Iris et les Hommes (2023) de Caroline Vignal

Nouveau long métrage de Caroline Vignal après "Les Autres Filles" (2000) et surtout après "Antoinette dans les Cévennes" (2020) succès surprise qui a fait explosé la carrière de son actrice Laure Calamy jusque là abonnée aux seconds rôles. Pour ce nouveau projet la cinéaste revient à la comédie en abordant le thème de la sexualité libre chez la femme quarantenaire et en profite pour retrouver son actrice. La réalisatrice-scénariste co-écrit le scénario avec Noémie De Lapparent qui a jusque là surtout écrit pour des courts métrages. La réalisatrice-scénariste décrit son film "comme un manifeste en faveur du désir, des rencontres ; un récit volontariste, sciemment optimiste, pour dépasser la peur, la peur, la paresse, la prudence, l'inertie qui nous maintiennent parfois sous cloche, dans un entre-soi où l'on s'asphyxie."... Tout va bien pour Iris, ou presque. Elle travaille dans un cabinet dentaire florissant, deux filles magnifiques, un mari formidable mais l'âge avance et lui vient la question fatidique : depuis combien de temps n'a-t-elle pas fait l'amour ? Soudain une idée la taraude, peut-être est-il temps de prendre un amant ? Elle s'inscrit presque innocemment sur une appli de rencontre qui va s'avérer une véritable boîte de Pandore... 

Iris est donc incarnée par Laure Calamy vue récemment dans "Bonne Conduite" (2023) de Jonathan Barré, et retrouve des années après "Bancs Publics (Versailles Rive-Droite)" (2009) de Bruno Podalydès son partenaire Vincent Elbaz qui se fait rare depuis la pandémie, n'ayant tourné que deux films en quatre ans, "Mystère" (2021) de Denis Imbert et le récent "Le Livre des Solutions" (2023) de Michel Gondry. Citons ensuite Suzanne  De Baecque vue récemment dans "Mon Crime" (2023) de François Ozon et "Jeanne Du Barry" (2023) de et avec Maïwenn, elle retrouve Laura Calamy après "Annie Colère" (2022) de Blandine Lenoir, à l'instar de Olivia Côte qui était dans "Antoinette dans les Cévennes" (2020) et dans "Les Cyclades" (2023) de Marc Fitoussi. Citons encore Sylvain Katan surtout vu dans des séries TV et au théâtre, apparu sur grand écran dans "Pension Complète" (2015) de Florent Emilio Siri et "La Folle Histoire de Max et Léon" (2019) de Jonathan Barré, Nicolas Godart aperçu dans "Les Olympiades" (2021) de Jacques Audiard, Laurent Poitreneaux vu dans "Le Processus de Paix" (2023) de Ilan Klipper, "5 Hectares" (2023) de Emilie Deleuze et "La Grande Magie" (2023) de et avec Noémie Lvovsky après lequel il retrouve son camarade Alexandre Steiger vu notamment dans "Eiffel" (2021) de Martin Bourboulon, "Oranges Sanguines" (2021) de Jean-Christophe Meurisse ou "Le Parfum Vert" (2022) de Nicolas Pariser, puis enfin Ie co-scénariste du film d'animation "Les Lascars" (2009) de Albert Pereira-Lazaro et Emmanuel Klotz, et connu pour jouer le père de Joey Starr dans la série TV "Le Monde de Demain" (2022)... Un couple ensemble depuis près de deux décennies, une femme qui n'est plus franchement désirée par son homme, une opportunité, une appli de rencontre et l'adultère comme solution au désir, soit un canevas bien connu que le cinéma a déjà abordé maintes fois mais cette fois Caroline Vignal ose une liberté de ton peut-être un peu moins consensuel dans les propos de fond comme sur l'évolution du récit et de son héroïne. 

D'abord il y a cette femme d'âge mûre un peu endormie, un peu sage qui va retrouver une certaine jeunesse, un peps et surtout une soif de bonheur qui doit aussi beaucoup à son interprète, Laure Calamy est une quarantenaire absolument éblouissante, une vraie bulle de champagne. Par contre un peu se dire que son époux alias Vincent Elbaz est un peu sous-exploité, voir même l'acteur semble parfois ailleurs ce qui dans un sens correspond à son personnage, exception faites du dernier acte où on perçoit un acteur finalement peu investi. Il se fait vampiriser par une Laure Calamy omniprésente aussi impayable que charmante. Par ses aventures extra-conjugales Iris retrouve son désir, réapprend à connaître son corps mais elle comprend aussi que le plaisir physique ne lui apporte pas le sentiment amoureux et réciproque avec son époux. Iris retrouve aussi une certaine indépendance et liberté, d'abord symbolisé par un passage comédie musicale un chouïa grotesque, comme un cheveu sur la soupe qui est surtout très mal écrit et orchestré, puis ensuite qui amène à un autre passage sur le consentement complètement à contre courant de ce qu'on peut entendre partout et qui évite tout ton moralisateur, bien au contraire et ça fait un bien fou ; effectivement savoir dire non est important et essentiel mais Iris rappelle aussi qu'il est aussi important et essentiel de savoir dire oui ! Mais surtout le film est une vraie comédie, avec plusieurs séquence hilarante sans manquer d'une certaine pertinence, et surtout, surtout, qui ne tombe pas dans les écueils habituels de l'instant pathos ou du mea culpa. Le duo Vignal-Calamy offre donc une nouvelle merveille de comédie qui ne peut atteindre les sommets surtout par cette scène musicale râtée. Dommage, néanmoins ça reste très drôle et le sexe joyeux est toujours salvateur.

Note :                 

Iris Hommes (2023) Caroline VignalIris Hommes (2023) Caroline VignalIris Hommes (2023) Caroline Vignal

14/20