Coup de Chance (2023) de Woody Allen

Il y avait bien des rumeurs, Woody Allen qui réaliserait son prochain film en France. Mais les scandales (qui rappelons-le n'ont pas lieu d'être) et par ricochet sans doute l'échec de son dernier film "Rifkin's Festival" (2022) avait accentué ces rumeurs d'une retraite. Finalement peu de temps après le cinéaste avait tout nié et confirmé son projet de film (presque) 100% français. Ainsi pour son 50ème long métrage (en solo donc exception faîte de son segment dans "New-York Sories" en 1989 aux côtés de Martin Scorcese et Francis Ford Coppola), Woody Allen revient en France qu'il connaît bien, étant entre autre un fidèle du Ritz à paris, mais surtout après avoir tourné une partie de ses films "Tout le Monde dit I love You" (1996) et "Magic in the Moonlight" (2014)  et surtout son film en langue anglaise "Minuit à Paris" (2011). Cette fois, malgré l'idée de départ d'un couple américain vivant à Paris, le cinéaste a décidé de tourner avec une équipe à majorité française et dans la langue de Molière : "Je ne parle pas très bien français, et je le comprends encore moins, mais en finissant le scénario, je me suis dit que ce serait une expérience formidable de tourner en français. J'ai toujours adoré le cinéma européen, et français en particulier, et quand j'ai suggéré l'idée à mes producteurs, ils ont réagi avec enthousiasme."... Fanny est mariée à Jean, un homme riche. Ils forment un couple a priori idéal, épanoui autant personnellement que professionnellement, vivant dans les beaux quartiers de Paris et semblant amoureux comme au premier jour. Mais un jour, Fanny croise par hasard Alain, un ancien camarade de lycée. Elle est aussitôt troublée d'autant plus quand Alain lui avoue qu'il a toujours été amoureux d'elle. Ils se revoient...

Coup de Chance (2023) de Woody Allen

Fanny est incarnée par Lou de Laâge vue dernièrement dans "Le Tourbillon de la Vie" (2022) de Olivier Treiner et "Tu Choisiras la Vie" (2023) de Stephane Freiss. Son époux est joué par Melvil Poupaud vu récemment dans "À mon Seul désir" (2023) de Lucie Borleteau, "Jeanne du Barry" (2023) de et avec Maïwenn et "L'Amour et les Forêts" (2023) de Valérie Donzelli, tandis que le camarade est interprété par Niels Schneider vu dans "Sentinelle Sud" (2022) de Mathieu Gerault et "Apaches" (2023) de Romain Quirot. À leurs côtés citons Valérie Lemercier vue dans son film "Aline" (2021) et "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur, Grégory Gadebois vu dans "Les Choses Simples" (2023) de Eric Besnard et "La Syndicaliste" (2023) de Jean-Paul Salomé, et retrouve Lou de Laâge après "Le Tourbillon de la Vie" (2022), Sara Martins vu surtout dans le petit écran depuis son dernier long "Voyez comme on Danse" (2018) de et avec Michal Blanc, Elsa Zylbertsein vue dans "Club Zero" (2023) de Jessica Hausner et "Veuillez nous Excuser pour la Gêne occasionnée" (2023) de Olivier Van Hoofstadt, Guillaume de Tonquédec vu cette année dans "les Blagues de Toto 2 : Classe Verte" (2023) de Pascal Bourdiaux, Jeanne Bournaud vue dans "Bronx" (2021) de Olivier marchal et "le Nouveau Jouet" (2022) de James Huth, Anne Loiret vue dans "Les Promesses" (2022) de Thomas Kruithof ou "Maigret" (2022) de Patrice Leconte, Nathalie Richard qui retrouve Melvil Poupaud après "Jeanne du Barry" (2023) et  "L'Amour et les Forêts" (2023), retrouvant aussi avec ce dernier film leur partenaire Philippe Uchan acteur fétiche de Albert Dupontel et Bruno Podalydès vu dernièrement dans "Mascarade" (2022) de Nicolas Bedos, Sâm Mirhosseini vu tout récemment dans "Anti-Squat" (2023) de Nicolas Silhol, Yannick Choirat vu dans "Le Principal" (2023) de Chad Chenouga, et enfin Juliette Plumecocq-Mech aperçue dans "Les Vedettes" (2022) de Jonathan Barré, "Trois Fois Rien" (2022) de Nadège Loiseau et "Les Vengeances de Maître Poutifard" (2023) de Pierre-François Martin-Laval... Dès les premières minutes on a une multitude de références qui se bousculent, des oeuvres précédentes de Allen lui-même comme "Match Point" (2005) ou logiquement "Minuit à Paris" (2011), mais aussi un tantinet à Alfred Hitchcock avec entre autre "Soupçons" (1941) et "Mais qui a tué Harry ?" (1955), mais au final on a bien du mal à trouver de l'intérêt tant on a d'abord l'impression que Woody Allen s'auto-caricature.

Coup de Chance (2023) de Woody Allen

Les nantis et le luxe paraît même d'une autre époque ou d'une autre contrée, trop anglo-saxonne aussi alors qu'on a bien du mal à reconnaître Paris. Le pire arrive avec la rencontre impromptue, où comment croire qu'un jeune homme aborderait une jeune femme de façon aussi peu réaliste, en effet il avoue qu'ils ne se connaissent pas (si on devait abordé des années après tous ceux qu'on a croisé en école ça serait bien fastidieux) mais une quinzaine d'années après ça passe en 2-3 phrases d'accroche d'une caricature de dragueur. La liaison évidente est plutôt mal amenée et la passion naissante n'est pas très convaincante, à la fois trop de retenue, trop de superficialité. Le film prend une tournure presque inattendue, un twist qui permet au récit de prendre un virage digne d'un Film Noir malheureusement un peu terni pat une musique jazzy souvent inappropriée. Woody Allen signe un film qui passe d'un genre à l'autre, d'une première partie terne et maladroite car convenue à une seconde partie en thriller psychologique le réalisateur semble surtout ne pas avoir su retranscrire l'essence de la Ville Lumière avec des clichés bourgeois du plus mauvais effet. Un Woody Allen qui surnage grâce à son côté hitchcockien de la seconde partie.

Note :  

Coup Chance (2023) Woody AllenCoup Chance (2023) Woody Allen

11/20