[CRITIQUE] : Le Vrai du faux

[CRITIQUE] : Le Vrai du faux

Réalisateur : Armel Hostiou

Acteurs : -
Distributeur : Météore Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Un jour, je découvre que j’ai un deuxième profil Facebook : un faux Armel Hostiou avec de vraies photos de moi et plein d’amies vivant toutes à Kinshasa. Il les invite aux castings de mon prochain film censé se dérouler en République démocratique du Congo. Face à l’impossibilité de clôturer ce compte, je décide de partir à la recherche de mon double…

Critique :

Partant d'un véritable fait divers,#LeVraiDuFaux se fait une comédie policièro-burlesque bardée d'intervenants improbables, qui se fait autant un instantané d'un Congo hanté par son passé coloniale, que sur une société où l'usurpation d'identité est un mal traité avec nonchalance pic.twitter.com/sOT43athM7

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 6, 2023

Qui n'a jamais vu son identité se faire usurper sur internet ?
La question semble folle et pourtant, il est rare désormais de ne pas voir des dizaines de milliers de personne - voire plus - découvrir que des usurpateurs volent et détournent leurs identités sur le net, créant des profils quasiment à l'identique (par pure expérience personnelle, c'est arrivé pour Fucking Cinephiles pas plus tard que cet été, sur Twitter) et usant, parfois de manière réellement frauduleuse, de ces dites identités, à une heure où nos données sont quasiment bradées au plus offrant.
Une mésaventure kafkaïenne de plus en plus universelle et qui est, justement, arrivée au cinéaste Amel Hostiou, diplômé de la Fémis, et qui a découvert de façon fortuite qu'il avait un second profil sur Facebook, avec de vraies photos personnelles et basée à Kinshasa.
Un détail si le dit compte n'invitait pas, en son nom, des femmes à participer au casting de son nouveau - faux - film se déroulant en République Démocratique du Congo.

[CRITIQUE] : Le Vrai du faux

Copyright Météore Films


Ne pouvant pas clôturer ce compte face à l'inflexibilité (comprendre : stupidité) du réseau social, il décida de se rendre sur place, plus par curiosité que par Vengeance, et de se lancer à la recherche de son usurpateur.
Et c'est tout le cœur de son nouvel effort, sobrement intitulé Le Vrai du faux, son second documentaire après La Pyramide invisible, cette odyssée homérique pour faire exploser une vérité cachée derrière mensonge absurdement toléré (voire même tout simplement soutenu), pour le coup plus folle que la fiction.
Aidé par la coopérative " Ndaku ya, la vie est belle ", pour ne pas sombrer dans les méandres tentaculaires de Kinshasa, à la fois accueillante et dangereuse, il trouvera in fine très vite l'usurpateur, pas gêné pour un sou par sa supercherie et encore moins par le fait d'arnaquer de pauvres jeunes femmes - qu'il fait payer pour de faux castings.
Partant d'un véritable fait divers, le documentaire prend la forme d'une comédie policièro-burlesque bardée d'intervenants délirants et loufoques, qui se fait autant un instantané d'un Congo hanté par son passé (récent) coloniale, que sur une société 2.0 où l'usurpation d'identité est un mal traité avec nonchalance.

Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Le Vrai du faux