[CRITIQUE] : Les blancs ne savent pas sauter

Par Fuckcinephiles
Réalisateur : Calmatic
Acteurs : Sinqua WallsJack HarlowLance Reddick,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Jeremy est une ancienne star du streetball dont les blessures successives ont définitivement mis fin à sa carrière. Kamal est un joueur prometteur qui a de lui-même compromis son propre avenir dans le sport. Jonglant entre relations précaires, pressions financières et conflits internes, les deux « ballers » - de prime abord foncièrement différents – vont peu à peu découvrir qu'ils ont bien plus en commun qu'ils ne l'imaginaient...


Critique :

En quittant la voie de la comédie irrévérencieuse et savoureusement brouillonne pour celle du drame faisandé sous fond de triomphe face à l'adversité, #WhiteMenCantJump se foire dans les grandes largeurs, se rêve en NBA mais joue tout du long dans le ventre mou de la G league... pic.twitter.com/lNrop6Fsy5

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 19, 2023

Tout amateur du cinéma ricain des 90s et de ses excellents comédies, aura un souvenir nostalgique en pensant que génial White men can't jump de Ron Shelton, merveille de comédie intelligente et mélancolique façon ode à la tchatche et à l'arnaque, qui diffuse sa poésie bien au-delà de la ligne de fond de court du terrain de basket, le tout porté par un trio Wesley Snipes/Woody Harrelson/Rosie Perez juste excellent.
Une pépite gentiment irrévérencieuse, qui n'a décemment pas vieillit d'un poil quand bien même elle reste furieusement ancrée dans son époque.
Si l'idée d'un remake ne s'imposait absolument pas (comme 99% du temps), la firme aux grandes oreilles Disney via Hulu, s'en est allé à une nouvelle pensée sacrilège en jouant la carte de la redite " contemporaine ", via les plumes de Kenya Barris et Doug Hall (Black-ish), cette version 2.0 s'apparente autant à une profanation d'un parquet - presque - sacré qu'à une put*** d'occasion manquée, à tous les niveaux.

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Relecture dépouillée, furieusement conventionnelle et Disneyifié d'une histoire qui était à l'origine totalement l'opposée, au point même que le titre original n'a plus aucun sens ici (autre que de capitaliser sur un film populaire), ce remake ne reproduit jamais l'énergie du premier film et ne comprend même pas son langage cinématographique - et encore moins sa manière de sublimer les parties de streetball -, tout juste est-il intéressé de se servir de son nouveau duo vedette Walls/Harlow, à l'alchimie absente, pour porter ses quelques remises à niveau societales (dont un discours il est vrai bien amené, sur la masculinité toxique).
Pire, au-delà du fait que la mise en scène et le scénario pêchent, le plus gros souci réside dans le fait que jamais les comédiens ne semblent chercher à déborder du cadre, à donner du relief ou un semblant d'étincelles - que ce soit les personnages masculins comme féminins - à leurs interprétations, à donner du cœur et de l'âme à leurs conversations ping-pong qui provoquent plus de désintérêt qu'autre chose.
En quittant la voie de la comédie irrévérencieuse, pimentée et savoureusement brouillonne pour celle du drame faisandé sous fond de triomphe face à l'adversité, Les blancs ne savent pas sauter se foire dans les grandes largeurs, se rêve en NBA mais joue tout du long dans le ventre mou de la G league...

Jonathan Chevrier