Dans le bureau de Stéphanie Girerd

Dans le bureau de Stéphanie Girerd

Rien ne nous en apprend plus sur un auteur que d’examiner le lieu où il travaille. Si quelques scénaristes se vantent de pouvoir écrire n’importe où, la plupart d’entre eux ont besoin de se réfugier dans un lieu dédié. C’est dans ce sanctuaire qu’ils passent de longues heures solitaires à créer leurs histoires, coupés du reste du monde. Je vous propose de découvrir, à travers cette nouvelle rubrique, les bureaux de quelques scénaristes français(e), mais aussi leurs méthodes, leurs routines d’écriture…

Pour cette troisième édition, c’est ma consoeur Stéphanie Girerd qui nous ouvre la porte du bureau…

Après avoir visité les bureaux de Yann Le Gal et Robin Barataud, c’est Stéphanie Girerd qui nous fait découvrir son lieu de travail et sa routine d’écriture. Scénariste, monteuse et cinéaste, elle prête sa plume au petit écran tout en préparant la réalisation de son premier long-métrage.

Depuis combien de temps travaillez-vous comme scénariste ?

Huit ans. Auparavant, j’ai été assistante à la réalisation, directrice de casting, etc…

Travaillez-vous dans un coin de votre habitation ou dans une pièce dédiée ?

Dans un coin, faute d’appartement assez grand. J’ai, autrefois (du temps où nous étions sans enfant), partagé un grand bureau avec mon compagnon qui n’y était pas souvent, mais deux enfants plus tard, je suis dans le salon !

Pouvez-vous décrire ce bureau ?

C’est un grand salon, lumineux, envahi par les jouets d’enfants, bientôt plus nombreux que toutes mes paperasses, et colonisé par deux grandes plantes.

Pour me reposer les yeux, je regarde régulièrement la vue panoramique (j’habite une tour), juste assez neutre pour ne pas attirer mon attention, jusqu’à l’horizon. Puis je reviens à mon écran.


Dans le bureau de Stéphanie Girerd

Avez-vous choisi un espace neutre ou êtes-vous contraire entourée d’objets et souvenirs ?

Je squatte la grande table du salon. C’est donc un bureau volant, qui se retrouve régulièrement en tas dans un coin, avant de revenir se déployer dans toute sa splendeur.

Du coup, pas d’objet fétiche ou trop précieux… de toute façon, je ne suis pas matérialiste !

Êtes-vous capable de travailler hors de cette « tanière » ?

Oui, tant que c’est sur mon ordi (j’ai l’impression que c’est mon portable mon vrai bureau -c’est fou ce que je suis moderne !-), et avec beaucoup lumière parce que j’y suis habituée. Tout autre ordi me demande un effort d’adaptation qui n’est « rentable » que pour une écriture à long ou moyen terme, pas pour une demi-journée.

Travaillez-vous parfois dans des lieux publics ?

Je n’écris pas dans les lieux publics. J’y réfléchis, j’y prends des notes, j’y rêvasse, j’organise ce que je vais écrire une fois rentrée. Mais l’écriture elle-même est pour moi une véritable plongée en apnée, dans une grande concentration où seul mon écran existe, et ça, je n’y arrive pas dans les lieux publics…

Êtes-vous satisfaite de votre bureau et/ou l’organisation de vos journées de travail. Si la réponse est non, qu’aimeriez-vous pouvoir changer?

Comme tout le monde, j’aimerais des journées de 36 heures qui me permettent de travailler plus, et en profondeur, et de voir mes enfants. Je rêve aussi que quelqu’un d’autre se charge des taches ménagères…

Préférez-vous travailler seule ou avec un co-auteur ?

J’aime les deux, j’aime varier, j’aime autant tout diriger que tout discuter.

Êtes-vous plutôt Mac ou PC ?

PC.

Utilisez-vous un logiciel d’écriture ? Si oui lequel ?

Non. A cause de mes co-auteurs, j’ai eu à le faire et je déteste ça. L’essentiel est ce qu’on a à dire, pas de se perdre dans l’informatique, les réglages, les corrections du logiciel (je suis moins moderne là, d’un coup…), même si je les maîtrise !

Travaillez-vous à horaires fixes ?

Oui, obligée avec des enfants. Mais c’est aussi dans mon caractère discipliné.

Combien de temps de travail en moyenne par jour ?

5 à 6 heures hors texte à rendre, 8 à 10 heures en période de rendus ou de production intense. De 9h30 (le temps d’aller sur Facebook avant…) à 17h30, puis après 20h30 quand il le faut.

Jusqu’à combien de pages utiles pouvez-vous écrire par jour?

Ça dépend du format du programme. Environ 10 pages sur les formats longs, un peu moins sur les formats courts, où il faut aussi trouver une nouvelle idée à chaque épisode.

Avez-vous besoin de faire des pauses à heure fixe ?

Si je suis plongée dans le texte, je m’arrête quand j’ai fini, ou au moins à une étape claire. Sinon, seules la faim et la sortie des enfants me rappellent quelle heure il est.

Travaillez-vous dans le silence total ? En musique ?

Dans le silence, écouter de la musique est pour moi une activité à plein temps.

Avez-vous un ou des compagnon(s) d’écriture à quatre pattes ?

Surtout pas, rien d’animé ou de bruyant dans les parages, ça déconcentre !