Une réalisatrice:Marina de Van

Mélange de Virginie Despentes et Béatrice Dalle, Marina De Van est l’unique réalisatrice de films de genre français: elle méritait bien un article. Très discrète dans ce monde restreint et peuplé d’hommes, elle a réalisé peu de films et a un parcours bien particulier. Zoom sur Marina De Van, réalisatrice, scénariste et actrice.

Marina De Van

Marina De Van est née en 1971 et s’est passionnée pour la vidéo, les arts plastiques et tourne sous la direction de François Ozon dans Sitcom (1998). Elle débute dans la réalisation avec un court métrage, Bien sous tous rapport, ou comment une famille bourgeoise enseigne de mère en fille la bonne pratique de la fellation. Marina De Van annonce donc rapidement la couleur quant à son esprit cinématographique.

Adorant les courts métrages, elle passe au long surtout pour avoir un peu plus de visibilité. Je dis bien "un peu" car avec son premier long, Dans ma peau (2002), elle évoque l’automutilation dans le but de découvrir son corps. Rien que ça oui. Elle y tient le 1er rôle. Elle effectue un virage à 180° (pas tout à fait 360 mais on en est pas loin) avec Ne te retourne pas (2007) (à ne pas confondre avec Ne vous retournez pas, grand film d’horreur de 1973), thriller fantastique propulsé à l’ouverture du festival de Cannes, grâce aux deux superstars Monica Bellucci et Sophie Marceau. Rien que ça, également. Bien que plein de bonne volonté, le film est passable, gâché par un effet formaté. Il se fait démonter à Cannes (et pas que d’ailleurs). Expérience très difficile à vivre pour Marina De Van, qui a mis 7 ans de sa vie dans le film.
Elle réalise en 2011 un téléfilm pour Arte, le Petit Poucet, avec Denis Lavant (compère de Leos Carax) dans le rôle titre.

Mais elle revient surtout au cinéma, en force, avec Dark Touch (2013), film d’horreur à mi chemin entre Carrie de Brian de Palma (1976), et le Village des Damnés de Wolf Rilla (1965) et John Carpenter (1995). Dark Touch c’est l’exemple même de la définition du fantastique: partir d’un élément/situation réel(lle) qui évolue vers de l’irréel. Ou comment peut on répondre autrement que par une force fantastique à un acte barbare comme l’inceste? Dark Touch démarre très fort mais la tension retombe petit à petit pour basculer dans une grande noirceur. Porté par la gamine débutante incroyable Missy Keating, le film n’est pas aidé cependant les seconds rôles aussi ternes les uns que les autres. Dark Touch a été plusieurs fois récompensé dans des festivals fantastiques et notamment celui de Strasbourg. Sans être encensé, le film est plutôt bien accueilli par la presse et le (peu) de public qui pouvait voir le film. Belle satisfaction.

Mais Marine De Van est aussi auteure, et a publié un livre personnel sur son passé de toxicomane, Stéréoscopie.

Bonus:

Présentation de Dark Touch par Marina De Van au festival de l’Etrange

Interview Marina De Van