Kid

Par Nivrae @nivrae

Kid est un film de Fien Troch, présenté au festival Paris Cinéma 2013 où il a obtenu le Prix du Jury Etudiant. Le film est sorti le 16 Janvier 2013 en Belgique.

Synopsis Kid, un garçon de sept ans, vit seul dans une ferme avec son frère Billy et sa mère. Lorsque celle-ci décède, les deux garçons doivent déménager chez leur tante.

Casting : Bent Simons, Maarten Meeuse, Gabriela Carizzo, Rit Ghoos

Kid est le troisième long-métrage de la réalisatrice belge Fien Troch. Son film est composé comme une succession de plans fixes qui sont autant de tableaux inspirés par la peinture. On y retrouve une maîtrise de la composition de l’image qui tranche avec la vacuité qui ressort du propos.

Portrait d’une famille d’agriculteurs flamands, Kid est un constat du désespoir ambiant qui anime une partie du monde paysan, constamment poussé un peu plus loin vers la faillite financière, mais également vers la faillite morale avec ici la figure du père absent, de la mère désemparée et d’une société qui les ignore. Vécu à travers les yeux de deux enfants, Kid n’explique rien, il montre les choses. Propulsés malgré eux au milieu des adultes après la mort de leur mère, les deux enfants sont perdus, pris au milieu d’un combat feutré pour leur garde entre le père, enfin de retour, et la tante les protégeant comme une ourse.

Les centaines de tableaux sont souvent très jolis, mais contiennent au final peu de substance. Si l’émotion transparaît parfois, ce n’est qu’au milieu d’une certaine froideur clinique créée par ces scènes très composées qui manquent de vérité. Contemplatif jusqu’à l’écoeurement, Kid semble être une œuvre conceptuelle sur la peinture sociale flamande comprenant quelques moments de grâce et un seul très bref moment de rigolade (avec une mention spéciale au petit blond qui fait très bien l’abruti) au milieu d’un océan de froideur et d’ennui. C’est d’autant plus dommage que l’on sent énormément d’émotion et de tensions prêtes à se montrer dans une histoire qui s’y prête mais qui ne sont que beaucoup trop rarement palpables.

Note : 4/10 Une succession de tableaux d’une grande beauté esthétique mais à qui il manque un peu d’âme pour nous toucher vraiment.