Will Penny le Solitaire (967) de Tom Gries

Quatrème long métrage de Tom Gries après trois films oubliables et oubliés, et après donc des années à la télévision à réaliser des épisodes pour un grand nombre de séries TV. Le réalisateur-scénariste revient avec une histoire qui reprend en fait fortement l'épisode "Line Camp" de la série TV "The Westerner" (1960) qu'il avait réalisé à l'époque. Cette fois ce sera un succès pour le cinéaste qui va enfin quitter le petit écran pour le grand avec notamment deux autres westerns avec "Les 100 Fusils" (1969) et "Le Solitaire de Fort Humboldt" (1975)... Will Penny, cowboy expérimenté bientôt cinquantenaire tue Romulus Quint pour défendre deux collègues attaqués par une bande de rôdeurs. Il est ensuite engagé par un propriétaire de ranch pour surveiller sa propriété et son bétail durant l'hiver. Mais la famille Quint le retrouve et laissé pour mort. Réfugié dans la cabane squattée par une mère et son fils il reprend des forces et s'imagine même un temps avoir une famille. Malheureusement la famille Quint est encore dans les parages... 

Le rôle titre est incarné par Charlton Heston monstre sacré du 7ème Art avec des films comme "Les Dix Commandements" (1956) de Cecil B. De Mille, "La Soif du Mal" (1958) de et avec Orson Welles ou "Les 55 Jours de Pékin" (1963) de Nicholas Ray, et qui retrouvera Tom Gries avec "Number One" (1969) et "Le Maître des Îles" (1970). La jeune femme qui l'accueille est jouée par Joan Hackett révélé dans "Le Groupe" (1966) de Sydney Lumet et qui tournera peu outre "Les Tueurs sont lâchés" (1968) de Sheldon Reynolds ou "Ne tirez pas sur le Shérif" (1969) de Burt Kennedy, tandis que son fils est joué par Jon Gries, propre fils du réalisateur qui fera carrière tournant encore essentiellement à la télévision avec notamment les séries TV "Lost" (2007-2010) ou "The White Lotus" (2021-2022). Les deux camarades sont interprétés par Anthony Zerbe alors en début de carrière vu dans "Traître sur Commande" (1970) de Martin Ritt qui retrouvera Heston dans "Le Survivant" (1971) de Boris Sagal, puis le jeune Lee Majors révélation de la série TV "La Grande Vallée" (1965-1969) et qui va devenir une star du petit écran avec les séries TV cultes "L'Homme qui valait Trois Milliards" (1973-1978) et "L'Homme qui tombait à Pic" (1981-1986). La famille Quint est composé du patriarche Donald Pleasence vu dans "La Grande Evasion" (1962) de John Sturges, "La Nuit des Généraux" (1967) de Anatole Litvak et en Blofeld face à 007 dans "On ne vit que Deux Fois" (1967) de Lewis Gilbert, il retrouve aussi Heston après "La plus Grande Histoire jamais Contée" (1964) de George Stevens, ses enfants sont interprétés par Bruce Dern connu pour ses deux films avec maître Hitchcock dans "Pas de Printemps pour Marnie" (1964) et "Complot de Famille" (1976), Matt Clark vu encore dans des westerns plus tard avec "Jeremiah Johnson" (1972) de Sidney Pollack, "Juge et Hors-la-Loi" (1972) de John Huston ou "Josey Wales Hors-la-Loi" (1976) de et avec Clint Eastwood, et retrouve après "Dans la Chaleur de la Nuit" (1967) de Norman Jewison sa partenaire et petite soeur d'un film Quentin Dean, ainsi que l'acteur William Schallert habitué du western après "La Loi du Seigneur" (1956) de William Wyler, "La Chevauchée des Bannis" (1959) de André De Toth ou "Sept Secondes en Enfer" (1967) de John Sturges après lequel il retrouve Ben Johnson géant du western dont on ne compte plus les collaborations avec John Ford et/ou John Wayne, mais aussi avec Heston sur "Major Dundee" (1965) de Sam Peckinpah réalisateur qu'il retrouvera plusieurs fois, avec Tom Gries qu'il retrouvera sur  "Le Solitaire de Fort Humboldt" (1975) et "The Greatest" (1977), il retrouvera aussi Bruce Dern sur "Pendez-les Haut et Court" (1968) de Ted Post puis retrouve après "La Vengeance aux Deux Visages" (1961) de et avec Marlon Brando, "Major Dundee" (1965) et "Guet-Apens" (1972) toujours de Peckinpah l'acteur prolifique Slim Pickens acteur prolifique qui retrouvera également Bruce Dern dans "Les Cowboys" (1972) de Mark Rydell et Matt Clark après "Pat Garrett et Billy the Kid" (1973) de Peckinpah encore dans lequel était aussi leur camarade Luke Askew qui connaîtra son heure avec "Easy Rider" (1969) de et avec Dennis Hopper et "Un Tueur nomme Luke" (1970) de Giulio Petroni, et qui retrouve après "Luke la Main Froide" (1967) de Stuart Rosenberg l'acteur Anthony Zerbe et Clifton James, ce dernier sera connu comme shérif dans les 007 "Vivre et Laisser Mourir" (1973) et "L'Homme au Pistolet d'Or" (1974) tous deux de Guy Hamilton. Citons encore G.D. Spradlin vu plus tard dans "Le Parrain 2" (1974) et "Apocalypse Now" (1979) tous deux de F.F. Coppola, et qui retrouvera Matt Clark dans "Monte Walsh" (1970) de William A. Fraker, Roy Jenson vu dans les westerns "Convoi de Femmes" (1951) de William A. Wellman ou "L'Homme aux Colts d'Or" (1959) de Edward Dmytryk, puis enfin n'oublions pas une certaine Lydia Clarke qui n'est autre que l'épouse à la ville de Charlton Heston, qui fait ici une petite apparition comme elle l'avait déjà faite auparavant comme dans "Sous le Plus Grand Chapiteau du Monde" (1952) de Cecil B. De Mille et "Ben-Hur" (1959) de William Wyler... 

