Goal of the Dead

En cette période magique, merveilleuse, capillaire, indécente de Coupe du Monde, je vous invite à découvrir une petite pépite du cinéma de genre français: Goal of the Dead (2014). Présenté dans le cadre de l’Absurde Séance à Nantes, ce film de "contaminés" a la particularité d’être réalisé par deux réalisateurs: Benjamin Rocher pour la 1ère mi temps et donc la 1ère partie du film, et Thierry Poiraud pour la seconde mi temps, et donc le 2ème film (c’est bien je vois que vous suivez). Au casting des inconnus au bataillon: Alban Lenoir ou Charlie Bruneau mais également des connus au bataillon: Bruno Salomone et Patrick Ligardes (vous ne connaissez pas son nom mais son visage).L’idée du film est venu car les réalisateurs trouvent que certains supporters ressemblent à des enragés. Jubilation.

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En ce soir du mercredi 28 mai, Andreas et Nicolas prennent place au Katorza à Nantes, pour mettre les spectateurs dans une ambiance survoltée footballistique. Voyez plutôt:

Goal of the dead-Absurde séance
Après quelques passes (de foot), et des chansons toutes plus subtiles et poétiques les unes que les autres ("Super salope", "Elle change la K7 dans la tête du chat"..), nous pouvons découvrir cette curiosité cinématographique. Curiosité car si Goal of the dead reste un film de zombie/contaminés relativement classique, il apporte deux idées originales:

  • Placer l’action autrement que dans un contexte apocalyptique. Ici pas de fin du monde, de virus, de singe enragé (mais oui rappelez vous d’Alerte! de  Wolfgang Petersen ,1995 nom de diou) ou autre. Goal of the dead c’est une bourgade victime d’assauts de contaminés. L’origine de ce èvènement: un cocktail énergisant administré à un loser du ballon, assoiffé de vengeance.
  • Spécialiser la distribution du film. En effet, Goal of the dead ne sortira jamais en salles de façon traditionnelle. Le film est destiné à une sorte de tour de France des cinémas, prêts à l’accueillir. Une partie de l’équipe du film (les deux réalisateurs, et deux comédiens) accompagnent systématiquement le film, et affrontent donc les réactions des spectateurs dans chaque ville. Le format particulier du film, divisé en deux, et l’envie d’en faire un véritable vecteur de partage et d’échange ont poussé les réalisateurs à se lancer dans cette aventure.

Goal of the dead est sans conteste le film de genre qui, visuellement est le plus réussi (les mauvaises langues diront que ce n’est pas difficile, ce n’est pas faux d’accord). C’est d’ailleurs très étonnant, sachant le peu de moyens accordés à ce genre de film en France. C’est une question qui a été posée aux réalisateurs, après le visionnage du film; ils ont réussi à obtenir du financement de Canal+ (Benjamin Rocher et Thierry Poiraud n’étant pas inconnu pour Canal, l’un est co réalisateur de La Horde,2009 et l’autre a mis en scène Atomik Circus, 2002) et de Capture The Flag Films (société de production de Benjamin Rocher et Yannick Dahan et Raphaël Rocher). Mais surtout ils ont réussi à convaincre des sociétés spécialisées dans les effets spéciaux, qui au départ ont refusé de les aider. Car voyant le résultat après quelques semaines de tournage, elles ont admis que la qualité était là. Au total , les deux films ont bénéficié d’un budget de plus de 4 millions d’euros, ce qui est une véritable prouesse (par comparaison, 11 millions € pour les Ch’tis).

La mise en scène dynamique, les effets spéciaux et le jeu d’acteur à mi chemin entre l’absurde et le sérieux, voilà les forces du film. Le plus intéressant reste la seconde mi temps qui bénéficie de proposer tout le dénouement de l’action (et il y en a sur le terrain, dans les vestiaires, dans les bars…comme un bon match de foot), la 1ère étant une mise en place des personnages et du contexte, certe utile. Peu d’effets gore, d’images chocs (suggérées ou non)les films restent très soft à ce niveau là. Un tort peut être? Le film ne parvient pas à marquer, mais ce n’est pas non plus son objectif.
On regrettera que le film ne bascule jamais vraiment dans l’absurde totale, ce sont plutôt des gags qui ponctuent le récit.
Goal of the dead est à découvrir, ne serait ce que pour la qualité visuelle.

Bonus:

En coulisses

Making of