Bonne Conduite (2023) de Jonathan Barré

Après "La Folle Histoire de Max et Léon" (2016) et "Les Vedettes" (2022), Jonathan Barré revient avec un troisième film mais cette fois si il retrouve ses acolytes du Palmashow devant sa caméra ils ne sont plus à l'écriture. Vu le projet cette fois le cinéaste a préféré travailler avec un scénariste moins ancré dans la comédie avec Laurent Vayriot qui a signé plusieurs courts métrages pour les autres et pour lui-même dont "La Choisie" (1999) ou "Euthanamour" (2008). Le projet est parti du producteur Patrick Godeau qui a proposé au réalisateur un sujet autour des stages de récupération de points : "... j'ai trouvé le sujet formidable, parce que ces stages, ouverts à tous sans distinction de sexe, d'âge ou de classes sociales, permettent à leurs participants de croiser des gens qu'ils ne rencontreraient jamais ailleurs. Ce qui peut évidemment donner lieu à des situations cocasses. Toutefois, mon premier réflexe a été de me dire que ce sujet n'était pas vraiment pour moi. En outre, Coline Serreau avait déjà fait en 2014 un documentaire, à mon avis, insurpassable sur le sujet (Tout est Permis), et je ne voyais pas comment je pourrais faire mieux. Mais Patrick a insisté, en me disant qu'il pensait plutôt à un film de genre. Et ça a fait tilt."  Jonathan Barré avoue s'être inspiré notamment de "Fargo" (1996) des frères Coen mais aussi de "Rebelles" (2019) de Allan Mauduit... 

Bonne Conduite (2023) de Jonathan Barré

Pauline est formatrice dans un centre de récupération de points le jour, mais la nuit elle se transforme en une justicière de la route, chassant les chauffards de la route... Pauline est incarnée par la géniale Laure Calamy vu dernièrement dans "Annie Colère" (2022) de Blandine Lenoir et "Les Cyclades" (2023) de Marc Fitoussi. Elle va croiser Tchéky Karyo vu dans "Mystère" (2021) de Denis Imbert et "Une Comédie Romantique" (2022) de Thibault Segouin, forcément le duo du Palmashow qui retrouve une énième fois leur réalisateur Jonathan Barré dont les films "La Folle Histoire de Max et Léon" (2016) et "Les Vedettes" (2022), David Marsais et Grégoire Ludig tournent aussi souvent ensemble pour d'autres comme récemment dans "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux, le duo retrouve plusieurs partenaires, d'abord de "La Folle Histoire de Max et Léon" (2016) avec Thomas VDB vu aussi dans "En Même Temps" (2022) du duo Kervenr-Delépine ou "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet, Sixtine Aupetit et David Salles vu dernièrement dans "Les Sans-Dents" (2022) de Pascal Rabaté, Julien Pestel vu récemment dans "Les Femmes du Square" (2022) de Julien Rambaldi, il était aussi dans  "Les Vedettes" (2022) à l'instar de l'actrice Marion Creuxvaux. Puis enfin n'oublions pas Olivier Marchal vu dans les comédies "Ibiza" (2019) de Arnaud Lemort et "Papi Sitter" (2020) de Philippe Guillard, puis enfin notons dans son premier rôle au cinéma un certain Ragnar le Breton comique s'étant fait connaître via les réseaux sociaux... Le film débute fort avec une "as" de la route un chouïa psychopathe pour se faire justicière entre "Boulevard de la Mort" (2007) de Quentin Tarantino et "Drive" (2009) de Nicolas Winding Refn mais très vite on constate que le film en est une judicieuse pastiche satirique agrémenté du Palmashow dans l'écrin magnifique de la pointe bretonne. Pauline Cloarec/Calamy est devenue une animatrice sécurité routière après la mort de son conjoint victime d'un chauffard, ce qui lui permet de choisir ses prochaines cibles parmi les chauffards qui s'inscrivent à son stage.

Bonne Conduite (2023) de Jonathan Barré

Depuis des années elle tue des chauffards pour la sécurité de tous ! Tout va bien jusqu'à un grain de sable imprévu qui va faire intervenir plusieurs protagonistes que Pauline aurait préféré éviter. On aime ce scénario hyper référencé avec "Seven" (1996) de David Fincher, du Tarantino évidemment et surtout "Usual Suspects" (1995) de Bryan Singer avec une importance de Keyzer Söze d'ores et déjà cultissime. On aime ce scénario qui débute avec une serial killeuse de la route stylée qui vire dans un polar à double intrigue même si on aurait aimé un peu plus de "Drive" sanglant, d'autant plus frustrant que le film ne dure que 01h20 et qu'il y avait donc de la place pour imposer un style et un climax plus présent. Les personnages ont tous leur importance et leur singularité, le décalage du duo de flics/Palmashow bien qu'un peu redondant, le côté dépressive de l'héroïne et sa relation particulière avec son défunt conjoint (superbe idée !), la copine animatrice sécurité routière bien que férue de vitesse, deux "gueules" patibulaires impayables, sans compter les beaufs du volants (Ragnar !)... etc... Même si là aussi on aurait aimé que certains ne soient pas si peu exploités. En fait on est surtout frustré car avec 20-25mn de plus cette comédie aussi absurde que morale aurait gagné en densité. Néanmoins Jonathan Barré signe une comédie amusante, bien écrite, merveilleusement jouée avec en prime la beauté de la côté bretonne. Un très bon moment.

Note :      

Bonne Conduite (2023) Jonathan BarréBonne Conduite (2023) Jonathan Barré

13/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :               

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13/20