Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Alerte la nuit » de Lloyd Corrigan.
« Je suis heureux d’arriver à boucler ce projet à temps. Ce fut une course entre mes yeux et mon objectif. Avant que mes yeux ne me lâchent. »
David Mallory, un inventeur sur le déclin, conçoit un système d’alarme qui révolutionnerait l’industrie. Mais après une querelle avec Stephen Ranger, un puissant business man qui lui a déjà nuit par le passé, Mallory ne peut pas exploiter son invention. Empli de rage, il cherche à prendre sa revanche…
« Vous ne pouvez pas enfermer quinze ans de la vie d’un autre, c’est d’une cruauté sans nom ! »
En matière de cinéma, il n'est pas rare de voir un acteur passer (ne serait-ce que ponctuellement) derrière la caméra. Voire même d'abandonner le métier de comédien pour se consacrer exclusivement à la réalisation. Dans les deux cas, les exemples sont légions. Le processus inverse est, en revanche, beaucoup plus rare. En cela, Lloyd Corrigan fait sans doute figure d'exception dans le paysage cinématographique hollywoodien. Car ce dernier aura d'abord commencé par mener une importante carrière de scénariste (au cours des années 20) puis de réalisateur (treize films entre 1930 et 1937, dont « Le danseur pirate » en 1936 qui restera dans l’Histoire du cinéma comme étant le premier film musical entièrement tourné en couleurs) avant de tout abandonner pout se consacrer exclusivement à la comédie. En la matière, il deviendra un second rôle reconnu, tournant notamment pour des réalisateurs aussi prestigieux que Fritz Lang (« Le retour de Frank James »), Edward Dmytryk (« Les enfants d’Hitler »), William A. Wellman (« L’inspiratrice »), John Farrow (« La grande horloge »), John Ford (« Planqué malgré lui »), John Frankenheimer (« Un crime dans la tête ») ou encore Stanley Kramer (« Un monde fou, fou, fou »). Réalisé en 1937, « Alerte la nuit » est son avant-dernière réalisation.
« Vous oubliez une chose : ce que je créé, je peux le détruire ! »
Si le Studio Universal bâtit son succès et sa réputation au cours des années 30 en se spécialisant dans le cinéma fantastique à tendance horrifique (avec notamment ses célèbres films de monstres tels « Frankenstein », « Dracula » ou « Le fantôme de l’opéra »), il sent le vent tourner à la fin de la décennie et tente progressivement de diversifier sa production. C’est dans ce contexte qu’est produit« Alerte la nuit », d’après une histoire de William A. Pierce. On y suit ainsi les mésaventures d’un scientifique vieillissant, dont l’invention géniale (un procédé de surveillance révolutionnaire pour protéger les banques et les commerces des cambriolages) censée lui apporter la fortune ne lui apportera finalement que des ennuis, se retrouvant pris en étau entre un puissant affairiste qui veut le spolier de son invention et une bande de gangsters voulant le contraindre à leur donner la parade pour contourner son système. Tourné pour un budget dérisoire et sans véritable vedette à l’affiche (si ce n’est bien sûr Boris Karloff, dans un rôle très inhabituel d’homme doux), le film surprend par son scénario étonnement dense, construit sur la base d’une intrigue hybride, qui mêle habilement des éléments de film policier et de science-fiction. Surtout, « Alerte la nuit »peut compter sur une mise en scène alerte et sur un format resserré (à peine 68 minutes au compteur) pour nous offrir un divertissement prenant, sans temps mort et de facture très correcte. Une bonne surprise autant qu’une belle découverte.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master restauré Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Jean-Pierre Dionnet (12 min.) ainsi que d’une Bande-annonce d’époque.
Édité par Éléphant Films, « Alerte la nuit » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD simple depuis le 10 mai 2022. Il est également disponible en édition blu-ray simple depuis le 20 septembre 2022.
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