Le Principal (2023) de Chad Chenouga

Par Seleniecinema @SelenieCinema

3ème long métrage de Chad Chenouga, il retrouve la thématique du mensonge après "17 rue Bleue" (2001), tandis qu'il a trouvé son sujet durant u ciné-club où il présentait son film "De Toutes nos Forces" (2016) où des enseignants dans le public lui ont raconté qu'ils avaient travaillé sous la direction d'un homme qui avait fourni un corrigé du brevet pour son fils mais que l'affaire avait été étouffé et qu'il fut muté dans un autre collège. Après s'être informé, le réalisateur-scénariste co-signe son histoire avec Christine Paillard qu'il retrouve après son dernier film et en attendant à son tour son passage derrière la caméra pour le futur "Pourquoi tu Souris ?" (2023)... Sabri Lahlali est directeur adjoint au collège où son fils est scolarisé. Apprécié et bien noté, tout va bien mais il est tenté de pousser son fils à travailler pour avoir un dossier scolaire idéal. Quand son fils lui annonce un petit pépin de révision, Sabri se décide à une décision qui va avoir d'importantes conséquences... 

Ce directeur-adjoint est incarné par Roschdy Zem vu récemment entre autre dans "Les Enfants des Autres" (2022) de Rebecca Zlotowski ou "L'Innocent" (2022) de et avec Louis Garrel. Sa famille est composée du jeune Jibril Bhira pour sa première expérience cinéma, Marina Hands vue dans "Un Triomphe" (2020) de Emmanuel Courcol et "Hommes au Bord de la Crise de Nerfs" (2022) de Audrey Dana, et Hedi Bouchenafa vu dans "Five" (2016) de Igor Gotesman ou "Miss" (2020) de Ruben Alves. Citons ensuite Yolande Moreau qui retrouve le réalisateur après "De Toutes mes Forces" (2017) et vue récemment dans "En Même Temps" (2022) du duo Delépine-Kervern et "L'Envol" (2022) de Pietro Marcello, Yannick Choirat particulièrement prolifique ces derniers mois avec notamment "Les Harkis" (2022) de Philippe Faucon ou "Annie Colère" (2022) de Blandine Lenoir, Philippe Duquesne vu dans "Alibi.Com 2" (2023) de et avec Philippe Lacheau et "Pour l'Honneur" (2023) de Philippe Guillard, puis enfin Agnès Soral qui tourne peu avec seulement deux films ces dernières années avec "Calomnies" (2014) de Jean-Pierre Mocky et "La Vertu des Impondérables" (2019) de Claude Lelouch... Un presque fait divers dans le milieu scolaire qui pour une fois s'intéresse plus à l'équipe pédagogique qu'aux élèves. Où comment un directeur adjoint intolérant, psycho-rigide avec un balai dans le c.. n'est apprécié par personne à l'exception notable de sa supérieure directe, son frère psychologiquement instable et son fils qu'il harcèle pour qu'il soit le plus possible dans l'excellence des notes.

Ainsi d'emblée on a bien du mal à s'attacher à cet homme froid, ennuyeux à mourir, moralisateur et donneur de leçon et finalement antipathique. Surtout qu'on sait ce qu'il va faire ce qui n'aide pas puisque rien, strictement rien n'excuse ou explique son action. D'ailleurs, une des plus belles scènes du film est l'ultime déclaration de la directrice admirative voire amoureuse de son adjoint qui lui explique sa déception de belle façon. D'ailleurs, cette directrice jouée par Yolande Moreau est un personnage bien plus passionnant à tous points de vue ; une fonctionnaire depuis de longues années, seule et solitaire qui ne semble avoir dans sa vie que son école et un adjoint plus ou moins attentionné (ou est-ce une simple chimère ?!). Le frère est touchant mais reste un protagoniste dont on ne comprend pas très bien à quoi il sert à part juste apporté de la dramaturgie en plus. Le scénario reste intéressant, le parcours émotionnel de cet adjoint père ambitieux pour deux dévoile des détails qui voudrait montrer que lui-même a eu un parcours difficile au mérite et qu'il voudrait que son fils, pourtant bien plus favorisé, soit à son image. Ca ne manque pas de facilités mais ça reste cohérent et vraisemblable. Notons d'ailleurs que le film reste très fidèle à cette affaire qui avait été plus ou moins étouffée à la façon d'un préfet. On appréciera les nuances et les subtilités de la mise en scène pour faire vivre les émotions comme le séjour thalasso ou le pot de départ en retraite. En conclusion, un film qui pêche surtout par un personnage principal trop égocentrique et égoïste pour qu'on puisse l'apprécier à minima.

Note :  

13/20