Blue Ruin, un thriller original et prenant au sein de l’Amérique profonde

Blue Ruin

Blue Ruin
De Jeremy Saulnier
Avec Macon Blair, Amy Hargreaves, Kevin Kolack
Etats-Unis, 2014, 1h32
Date de sortie 9 juillet 2014

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Synopsis

Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée par une terrible nouvelle. Il se met alors en route pour la maison de son enfance afin d’accomplir sa vengeance…

"Avec ce deuxième long métrage, Jeremy Saulnier s’applique à une mise en scène directe, menant son film au rythme d’une pulsation en pleine accélération." Studio Ciné Live.

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A propos du film

Blue Ruin, deuxième long-métrage de Jeremy Saulnier, s’inscrit dans une tradition classique du cinéma américain (grands espaces, héros solitaire en quête de vengeance…). Les petits shoots sadiques à la limite du gore, le suspens présent tout au long du film,  la mise en scène hyper réaliste propulsent le spectateur dans un état proche du ravissement.

Blue Ruin film à très petit budget est remarquablement bien écrit et regorge de bonnes idées. En effet, ce thriller est avant un tout une réussite scénaristique, mettant en avant un anti-héros tout à fait ordinaire, un homme qui se retrouve entraîné dans une spirale qu’il n’avait pas prévue. L’inexpérience, les erreurs et le côté ‘tueur du dimanche’ du personnage principal le rendent très proche du spectateur. Cela est beaucoup plus immersif que d’être confronté, comme dans la majorité des films de ce type, à un ancien flic à la retraite ou à un ancien vétéran.

Haletant et crispant, Blue Ruin n’essaie pas d’être moralisateur. Il garde son côté tendu et sombre constamment. Les répits sont très rares et l’on suffoque comme ce héros (bien malgré lui) en le voyant subir les événements les uns après les autres. Le spectateur est en permanence dans l’inquiétude de la suite et de ses conséquences.

Parmi les plus belles scènes de Blue Ruin, celles du début du film où l’on suit les pérégrinations de Dwight, un sans-abri qui squate à droite à gauche, quand il ne vit pas dans sa vieille Pontiac bleue en ruine, d’où le titre Blue Ruin. Très belle entrée en matière, où s’instaure un rapport intime avec ce personnage hirsute, en constante quête de nourriture, de vêtements, d’une douche…  Dwight ne parle pas mais l’image se suffit à elle même.

Rapidement l’intrigue est dévoilée et Dwigh s’engouffre dans sa quête vengeresse, dont chaque étape est éclaboussée de sang.  La suite nous révèle progressivement les liens qui unissent les différents protagonistes. Dès lors, le personnage principal – admirable Macon Blair – passe dans l’esprit du spectateur du statut de victime à celui de bourreau. Dans un beau renversement des valeurs, le cinéaste en profite également pour souligner l’absurdité de ces vendettas qui finissent par toucher des innocents au lieu de punir les coupables. Dans le film,  chaque personnage lutte pour sa survie dans un monde sauvage. Blue Ruin nous parle de l’ultra violence qui existe de nos jours aux USA.

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Bonnie Johnson dans "Blue Ruin" de Jeremy Saulnier © © Wild Side Films / Le Pacte

Financement et tournage

Faute de financement suffisant pour finir son film, Jeremy Saulnier se servit du site de crowfunding (financement participatif) Kick Starter pour réunir les fonds nécessaires à l’achèvement de la production de Blue Ruin. Il put ainsi récupérer un peu plus de 35 000 dollars et finir à temps pour présenter son long-métrage au festival de Cannes, avant de faire le tour des plus grandes rencontres  cinématographiques mondiales.

Blue Ruin est un film local et familial. Tourné dans la Virginie natale de son réalisateur et de son principal interprète, une grande partie des décors utilisés pour les scènes intérieures appartiennent à des connaissances de Jeremy Saulnier, des proches et membres de sa famille, qui lui permirent de tourner dans de véritables intérieurs de la région, sans avoir à y mettre de sa poche déjà trouée par l’auto-production du film.

Festivals

Blue Ruin a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2013, au Festival du Cinéma Américain de Deauville ainsi qu’à celui de Sundance.

Fiche technique

  • Réalisation Jeremy Saulnier
  • Scénario Jeremy Saulnier
  • Directeur de la photographie Jeremy Saulnier
  • Montage Julia Bloch
  • Producteur Kaet McAnneny
  • Costumes Brooke Bennett

Jeremy Saulnier

Jeremy est né et a grandi à Alexandria, dans l’état de Virginie. Après ses études à la Tisch School of the Arts de la NYU, il a réalisé et filmé le très remarqué court-métrage Crabwalk (Clermont Ferrand 2005) suivi par le long-métrage d’horreur/comédie culte Murder Party.

En tant que chef opérateur, on le retrouve sur de nombreux longs-métrages dont Septien (Sundance, Rotterdam 2010) ou les films de Matthew Porterfield – Hamilton (Viennale 2007), Putty Hill (Berlin 2010) et I used to be darker ((Sundance, Berlin 2013).