à cause d’une époque où le super-héros et le justicier sont des personnages courants du cinéma. Malgré tout, cet Equalizer possède quelque chose que ne possède pas la concurrence : Denzel Washington. Reprenant les stigmates des personnages qu’il a précédemment incarnés comme Eli (Le Livre d’Eli) ou encore Frank Barnes (Unstoppable), Denzel Washington s’impose comme un justicier au charisme indétrônable. Avec l’âge vient la sagesse, mais pour McCall, la sagesse passe également par l’assouvissement de ses envies. Badass, charismatique et touchant, Denzel Washington trouve ici un personnage qui lui permet de jouer au justicier, tout en prouvant au public qu’il est toujours présent, prêt à en découdre à la manière d’un super-héros, tout en restant humain et proche de son public.

Néanmoins, un acteur ne fait pas un film et à ce niveau, le film commence à battre de l’aile. Simpliste et sans grandes surprises, la trame principale de cet Equalizer déçoit et agace. Construit en gradation afin de faire monter la pression chez le spectateur de manière à ce qu’ils souhaitent l’assouvissement des envies primaires et bestiales du protagoniste, le scénario ne cherche pas à aller au-delà de cette montée en puissance qui s’achève par un climax fabuleux. Aidée par une narration fluide et linéaire qui évite astucieusement les flashbacks afin de conserver un semblant de suspense et une part d’ombre au sujet du personnage principal, le long-métrage réussi à faire en sorte que le spectateur ne s’ennuie pas et n’attende qu’une seule chose : un final dantesque. Mais une fois la projection achevée et ce final passé, on ne peut qu’être déçu par ce manque d’originalité général (construction et personnalités des personnages secondaires, mise en abîme caricaturale…) qui ne permet pas au film de dépasser le simple stade de divertissement efficace.

Malgré ce problème scénaristique et ce scénario qui manque de finesse, mais surtout d’audace, Equalizer reste un film d’action plus qu’honorable grâce à son acteur principal, mais également grâce à son aspect visuel. Antoine Fuqua voit large et Antoine Fuqua aime faire des panoramiques qui mettent en avant les environnements dans lesquels évoluent les protagonistes afin d’immerger au mieux le spectateur dans cet univers sombre et violent. Se déroulant majoritairement de nuit, Equalizer est un film qui possède une véritable identité visuelle grâce à une réalisation qui centre bien ses protagonistes et une photographie qui se permet de jouer sur les extérieurs nuit pour exacerber les lumières provenant de néons (reflets, vitres… tout est bon pour mettre en surbrillance les rues et personnages). De plus, Antoine Fuqua se permet par moment de jouer sur le hors champ pour amplifier l’aspect justicier inarrêtable, presque invisible, du personnage interprété par Denzel Washington. C’est un détail qui ne possède rien d’original puisque ça a déjà été fait à plusieurs reprises, mais ce n’est pas pour autant négligeable. Dynamique, sans concession et sous tension jusqu’à un climax explosif, Equalizer est un film d’action bestial qui satisfera les amateurs d’action, mais qui en décevra plus d’un, à cause d’un sérieux manque d’originalité et de finesse dans son écriture et quelques effets visuels plus ridicules qu’autre chose. A savoir que d’après Antoine Fuqua et Denzel Washington, les producteurs voient en Equalizer une possible franchise qui pourrait très bien revenir très prochainement sur nos écrans si le public répond positivement. Place aux chiffres !

3/5

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