The Creator (2023) de Gareth Edwards

Remarqué par le très réussi "Monsters" (2010), et confirmé dans la SF avec "Godzilla" (2014) et "Rogue One : a Star Wars Story" (2016) le réalisateur Gareth Edwards revient avec un nouveau film de Science-Fiction qu'il co-écrit avec Chris Weitz, resté dans les mémoires comme le co-créateur de la comédie "American Pie" (1999), puis devenu scénariste notamment de "Cendrillon" (2015) de Kenneth Branagh, "La Montagne entre Nous" (2017) de Hany Abu-Assad ou "Pinocchio" (2022) de Robert Zemeckis tout en retrouvant son réalisateur après "Rogue One". Ce film de SF reste ancré dans l'anticipation et aborde une énième fois le thème de l'Intelligence Artificielle, le cinéaste précise : "Ce film, par un extraordinaire coup de chance, aborde précisément ces enjeux. L'IA est-elle réelle ? Quelle est son importance ? Faut-il l'accepter ou au contraire faut-il la détruire ? Ces questionnements traversent le film et reflètent une actualité brûlante." Le cinéaste a contacté son producteur de "Monsters" (2010) pour lui proposer le projet en précisant que "on ne tournait pas un blockbuster à petit budget, mais le film indépendant le plus ambitieux jamais produit !" Ce qui explique finalement un budget de "seulement" 78 millions de dollars, soit deux à trois fois moins que les blockbusters hollywoodien... 

The Creator (2023) de Gareth Edwards

Dans un futur proche, les humains et une Intelligence Artificielle se livrent une guerre sans merci. Joshua, un ex-agent des forces spéciales fragilisés par la disparition de sa femme est recruté pour traquer et détruire le Créateur, l'architecte de l'Intelligence Artificielle qui serait à l'origine d'une arme dévastatrice qui doit détruire l'humanité. A la tête d'une unité d'élite, Joshua va découvrir que le Créateur est une Intelligence Artificielle qui a pris l'apparence d'une jeune enfant... Joshua est incarné par John David Washington vu notamment dans "Tenet" (2020) de Christopher Nolan, "Malcolm & Marie" (2021) de Sam Levinson ou "Amsterdam" (2022) de David O. Russell. Il est entouré de Gemma Chan vue dans "Les Eternels" (2021) de Chloé Zhao et "Don't Worry Darling" (2022) de Olivia Wilde, Ken Watanabe vu dans "Lettres d'Iwo Jima" (2007) de Clint Eastwood, "Inception" (2010) de Christopher Nolan et retrouve le réalisateur après "Godzilla" (2014), Sturgill Simpson vu dans "The Dead Don't Die" (2019) de Jim Jarmush, "Queen and Slim" (2019) de Melina Matsoukas ou "The Hunt" (2020) de Craig Zobel, Allison Janney vue dans "Miss Peregrine et les Enfants Particuliers" (2016) de Tim Burton, "Moi, Tonya" (2017) de Craig Gillepsie ou "Scandale" (2019) de Jay Roach, Ralph Ineson vu dans "The Witch" (2015) et "The Northman" (2021) tous deux de Robert Eggers et dans "Misanthrope" (2023) de Damian Szifron, Veronica Ngo vue dans "Da 5 Bloods" (2020) de Spike Lee, "The Old Guard" (2021) de Gina Prince-Buthewoode ou "La Princesse" (2023) de Le-Van Kiet, et enfin n'oublions pas le Créateur incarné par la jeune Madeleine Yuna Voyles dans son premier rôle... Le film débute fort avec une immersion directe dans le vif du sujet et des problématiques de la guerre. Entre le "Nirmata" et l'enfant, l'humain ou le non-humain, l'intrigue impose un suspense bien foutu même si il s'évente sans doute bien trop vite ensuite. Par contre, on attend un minimum d'explication sur ce million de morts et cette bombe à l'origine de la guerre, mais rien de rien. Ainsi on nous force à croire que l'IA a bel et bien été défectueuse et que la guerre était donc inévitable, mais pourtant tout est fait pour que les humains soient des êtres abjects et les robots et cie soient l'avenir. Un peu incohérent sur le fond, entre ce qu'il suggère et ce qu'il aimerait au contraire montrer.

The Creator (2023) de Gareth Edwards

En découle une morale facile (soyez tolérant et ouvert d'esprit !) mais avec une intrigue manichéenne dont on devine vite la conclusion. On reste déçu, voir perplexe par des robots et autres androïdes qui manquent tous singulièrement de modernité, la plupart ont un design tout droit sorti des films de SF des années 70-80 ce qui paraît anachronique quand l'histoire se déroule dans le futur et que nous sommes en 2023. A contrario les interactions machines-humains semblent presque sans limites, presque "normales" et naturelles. Esthétiquement et dans un minimum de crédibilité technique on est donc loin de nombreux grands films du genre comme "I Robot" (2004) de Alex Proyas ou "District 9" (2009) de Neill Blomkamp. Ainsi on a toujours la drôle de sensation que Gareth Edwards ne sait jamais vraiment dans quelle direction aller, avançant de deux pas puis de reculer d'un pas, aller à droite et virer à gauche, constamment sans logique pour son récit. Donc la guerre est la faute d'un défaillance de l'IA mais c'est eux qui prône la paix ensuite ?! Ou est-ce qu'un twist va venir remettre tout en place ? C'est donc un peu fouilli. Les effets spéciaux sont sur la même longueur d'onde, oscillant entre la grande qualité (droïdes) et moins réussis (décors futuristes), ce qui pourrait s'expliquer par un budget limité, mais on rappelle aussi que le casting est loin d'être prestigieux et donc a été une source d'économie. En conclusion un film de SF qui râte un peu sa cible, dont on devine l'ambition mais qui n'arrive jamais à véritablement traité son sujet. Regardable donc trop loin des canons du genre.

Note :                 

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11/20