[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #140. Black Dog

[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #140. Black Dog

© Copyright 1998 - Universal Studios - All rights reserved.


Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !

[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #140. Black Dog

#140. Black Dog de Kevin Hooks (1998)
De tous les héros de notre enfance, Patrick Swayze est sans doute avec Robin Williams, celui que l'on regrette le plus à la fois par nostalgie pour tous les beaux moments qu'ils ont su nous offrir sur nos petits et grands écrans, que par tristesse quand on pense qu'ils auraient pu nous en donner bien plus avec le temps.
Fantasme ambulant pour la gente féminine étant tombé sous son charme depuis son rôle un poil ridicule il est vrai, de professeur de danse un tantinet gigolo dans Dirty Dancing - voire en fantôme amoureux dans Ghost -, il était aussi et surtout un vrai et charismatique action man souvent crédible (que ce soit en instructeur pour anciens du Vietnam dans l'excellent Retour Vers l'Enfer, en joueur de hockey dans Youngblood, guerrier mad-maxien dans Steel Down, flic vengeur dans Un Flic à Chicago); voire même parfois réellement inoubliable (en frère ainé des Curtis dans Outsiders, en big boss des Wolverines Jed Eckert dans Red Dawn, en légendaire surfeur/braqueur/philosophe Bodhi dans Point Break mais également en légende des videurs de bar, aussi expert en art martiaux qu'il est zen et cultivé dans Road House).

[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #140. Black Dog

© Copyright 1998 - Universal Studios - All rights reserved.


Transpirant les 80s de tous les pores de sa pellicule tout en étant pourtant l'un des derniers produits 90s d'une action simple et " à l'ancienne ", Black Dog de Kevin " Passager 57 " Hooks fut le dernier rappel musclé des capacités du bonhomme a camper des héros charismatiques et badass, le dernier vrai sursaut d'une carrière engloutie dans les limbes après le four immérité du pourtant magnifique La Cité de la Joie de Roland Joffé.
Tirant son titre d'une légende populaire US (selon laquelle l'apparition fantomatique d'un canidé aux allures sombres déboulerait face aux chauffeurs les plus inconscients ou les moins avertis, qui ne prendraient pas le temps de lever le pied), le film incarne un modeste petit B movie épuré et solide entre le road movie testostéroné et le western crepusculaire, où Swayze joue les camionneurs tout terrain habile du volant mais au passé trouble (un malheureux accident de la route qui l'a vu passer par la case prison), devant s'occuper d'une cargaison bourrée d'armes pour mettre sa famille loin du besoin.
Fin comme du gros sel autant qu'il louche gentiment sur Duel, Point Limite Zero et autres Breakdown, le film, sans doute peu aidé par une mise en scène un poil conventionnel, réserve néanmoins son joli lot d'action mettant sensiblement en vedette des semi-remorques rarement invitées aux courses-poursuites et autres empoignades musclées, malgré une mécanique faîte pour ça.

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Riche en trognes géniales (Randy Travis, Charles S. Dutton, Stephen Tobolowsky, Meat Loaf, Brenda Strong,... du lourd) et fort d'une petite critique sociale bien sèche sur l'Amérique consumériste, Black Dog ne transforme jamais le plomb en or mais s'avère un sincèrement divertissement burné comme on en fait que trop rarement aujourd'hui, une bisserie aussi vite vue (même pas 80 minutes au compteur) qu'oubliée portée par un héros inoubliable.
Tu nous manque Bodhi, terriblement même...
Jonathan Chevrier
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