Le pharaon, le sauvage et la princesse

Un grand merci à Diaphana pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le pharaon, le sauvage et la princesse » de Michel Ocelot.

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« Tu es présent, déterminé et généreux. Tu es le pharaon qu’il nous faut ! »

3 contes, 3 époques, 3 univers : une épopée de l’Égypte antique, une légende médiévale de l’Auvergne, une fantaisie du XVIIIe siècle dans des costumes ottomans et des palais turcs, pour être emporté par des rêves contrastés, peuplés de dieux splendides, de tyrans révoltants, de justiciers réjouissants, d’amoureux astucieux, de princes et de princesses n’en faisant qu’à leur tête- dans une explosion de couleurs.

« Ne me jette plus la balle, jette-moi les clés ! »

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Remarqué dès la fin de années 70 pour ses courts-métrages d’animation qui lui permettent alors de glaner quelques prix prestigieux, Michel Ocelot atteint la consécration sur le tard, grâce à son premier long-métrage, « Kirikou et la sorcière ». Un conte d’inspiration africaine à l’esthétique singulière et foisonnante dont l’imagerie puise son inspiration dans les œuvres du Douanier Rousseau. Spécialiste des ombres chinoises et de l’animation en papier découpé, il laissera libre court à son imagination dans une série de contes exotiques et oniriques (« Princes et princesses », « Azul et Azmar », « Les contes de la nuit ») dans lesquels il impose son style visuel très original. En filigrane, ses films se distinguent également par la récurrence de certaines thématiques traitées (inégalités sociales, intolérance et discriminations, racisme, sexisme, religions…) qui résonnent toujours avec la société actuelle. A l’image de son formidable « Dilili à Paris », balade dans un Paris Belle-époque fantasmé, dans laquelle une petite fille kanake présente pour l’exposition coloniale allait à la rencontre des sommités artistiques et scientifiques de l’époque pour déjouer le complet d’une société secrète visant à cacher et à inféoder toutes les femmes. Quatre ans après cette jolie réussite, le cinéaste quasi octogénaire nous revient avec un huitième long-métrage, « Le pharaon, le sauvage et la princesse ».

« Jamais je n’ai été aussi proche de la princesse et paradoxalement jamais nos mondes n’ont été aussi éloignés ! »

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Un nouveau film construit sur le même schéma scénaristique que la plupart des films précédents du cinéaste. A savoir un conteur (ici une marionnettiste) qui sert de fil rouge pour introduire trois courts récits distincts. Un (bon) prétexte pour embarquer le spectateur dans trois univers oniriques distincts –  l’Égypte ancienne des pharaons, le moyen-âge des châteaux-forts et un orient d’inspiration « Mille-et-une nuits » – qui apparaissent comme autant de contes moraux louant respectivement le mérite, la droiture et le courage. Mais force est de constater que les trois contes semblent de qualité inégale : si clairement le dernier segment orientalisant apparait le plus riche et le plus réussi, la deuxième partie « médiévale » semble pour sa part manquer un peu de souffle. Surtout, d’une manière plus générale et aussi beau soit-il visuellement, le film laisse une étrange impression de déjà-vu. Comme si, quelque part, Michel Ocelot avait un peu de mal à se renouveler. Ou du moins, à renouveler les univers visuels dans lesquels il entraine. A sa décharge, il avait placé la barre très haute avec son précédent film, l’excellent « Dilili à Paris ». Formellement toujours aussi beau et poétique, « Le pharaon, le sauvage et la princesse » n’en est pas moins un bon cru qui ravira à coups sûrs petits et grands, même s’il peine à surprendre les spectateurs les plus assidus de l’œuvre du cinéaste.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of : « La Fabrication de la musique » (9 min.), du court-métrage « Pablo Paris Satie » de Michel Ocelot (Pablo Legassa, Premier Danseur de l’Opéra de Paris, a dansé pour les animateurs les danses à animer de « Dilili à Paris », 2020, 5 min.) ainsi que d’une Bande-annonce (1 min.).

Édité par Diaphana, « Le pharaon, le sauvage et la princesse » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 21 février 2023.

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