[CRITIQUE] : Le Grand Cirque

[CRITIQUE] : Le Grand CirqueRéalisateur•ice : Booder et Gaëlle Falzerana
Acteurs :  Booder, Gerard Giroudon, Adèle Pinckaers,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
A l’occasion d’une visite à un ami à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris, Momo, un comédien en manque de rôles, fait la rencontre de Michel, le directeur d’une association de clowns bénévoles, qui rend visite aux enfants hospitalisés. Grace aux encouragements et à la confiance de Michel, Momo se laisse convaincre de jouer un rôle dans la vie de ces enfants. Son défi : les faire rire malgré la maladie. Très rapidement, les enfants tombent sous son charme cartoonesque et Momo fait partie intégrante du service pédiatrique. Avec la complicité de Michel son mentor et de Bénédicte, une infirmière de l’hôpital, Momo va avoir l’idée de mettre en scène un spectacle de cirque au sein de l’hôpital dans lequel chaque enfant aura un rôle déterminant…

Critique :

Aussi poussif et perfectible soit-il, #LeGrandCirque n'en reste pas moins un modeste petit bout de cinéma au coeur gros comme ça, une comédie dont la tendresse et la bienveillance à toute épreuve l'emportent constamment sur ses nombreuses fragilités. Booder y est (très) touchant. pic.twitter.com/W4nDFSLEmW

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 16, 2023

Il est presque paradoxal de se dire que si c'est par le septième art que l'attachant Booder s'est fait connaître du grand public, plus peut-être encore que par la scène où ses participations télévisées, il n'y a pas forcément connu de rôles si ce n'est mémorable, au moins un tant soit peu important - citer Beur sur la ville de Djamel Bensalah où il est certes, le rôle principal, ne lui rendrait pas fondamentalement service.
Rare humoriste dont l'enthousiasme sincère ne semble jamais forcé mais qui a surtout su forger un attachement populaire en prônant un humour bienveillant et jamais dénigrant, fait de positivité et de juste ce qu'il faut de tolérance (un artisan du rire à l'ancienne au fond, pas tellement adepte de la punchline facile pour s'assurer l'adhésion) pour plaire.
Conscient sans doute que l'on est jamais mieux - où alors uniquement, au choix - servi que par soi-même, c'est avec la lourde triple casquette de co-scénariste, co-réalisateur (les deux aux côtés de Gaëlle Falzerana) et rôle titre qu'il nous revient avec Le Grand Cirque, modeste petit bout de cinéma certes perfectible mais au coeur gros comme ça, qui célèbre avec tendresse l'importance d'un métier dans l'oubli (clown, essentiel dans le milieu hospitalier tant le rire est une arme indispensable face à la maladie).

[CRITIQUE] : Le Grand Cirque

Copyright KALLOUCHE CINÉMA - SRAB FILMS - THE OLD KIDZ - UMEDIA - APOLLO FILMS DISTRIBUTION - LES FILMS VELVET - RECTANGLE PRODUCTIONS- 24 25 FILMS - 2023


Évidemment plus bordélique et bancal qu'un Patients - où son extension télévisée, Les Bracelets Rouges -, mais capable de susciter un capital sympathie définitivement plus élevé que la moyenne, ce premier effort suit les aternoiements d'un comédien en galère qui, au contact d'enfants malades et d'un mentor improbable (un directeur d'une association de clowns bénévoles), va trouver le rôle de sa vie.
Un pitch simpliste certes mais d'une efficacité à toute épreuve tant la comédie enrobée de mélodrame qu'incarne le film n'a besoin que de sa bienveillance naturelle et de son honnêteté pour gentiment décoller.
Et c'est ce qui arrive, modestement mais avec sincérité, tant il est impossible de ne pas prendre parti de ce wannabe Docteur Patch à la française aux bonnes intentions salutaires (à défaut d'être techniquement et scénaristiquement abouti), un divertissement au rythme poussif et à la mise en scène fragile mais dénué de tout cynisme et de voyeurisme gênant, qui voit l'humour vaincre - un temps - l'injustice de la maladie sans que celle-ci n'envahisse trop le cadre.
C'est léger, rachitique même mais qu'importe, un petit bout de gentillesse et de bonté dans une salle obscure cela ne se refuse jamais vraiment, et encore plus aujourd'hui dans un climat où la solidarité et le bon vivre-ensemble ne se cultive plus, et où un gouvernement de plus en plus sourd et aveugle laisse l'hôpital dans une décrépitude qui a depuis longtemps dépassé le stade de l'alarmant...
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Le Grand Cirque