Cinéma | LES ÂMES SŒURS – 8/20

De André Téchiné
Avec Benjamin Voisin, Noémie Merlant, Audrey Dana

Cinéma | LES ÂMES SŒURS – 8/20

Chronique : Le dernier drame du vétéran André Téchiné explore les méandres de la mémoire et la complexité des liens fraternels. Avec un point de départ intéressant, que nous reste-t-il de nous, de notre vécu, lorsque l’on ne se souvient plus de rien ?
On devine en effet un tabou, un non-dit dans la relation qui lie ce frère et cette sœur.
Le réalisateur se donne beaucoup de mal pour entretenir artificiellement un mystère qui n’en est pas vraiment un, on devine rapidement que le second sujet du film après l’amnésie sera l’inceste.
Mais comme si l’un anesthésiait l’autre, aucun des deux n’est vraiment adressé. Les Âmes Sœurs bavarde mais ne raconte rien, désincarné et étrangement construit. Il y a quelque chose de malsain qui parcoure le film, mais c’est comme si c’était malgré lui. Téchiné ne s’en empare pas, ne joue pas sur ce malaise. On ne sent jamais le trouble. Sa mise en scène naturaliste n’apporte pas grand-chose si ce n’est d’étirer inutilement le récit dans le temps et d’étouffer toute émotion.
Quelque chose ne prend pas dans la relation entre Jeanne et David. Et le casting n’est pas à blâmer, Noémie Merlant est exceptionnelle, expressive et nuancée, et Benjamin Voisin intense bien qu’inégal dans sa prestation. Non, c’est plutôt la construction abrupte du récit et le manque de développement du scénario et des personnages qui pêchent.
En sortant on se dit que vu le peu qu’il avait à nous dire, Téchiné aurait pu faire tenir son film en 30 minutes.

Synopsis : David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion.
Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne.
Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne parait pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.