Un An, Une Nuit (2023) de Isaki Lacuesta

Noueau film du réalisateur espagnol Isaki Lacuesta, que le magazine spécialisé Cinespana qualifie de "chef de file d'une nouvelle génértation de cinéastes espagnols qui mêlent documentaires et fiction".Ainsi, le cinéaste a déjà signé une dizaine d'oeuvre plutôt documentaire comme "La Légende du Temps" (2006) ou "In Between Days" (2009), plutôt "La Propera Peli" (2016) ou "Entre Dos Aguas" (2018). Pour son nouveau projet, le cinéaste adapte le roman autobiographique "Paz, Amor y Death Metal" (2018) de Ramon Gonzales, survivant des attentats du Bataclan du 13 novembre 2015 (Tout savoir ICI !). Le réalisateur-scénariste co-écrit le scénario avec Isa Campo sa fidèle collaboratrice depuis ses débuts avec le documentaire "Cravan vs Cravan" (2002), puis avec Fran Araujo qui a rejoint le duo avec les derniers films "La Propera Peli" (2016) ou "Entre Dos Aguas" (2018). Le film a obtenu le Goya 2023 du meilleur scénario adapté, idem pour le Gaudi 2023 du meilleur scénario et 4 autres prix techniques... Le soir du 1" novembre 2015, concert au Bataclan, une attaque terroriste frappe le coeur de Paris. Un couple franco-espagnol va survivre mais va devoir faire avec un trauma profond...  

Un An, Une Nuit (2023) de Isaki Lacuesta

Le couple est incarné par l'acteur argentin Nahuel Pérez Biscayart vu dans "The Intruder" (2020) de Natalia Meta, "Les Leçons Persanes" (2020) de Vadim Perelman et "Employé/Patron" (2021) de Manuel Nieto, puis par l'actrice française Noémie Merlant vue dans "L'innocent" (2022) de et avec Louis Garrel, "Tar" (2022) de Todd Field et "Les Âmes Soeurs" (2023) de André Téchiné. La mère de l'homme est interprétée par Blanca Apilanez vue dans "Le Temps du Silence" (1986) de Vicente Aranda, "Entre les Jambes" (1999) de Manuel Gomez Pereira ou "Madre" (2019) de Rodrigo Sorogoyen, les parents de la femme sont joués par Bruno Todeschini qui retrouve les auteurs de "La Propera Peli" (2016) et vu entre autre depuis "L'Etat Sauvage" (2019) de David Perrault ou "Les Amours d'Anaïs" (2021) de Charline Bourgoies-Tacquet, puis Sophie Broustal qu'on n'avait pas vu au cinéma depuis "Le Candidat" (2007) de Niels Arestrup et "Une Nuit" (2012) de Philippe Lefebvre. Citons ensuite Quim Gutierrez révélé par "Azul" (2006) de Daniel Sanchez Arevalo, vu ensuite dans "Les Yeux Jaunes des Crocodiles" (2014) de Cécile Teleman, "Madeleine Collins" (2021) de Antoine Barraud ou "Jungle Cruise" (2021) de Jaume Collet-Serra, Alba Guilera vue dans "Voyeur" (2016) de Marc Recuenco ou "Lucky" (2020) de Olivier Van Hoofstadt, Naralia de Molina vue dans "Quien te Cantara" (2018) de Carlos Vermut ou "Elisa & Marcela" (2019) de Isabel Coixet, Enric Auquer vu dans "Amours Salées et Plaisirs Sucrés" (2009) de Joaquin Oristrell et "Eye for an Eye" (2019) de Paco Plaza, Hyam Zaytoun vue notamment dans "Numéro Une" (2016) de Tonie Marshall et "Corporate" (2017) de Nicolas Silhol, puis enfin Chris Makodi vu dans "Trois Fois Rien" (2022) de Nadège Loiseau... Forcément, un tel sujet sur des rescapés des attentats qui tentent de se reconstruire, on pense à très beau et au très juste "Revoir Paris" (2022) de Alice Winocour. Malheureusement, "Un An Une Nuit" souffre de la comparaison. 

Un An, Une Nuit (2023) de Isaki Lacuesta

En fait, dès le départ on a bien du mal à y croire, ou plutôt à accepter ce couple Nahuel Pérez Biscayart-Noémie Merlant. Effectivement, c'est d'abord physique, donc très subjectif, on ne croit pas à ce couple pas très assorti. Et ensuite ça se confirme, quand ils se regardent normalement amoureusement on ne voit aucune étincelle, pas d'attachement qui surpasse le jeu. C'est dommage mais on essaie, avec ces deux superbes acteurs on espère que ça va passer. Ensuite on constate que le scénario fait pas dans la dentelle, prenant justement le contre-pied de "Revoir Paris" (2022). Ainsi on a droit à tout un montage narratif alternant entre présent et passé, entre la reconstruction et les flash-backs jusqu'à nous replonger au centre des attentats. Le parallèle se fait donc et renvoie au titre, le temps de revivre une nuit tragique, le couple passe un an à revivre. L'idée est bonne sans doute, mais on aurait aimé que le récit se focalise réellement sur le couple où l'intimité se mêle à une nouvelle psychologie inhérente aux événements. A contrario les personnages sont nombreux, les messages ou propos politisés et/ou moralisateurs parsèment l'histoire décalant d'autant notre intérêt pour ce couple déjà peu inspirant. Ce qui reste intéressant repose sur le panel des émotions, conséquences post-traumatiques, et comment chacun gèrent justement ses émotions pour pouvoir et espérer avancer, pas que pour le couple principal puisqu'ils sont constamment avec un autre couple ami et victime. Un tel drame est difficile à gérer et à assumer, mais le film montre la voie à l'espoir aussi. Le film est une autre facette d'une gestion post-trauma de ce drame, pourquoi pas, mais on préférera nettement la subtilité du scénario, la finesse de la mise en scène de Alice Winocour.

Note :                 

Nuit (2023) Isaki LacuestaNuit (2023) Isaki Lacuesta

10/20