Empire of Light (2023) de Sam Mendes

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nouveau film de Sam Mendes après "1917" (2019) et qui raconte la vie d'un cinéma au tout début des années 80 à l'époque où une certaine Margaret Thatcher prend les rênes du gouvernement britannique. Ce projet de longue date est le premier scénario que Sam Mendes signe entièrement seul e A à Z, et en profite pour travailler avec deux amis d'enfance, Pippa Harris devenue sa productrice, et Toby Jones acteur, les deux ayant généreusement aidés le réalisateur-scénariste a étoffé l'histoire de leurs souvenirs : "Beaucoup de gens, la période d'apprentissage correspond à l'adolescence, qui dans mon cas se situe à la fin des années 70 début des années 80 : la musique, les films et la pop culture de cette époque ont forgé qui j'étais. Cela a été un moment de grands bouleversements politiques au Royaume-Uni, dans un contexte inflammable de racisme et en même temps, une période incroyable pour la musique et la culture en générale très créative, très politisée, très galvanisante."... Dans les années 80, Hilary est responsable d'un cinéma d'une petite cité balnéaire, discrète et secrète elle tente de préserver une santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé dont la couleur de peau ne facilite pas le bonheur dans cette ville de province qu'il rêve de quitter. Hilary et Stephen, que rien ne prédestinaient à réunir, vont se rapprocher grâce à la musique et au cinéma... 

Stephen est interprété par Michael Ward remarqué grâce à la série TV "Top Boy" (2019-...) et vu dans le film "Blue Story" (2020) de Andrew Onwubolu. Hilary est incarnée par Olivia Colman grande actrice de "Tyrannosaur" (2011) de Paddy Considine ou "La Favorite" (2018) de Yorgos Lanthimos, et qui retrouve après "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) de Will Sharpe l'acteur Toby Jones vu récemment dans "The Wonder" (2022) de Sebastian Lelio et "The Pale Blue Eye" (2023) de Scott Cooper, il retrouve aussi après le dyptique "St Trinian's" (2007-2009) de Oliver Parker et "La Taupe" (2011) de Tomas Alfredson son partenaire Colin Firth qui retrouve de son côté son réalisateur de "1917" (2019), il retrouve également après "Un Été Indien" (2008) de Michael Winterbottom l'actrice Sara Stewart vue chez John Madden avec "La Dame de Windsor" (1997) et "Indian Palace" (2011). Citons ensuite Ron Cook révélé par "Secrets et Mensonges" (1996) et "Topsy-Turvy" (1999) tous deux de Mike Leigh, puis "Hot Fuzz" (2007) avec Olivia Colman et "The King's Man : Première Mission" (2021) tous deux de Matthew Vaughn,  Crystal Clarke aperçue dans "Le Réveil de la Force" (2015) de J.J. Abrams, "Assassin's Creed" (2016) de Justin Kurzel puis retrouve Olivia Colman et Toby Jones après "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021), Tom Brooke vu dans "Good Morning England" (2009) de Richard Curtis, "Restless" (2012) de Edward Hall ou "How to Talk to Girls at Parties" (2018) de John Cameron Mitchell, Tanya Moodie aperçue dans "L'Ascension de Skywalker" (2019) de J.J. Abrams, et enfin Monica Dolan vue dans "Touristes" (2012) de Ben Wheatley, "Pride" (2014) de Matthew Warchus ou "The Dig" (2021) de Simon Stone... La musique est signée de Trent Reznor et Atticus Ross, duo ayant collaboré avec David Fincher sur "The Social Network" (2010), "Millénium" (2011) et "Gone Girl" (2014)... Le tournage a lieu à la ville de Margate sur l'île de Thanet, tandis que le cinéma existe bel et bien selon l'architecture du film, le Dreamland Cinema qui va être rénové ensuite. Le contexte de l'histoire est dévoilé au fur et à mesure, ainsi Thatcher est premier ministre depuis peu, on peut aussi rappeler que le film "Les Chariots de Feu" (1981) de Hugh Hudson est sorti en mars 81 au Royaume-Uni, tandis qu'un relent raciste via les skinheads semble alors en train d'exploser dans la société britannique. C'est dans ce contexte, qu'un jeune homme noir est embauché dans le cinéma dont la chef d'équipe Hilary va tomber amoureux.

Le contexte, les protagonistes font que le récit aborde plusieurs sujets intéressants (racisme, relation interraciale et intergénérationnelle, maladie, adultère, passion du cinéma...), dont on, attend aussi que l'histoire prenne un peu d'envol. Par exemple, une telle relation amoureuse au début des années 80 devrait sans doute avoir plus de conséquences, les références à l'actualité restent peut-être trop confidentielles, tandis que les autres employés du cinéma sont un peut trop sous-exploités mais le plus décevant reste la partie cinéma, amour de cinéma, amour des films, son importance qui reste finalement très en surface ; on est loin de "Cinema Paradiso" (1988) de Giuseppe Tornatore. Dans la dernière partie on a bien du mal à croire à son retour au boulot, et comment expliquer la disparition du directeur ?! C'est une chronique attachante, au décor soigné, une belle photographie, merveilleusement bien joué, avec plusieurs passages qui ne manquent pas de grâce mais en même temps on ne sait pas vraiment ce qu'a voulu le réalisateur, dans l'ensemble c'est un peu inabouti dans un rythme bien sage. Ce 8ème film de Sam Mendes est clairement son film le plus inoffensif, c'est bien fait dirons-nous mais un peu trop académique. En conclusion, le premier film de Sam Mendes qui laisse un peu sur notre faim. Dommage...

Note :                 

12/20