Le Cours de la Vie (2023) de Frédéric Sojcher

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nouveau film de Frédéric Sojcher, cinéaste méconnu mais déjà réalisateur de plusieurs courts et des longs métrages "Regarde-Moi" (2000), "Cinéastes à Tout Prix" (2004), "HH, Hitler à Hollywood" (2011) et "Je veux être Actrice" (2016). Un cinéaste intéressant de par son parcours, fils d'un philosophe, devenu professeur d'université il a écrit de nombreux ouvrages sur le cinéma et notamment sur le concept d'économie de la réalisation, où comment un réalisateur doit être conscient de ses moyens de production pour faire ses choix de mise en scène. Avec ce nouveau projet il explore cette fois le scénario, justement dans un scénario co-écrit avec Alain Layrac, créateur avec Danièle Thompson de la série TV "Une Famille Formidable" (1992-2018), mais aussi connu pour avoir écrit des films comme "Mauvaises Fréquentations" (1999) de Jean-Pierre Améris, "Barnie et ses Petites Contrariétés" (2001) de Bruno Chiche ou "MILF" (2017) de et avec Axelle Lafont... Noémie scénariste, retrouve par hasard son amour de jeunesse, Vincent qui est devenu directeur d'une école de cinéma. Ce dernier en profite pour inviter Noémie à effectuer une masterclass sur son métier au sein de son école. Elle va alors apprendre à ses élèves, mais pas que, que l'art d'écrire un scénario c'est l'art de vivre passionnément... 

La scénariste est incarnée par Agnès Jaoui vue dans "Compagnons" (2021) de François Favrat et "A l'Ombre des Filles" (2022) de Etienne Comar, et qui est surtout elle-même une des plus grandes scénaristes du cinéma français notamment pour ses propres films et souvent en collaboration avec son compère, le défunt et regretté Jean-Pierre Bacri comme sur son dernier film "Place Publique" (2018). Le directeur et amour de jeunesse est interprété par Jonathan Zaccaï vu dernièrement dans "Un Petit Miracle" (2022) de Sophie Boudre et "Sur les Chemins Noirs" (2023) de Denis Imbert. Citons ensuite Géraldine Nakache vue dans "Kaamelott : Premier Volet" (2021) de et avec Alexandre Astier et "Vacances" (2022) de Béatrice de Staël, Stéphane Henon aperçu dans "Socialiste" (2010) de Jean-Luc Godard et "Le Serpent aux Mille Coupures" (2017) de Eric Valette mais surtout connu pour la série TV "Plus Belle la Vie" (2007-2022), Guillaume Douat qui retrouve après "Les Hommes du Feu" (2017) de Pierre Jolivet sa partenaire Lise Lomi aperçue dans "Une Fille Facile" (2019) de Rebecca Zlotowski, Sarah-Cheyenne Santoni aperçu dans "Tanguy le Retour" (2018) de Etienne Chatiliez mais surtout vue dans les séries TV "Tandem" (2016-...) et "Ici Tout Commence" (2020-...), et enfin Nastasjia Sojcher, fille de pour qui elle avait déjà joué dans "Je veux être Actrice" (2016)... Une scénariste vient faire une master class dans une école de cinéma invité par son premier amoureux qu'elle n'a pas vu depuis deux ou trois décénnies. Elle rencontre des étudiants qui sont comme un panel bien diversifié et très démago pour que le scénario permette à la scénariste de belles leçons de vie où les banalités sont légion.

Après un début mortifère et archi classique pour ne pas dire très caricatural avec cet ancien amant plus ou moins gêné et ces étudiants à la dispute si éculée qu'on se dit que ça va être long. Puis on comprend ensuite que la master class de Noémie Capdenac alias Agnès Jaoui va être réelle et sert de fil conducteur du film. S'en suit des cours de scénario très didactiques où la scénariste oscille dit des choses intéressantes mais placées en parallèle des relations estudiantes ça enclenche de la psychologie de comptoir et une collection d'évidences. Le pire, c'est de constater que tout ce que la scénariste déconseille dans ses cours sont pourtant l'apanage de ce film. Par exemple les personnages n'ont strictement rien d'unique (les ex-amants, le jaloux, le prétentieux, le rigolo, l'intello, la belle mais intelligente...), les situations sont galvaudées (l'ex-amant troublé, l'amie ou belle-soeur qui voit bien ce qui se passe, l'amour au centre de tout...), et un récit qui va s'avérer sans surprise et convenu. On est d'autant plus frustré que le réalisateur tente de s'acheter une légitimité en donnant le rôle à Agnès Jaoui, le comble de la prétention. Mais c'est finalement bien vu, elle reste l'atout de ce film un peu ennuyeux et ennuyant. Finalement, la bonne idée malheureusement, c'est que c'est aussi Agnès Jaoui qui aurait dû signer le scénario. 

Note :                 

08/20