Un gros casting pour ce western pourtant sans grande ambition, et avec un effort certain de Charlton Heston puisque le budget n'est que de 1,4 millions de dollars. Le fil conducteur de l'histoire est l'âge avancé du héros, un cowboy certe expérimenté mais usé à la fin de la Conquête de l'Ouest, c'est donc toute une époque qui prend fin. Le tournant de la retraite au far-west est un sujet très peu abordé, avant on peut dire qu'il y en a eu qu'un, "La Charge Héroïque" (1949) de John Ford, puis ensuite on peut citer "Mon Nom est Personne" (1973) de Tonino Valerii, "Le Dernier des Géants" (1977) de Don Siegel et "Impitoyable" (1992) de et avec Clint Eastwood. Le début entre dans le vif du sujet, où comment Will Penny doit supporter les sarcames ou les petites blagues de ses jeunes collègues mais l'ironie du sort veut que ce soit le "vieux" qui sauve les deux jeunes collègues. Le film suit Will Penny qui avance, c'est pour lui un incident parmi des centaines depuis sa jeunesse. Un nouveau travail, une rencontre, et une attaque qui rappelle que l'Ouest reste encore sauvage par bien des côtés. Une attaque qui le pousse à se remettre en question, en effet il est peut-être trop tard, n'est-il pas trop âgé pour construire un foyer et se poser ?! Tout repose sur ce choix qu'il va devoir faire. Mais le danger et donc l'action n'est pas en reste avec cette famille de rôdeurs digne de psychopathes ou de secte donc le gourou est incarné de façon démente par un Donald Pleasence habité. On note que, malgré des acteurs chevronnés à l'affiche, Will Penny croise rapidement les autres personnages, avant un dernier acte qui voit intervenir certains protagonistes qu'on attendait plus forcément. Le réalisateur signe un western solide, avec des personnages bien écrits mais on aurait aimé aussi un côté contemplatif plus présent, ou plutôt une importance plus probante de la nature qui est et reste l'environnement de Will Penny et qui est sans doute un paramètre "contre" un lit et un toit. Un bon moment.

Note :  

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14/20