Les Chevaliers du Zodiaque (2023) de Tomasz Baginski

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Voilà un film qui peut faire peur tant on pense aux désastres autour des adaptations "Dragon Ball". Ainsi cette fois, il s'agit d'adapter le manga "Saint-Seiya" (1986-1990) de Masami Kurumada et surtout connu depuis ses adaptations en séries TV animées sous le titre "Les Chevaliers du Zodiaque" (1986-1997) en France dans l'émission de notre enfance "Club Dorothée". Rappelons qu'il existe six précédents longs métrages d'animation entre 1987 et 2014 avec l'ultime et décavant "Les Chevaliers du Zodiaque : la Légende du Sanctuaire" (2014) de Keishi Satp mais que cette fois-ci le projet est un Live action, en prises de vues réelles donc ce qui accentue l'attente autant que l'appréhension, surtout que la plateforme Netflix a diffusé une nouvelle série animée en 3D qui est considérée comme un désastre. Pourtant, la production semble avoir confiance puisque la TOEI Productions (gros studios derrière de grands films de cinéma et également propriétaire d'autres franchises cultes comme "Olive et Tom" ou "Dragon Ball") , société japonaise propriétaire des droits, travaille sur ce projet depuis 10 ans, prévoit une saga en 6 longs métrages (!) et surtout y offre un budget de plus de 60 millions de dollars. Le risques est aussi à la réalisation qui a été confiée au polonais Tomasz Baginski qui signe là son premier long métrage après toutefois quelques courts métrages depuis "Katedra" (2002), étant jusqu'ici surtout connu comme producteur notamment de la série TV "The Witcher" (2019-2023). Le scénario est signé du duo Josh Campbell et Matt Stuecken auteur du film "10 Cloverfield Lane" (2016) de Dan Trachtenberg puis avec Kiel Murray surtout connu dans l'animation en ayant co-écrit entre autre "Raya et le Dernier Dragon" (2021) de Paul Briggs, Don Hall et John Ripa puis "Luck" (2022) de Peggy Holmes...

Seiya, un adolescent sauvage et rebelle participe à des combats pour survivre tout en recherchant sa soeur qui a été enlevée. Durant un combat, sans comprendre comment Seiya puise dans une sorte de puissance mystique et se retrouve dans un univers où il rencontre des guerriers en armure et aux pouvoirs puissants. Bientôt il doit choisir son camps dans une guerre ancestrale. Il va bientôt devenir un des protecteur de Athéna, déesse réincarnée, ou est-ce plutôt l'inverse. Seiya va devoir se battre et prendre sa place au sein des Chevaliers du Zodiaque... Seiya est incarné par Mackenyu, fils de l'icône Sonny Chiba, remarqué dans "Pacific Rim Uprising" (2018) de Steven S. DeKnight, vu ensuite dans "Kenshin : le Commencement" (2021) et "Kenshin : l"Achèvement" (2021) tous deux de Keishi Ohtomo. La déesse Athéna est incarnée par Madison Iseman remarquée dans le dyptique "Jumanji" (2017-2019) de Jake Kasdan puis vue dans "Annabelle : la Maison du mal" (2019) de Gary Dauberman  ou "Clouds" (2020) de Justin Baldoni. Citons ensuite Sean Bean dont les derniers films sont "Drone" (2017) de Jason Bourque, "Possessor" (2019) de Brandon Cronenberg et pour sa voix le magnifique film d'animation "Le Peuple Loup" (2020) de Tomm Moore et Ross Stewart, il retrouve après "GoldenEye" (1995) de Martin Campbell et "Pas un Mot" (2001) de Gary Fleder l'actrice Famke Janssen éternelle Jean Grey dans la saga "X-Men" (2000-2014) initié par Bryan Singer, vue dans "Braquage Final" (2021) de Jaume Balaguero ou "Dangerous" (2021) de David Hackl, et retrouve après "Le Caméléon" (2010) de Jean-Paul Salomé son partenaire Nick Stahl vu récemment dans "Hunter Hunter" (2020) de Shawn Linden et "American Dream" (2021) de Janusz Kaminski, Diego Tinoco remarqué dans la série TV "On my Block" (2018-2021), Mark Dacascos cultissime dans "Crying Freeman" (1995) et "le Pacte des Loups" (2001) tous deux de Christophe Gans et après des années oubliables vu dernièrement dans "John Wick Parabellum" (2019) de Chad Stahelski, "Lucky Day" (2019) de Roger Avary ou "47 Ronin : la Sabre de la Vengeance" (2022) de Ron Yuan, puis David Torok aperçu notamment dans "Tai Chi" (2013) de Stephen Fung ou "Sang d'Acier" (2019) de Leo Zhang...  Il faut se souvenir des tous débuts du manga et/ou de la série animée mais dès les premières minutes on reste perplexe sur la présence de V. Guraad/Janssen, personnage important dans ce film mais pourtant qui nous est inconnu. Son chevalier de confiance (peut-être notre favori !) est ainsi tout aussi incongru dans cette position. D'autres détails chatouillent, avec une Athena/Iseman qui fait étonnamment plus que son âge dans le film, pour le personnage ado comme pour l'actrice qui a 26 ans. Sans compter cette idée saugrenue de la nommée Sienna plutôt que Saori.

L'entrée eu jeu de cette méchante inédite bouscule forcément nos attentes, on constate alors qu'il s'agit d'une histoire à moitié originale et qui est donc un film d'attente, une sorte d'entrée en matière pour préparer l'arrivée annoncée de 5 autres films ; encore faut-il que le succès soit au rendez-vous ! On apprécie la rencontre avec Marine surtout, la matérialisation des cosmos de Pegase ou du Phénix, mais sinon le scénario est trop éloigné du manga et bien plus consensuel vis à vis d'autres franchises du même genre. Bref pas de tournoi et d'armure d'or à gagner, très très peu de chevaliers (à ce point c'est même une arnaque !) mais juste un incident futile de vengeance et/ou de justice qui rappelle les pires James Bond. Certains décors sont magnifiques et fidèles comme le lieu d'entraînement avec Marine, mais trop d'effets spéciaux restent médiocres et le scénario est trop calibré "passe-partout". Les scènes d'action d'ailleurs chorégraphiées par Andy Cheng, coordinateur cascade notamment sur "le Chaperon Rouge" (2011) de Catherine Hardwicke ou "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton, sont plutôt efficaces sans tomber dans la surenchères. Ce film pêche réellement par son éloignement trop brusque avec le manga originel, par l'absence trop flagrante de nombreux chevaliers dû à cette erreur stupide d'espérer pouvoir faire patienter jusqu'à la suite espérant ainsi tirer sur la corde pour un maximum de billets verts. D'autres y ont perdu des plumes. En conclusion une énième déception, un récit ennuyeux malgré quelques petites idées et quelques effets qui font mouche, malheureusement trop rares pour convaincre.

Note :      

06/20