Simple comme Sylvain (2023) de Monia Chokri

3ème film en tant que réalisatrice-scénariste pour Monia Chokri après "La Femme de mon Frère" (2019) et "Babysitter" (2022). La cinéaste explore une nouvelle facette de l'amour avec un couple plus "traditionnel", avec un homme et une femme issus de deux mondes différents : "Que se passe-t-il si deux personnes qui ont un vrai potentiel amoureux sont issues de milieux complètement différents ? J'ai moi-même eu plusieurs manières de vivre en couple et j'ai pu m'apercevoir de tous les paramètres qui vont au-delà des seuls individus. À un moment donné, tout ce qui est autour prend lepas sur la relation en elle-même. Les amis, la famille, le travail, le voisinage, tout cela pèse sur elle." Monia Chokri collabore à nouveau avec Nancy Grant, productrice dont elle a fait connaissance via son ami Xavier Dolan qu'elle a co-produit depuis "Tom à la Ferme" (2013) jusqu'à son dernier film "Matthias et Maxime" (2019). La cinéaste précise qu'elle délaisse le ton caustique de son premier long métrage pour une histoire plus empreinte de tendresse : "C'est un pas que j'ai fait dont je suis fière."... Sophia, professeure de philosophie vit en couple depuis dix ans. Mais, alors qu'ils font rénover leur maison de campagne, elle rencontre Sylvain, leur charpentier. Tous les opposent mais le coup de foudre la bouleverse... 

Simple comme Sylvain (2023) de Monia Chokri

Le rôle de Sophia est incarnée par la meilleure amie de la cinéaste, Magalie Lépine-Blondeau qui retrouve donc Monia Chokri après "Les Amours Imaginaires" (2009) et "Laurence Anyways" (2011) tous deux de Xavier Dolan, puis après le court métrage "Quelqu'un d'Extraordinaire" (2013) et "La Femme de mon Frère" (2019) tous deux de Monia Chokri qui s'octroie un second rôle après avoir joué dans "Falcon Lake" (2023) de Charlotte Le Bon. Le conjoint est interprété par Francis-William Rhéaume vu jusqu'ici uniquement à la télévision dont le rôle le plus connu est dans la série TV "5e Rang" (2019-2022), tandis que le charpentier est joué par Pierre-Yves Cardinal vu dans "Tom à la Ferme" (2013) et "Mommy" (2014) tous deux de Xavier Dolan ou plus récemment dans "L'Etat Sauvage" (2020) de David Perrault. Citons ensuite Steve Laplante vu dans "Viking" (2022) de Stephane Lafleur qui retrouve Monia Chokri après "Babysitter" (2022), Christine Beaulieu vue entre autre dans "Les Fleurs Oubliées" (2019) de André Forcier et qui retrouve après "Mesrine : l'Instinct de Mort" (2009) de Jean-François Richet son partenaire Guy Thauvette vu dans "Mafia Inc." (2020) de Daniel Grou ou "Le Club Vinland" (2020) de Benoît Pilon et qui retrouve aussi après "Pieds Nus dans l'Aube" (2017) de Francis Leclerc l'actrice Marie-Ginette Guay qui retrouve Monia Chokri après "Les Affamés" (2017) de Robin Aubert à l'instar de Micheline Lanctôt remarquée dans "Les Invasions Barbares" (2003) de Denys Arcand, elle retrouve après "Le Coeur au Poing" (1998) de Charles Binamé sa camarade Linda Sorgini, puis enfin citons Karelle Tremblay vue notamment dans "Corbo" (2015) de Mathieu Denis et "La Disparition des Lucioles" (2018) de Sébastien Pilote... Un femme semble-t-il heureuse avec son fiancé, dans un monde bourgeois et intellectuel a un coup de foudre pour un entrepreneur en bâtiment rustre, de milieu modeste et forcément inculte. Deux portraits symptomatiques du récit imaginé par Monia Chokri, une collection de poncifs et autres clichés pour mieux les dénoncer soit un homme et une femme que tout oppose (ou presque heureusement il y a le sexe !) qui vont permettre d'aborder tous les sujets autour du couple et de l'amour.

Madame est professeure de philosophie qui donne justement des cours sur la définition même de l'amour, ainsi on suit l'histoire d'amour tout en ayant en parallèle des réflexions philosophiques avec Schopenhauer, Spinoza, Freud et autres "grands" penseurs. On tique un peu plus quand un certain Michel Sardou se retrouve comme une cible gratuite et facile. Là aussi un peu symptomatique d'une Sophia/Lépine-Blondeau bobo gaucho donneuse de leçon (alter ego de la cinéaste ?!) dont qui en profite pour marteler quelques messages politiques démagos qui nous perd un peu, d'abord parce que soudain l'amour est remisé au second plan, ensuite parce que la caricature perd un peu sa légèreté en montrant du doigt le pauvre rustre qui serait donc aussi d'extrême droite. Monia Chokri joue la funambule, et si elle trébuche lors de certaines scènes (souvent en famille) elle est pertinente, drôle et tendre quand on se focalise sur le couple. Un couple d'ailleurs épatant, merveilleusement interprété par Pierre-Yves Cardinal et surtout Magalie Lépine-Blondeau (comment est-elle encore si peu connue chez nous ?!) ; seul bémol (mais c'est un choix de la réalisatrice-scénariste à l'évidence) ce truc stupide où Sophia/Lépine-Blondeau jouit avant même d'être touché et aussi fort et puissamment qu'en plein orgasme attendu forcément ensuite. Mais le pire reste la fin, une conclusion pessimiste qui n'est pas cohérente avec l'histoire comme si Monia Chokri se contredisait. Petite déception donc, note indulgente.

Note :                 

Simple comme Sylvain (2023) Monia ChokriSimple comme Sylvain (2023) Monia Chokri

14/20