[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #173. Dead Heat

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© 1988 - New World Pictures, All Rights Reserved



Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !

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#173. Flic ou Zombie de Marc Goldblatt (1988)
Il était un tough guy qui avait la rudesse d'un gentleman, une gueule de jeune premier/gendre idéal furieusement cinématographique et surtout le charisme burné de ceux à qui on ne cherche pas des noises, mais qui peuvent que furieusement titiller notre fascination.
Treat Williams n'est plus, fauché bien trop tôt par la vie et son absurdité cruelle, et c'est décemment tout un pan du cinéma béni des 80s/90s qui s'en va un peu à ses côtés, toute cette ribambelle de bandes cultes dont on a eu de cesse (plus que de raison même) de poncer les VHS jusqu'à ce qu'elles rompent sous le poids des séances répétitives.
À nous désormais de - modestement - le célébrer en se remémorant ses rôles les plus emblématiques, de celui de l'aventurier et mercenaire Finnegan dans Un Cri dans l'océan de Stephen Sommers à celui du flic Daniel Ciello dans Le Prince de New York de Sidney Lumet, en passant par celui de Richard Mortis dans le génial Flic ou Zombie de Marc Goldblatt, merveille de cop/buddy movie hybride comme on en fera jamais (JAMAIS) plus.

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On ne le répétera jamais assez par chez nous : rien ne vaut un bon buddy movie made in 80s/90s fleurant bon la poudre et l'intrigue facile, qu'un blockbuster contemporain boursouflé aux CGI et autres fonds verts, portés par des comédiens n'ayant, pour la majorité, même pas un ersatz du charisme des gueules burnées qui nous auront tendrement biberonnés durant nos enfances/adolescences.
Et si certains tentent de raviver la flamme de ce sous-genre du cinoche d'action, comme ils le peuvent (Shane Black en tête) face à un public qui brille salement par son indifférence dans les salles - honte à vous TOUS -, rien ne vaut mieux que de ressortir des cartons nos glorieuses et poussiéreuses VHS, pour embrasser la nostalgie géniale qu'invoque des films qui n'ont plus vraiment leur place dans la chaîne alimentaire Hollywoodienne.
Un sous-genre dont la popularité extrême l'aura vu être décliné à toutes les sauces, même les plus improbables : l'association flic/dinosaure (le navrant T-Rex de Jonathan Betuel avec Whoopy Goldberg), flic/chien, que ce soit avec Chuck Norris (Top Dogs), James Belushi (Chien de Flic et ses mauvaises suites) où même Tom Hanks (Turner & Hooch), flic/extraterrestre (Futur immédiat, Los Angeles 1991), et même flic/zombie donc avec le délirant et roublard trip de Marc Goldblatt, chapeauté par lex-firme du roi du Bis à forte tendance Z, Roger Corman - New World Pictures.

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Partant d'un pitch pas forcément cohérent mais surtout absolument WTF-esque (la rencontre entre Starsky & Hutch et Re-Animator, avec des flics intègres confrontés à une entreprise criminelle ayant créé une machine pouvant faire revenir les morts à la vie), le film a le bon ton de ne jamais se prendre au sérieux, à la fois trop violent et sanglant qu'il est pour n'être qu'une simple comédie, et définitivement trop débridé et dans son jus 80s (amis de l'humour noir, un brin misogyne et lourd, bonsoir) pour être une bande horrifique, le tout rythmé à la cocaïne (80 minutes au compteur, pas un bout de gras), puisque le héros meurt, une course-poursuite dingue, une fusillade déglinguée et un fight avec un monstre improbable débarquent avant même le premier quart-d'heure de bobine !
Et ce n'est qu'un condensé de la folie pure qui irrigue les veines d'un long-métrage qui s'autorise tout, même de souiller toute une boucherie chinoise en faisant ressusciter tous les animaux morts - attaque de carcasses de porc à la clé.
Bardé de séquences horrifiques joliment crado-gores et maîtrisées (pas le cas de toutes les bisseries cheaps), de dialogues volontairement bas du front mais surtout d'un one man show furieux de son duo vedette Treat Williams (tout en auto-dérision) et Joe Piscopo (du cabotinage cinq étoiles, tout droit sortie d'un sketch du SNL, avec feu Patrick Poivet au doublage), auquel se greffe la caution prestige d'un petit rôle pour l'immense Vincent Price.

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Flic ou Zombie, c'est la séance décontractée purement 80s ultime, absurde et surannée, déjà obsolète avant même qu'elle n'atteigne nos magnétoscope, mais porté par une générosité qui en fait toute sa saveur, à la fois grasse comme un loukoum et joliment nostalgique.
Merde, c'est que tu vas quand-même salement nous manquer Treat...

Jonathan Chevrier
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