[CRITIQUE] : Les Têtes Givrées

[CRITIQUE] : Les Têtes GivréesRéalisateur : Stéphane Cazes
Acteurs : Clovis Cornillac, Claudia Tagbo, Marwa Merdjet Yahia,...
Budget : -
Distributeur : UGC Distribution / TF1 Studio
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Dans un collège au pied du Mont Blanc, les élèves de SEGPA peinent à entrevoir un avenir positif... Pour les motiver et les faire rêver, Alain, leur professeur, organise une sortie surprenante et périlleuse dans les entrailles d’un glacier. Les adolescents découvrent alors un monde de glace d'une beauté à couper le souffle. Mais ils réalisent qu’avec le réchauffement climatique, si rien n’est fait, ce glacier comme beaucoup d’autres pourrait disparaitre. Contre l’avis de tous, mais entraînés par leur professeur, ils vont se lancer corps et âmes dans un projet fou : protéger le glacier et l’empêcher de fondre… Désormais plus rien ne pourra les arrêter, parce qu’il n’y a pas de planète B !

Critique :

Ne pétant pas vraiment dans la soie de l'originalité mais avec un coeur gros comme ça, #LesTêtesGivrées incarne autant un entraînant teen movie façon ode rafraîchissante à l'importance de l'éducation qu'un joli plaidoyer à la sensibilisation écologique et au développement durable pic.twitter.com/OlzNkxWscd

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 7, 2023

Et si Clovis Cornillac, au demeurant l'un des meilleurs (oui) comédiens de sa génération, n'était finalement jamais aussi bon devant la caméra que lorsqu'il se dirige derrière ?
La question a le mérite d'être posée tant depuis quelques temps, mis à part un joli second rôle dans le très chouette Si on chantait de Fabrice Maruca, le bonhomme n'a jamais véritablement marqué l'écran en dehors de ses excellents passages derrière la caméra, démontrant par les actes que même dans le septième art, on n'est finalement jamais mieux servi que par soi-même.
D'autant qu'à mesure que les années passent, sa caméra semble prendre autant d'expérience que d'ambition, lui qui est passé d'une jolie comédie romantique tendre et délicate (Un peu, beaucoup, aveuglément, pour lequel il se met en scène aux côtés de la pétillante Mélanie Bernier), à une excellente suite de l'adaptation sur grand écran de Belle et Sebastien - sobrement intitulée Le Dernier Chapitre; avant de réaliser une sorte de fusion de ses deux premiers efforts - avec une belle touche de fantastique - via C'est Magnifique ! (une quête identitaire fantaisiste et tendrement naïve d'un quadragénaire ingénu couvé de la folie du monde), puis encore plus récemment  Couleurs de l'Incendie, adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaître qu'il croque comme une grande fresque d'époque, un vrai morceau de cinéma populaire certes pas dénué de quelques  couacs, mais d'une humanité bouleversante.

[CRITIQUE] : Les Têtes Givrées

Copyright Pascal Tournaire/Bonne Pioche Cinema/TF1 Studio/France 3 Cinema/2021


En ce sens, Les Têtes Givrées de Stéphane Cazes, dont c'est le second long-métrage dix ans déjà après le très beau Onbline (belle plongée au coeur du monde carcéral féminin, vissée sur une magnifique Mélanie Thierry en jeune mère se battant coûte que coûte pour garder son bébé né entre les barreaux), vient gentiment changer la donne en lui offrant un écrin un petit peu plus étoffé que la moyenne, pour s'exprimer.
Il y incarne Alain, prof remplaçant d'une classe de SEGPA au coeur d'un collège logé au pied du Mont Blanc, qui s'en va sensibiliser des ados sans idée d'avenir positives sur les ravages du changement/rechauffement climatique en leur faisant visiter un glacier appelé à fondre, avant de les motiver à le protéger et à tout faire pour l’empêcher de fondre via le projet de fin d'études.
En enlaçant les codes et thématiques familières du teen movie (affirmation de soi, crainte face à l'avenir, difficulté à se construire face aux préjugés,...) à une sensibilisation écologique déjà perceptible au sein de la jeunesse actuelle (le tout avec un savatage mignon des clichés entourant les SEGPA), Cazes fait de son second effort une étonnante et chaleureuse comédie intergénérationnelle aux personnages attachants et dont la bienveillance ne sonne jamais faux.
Ne pétant absolument pas dans la soie de l'originalité mais avec un coeur gros comme ça, Les Têtes Givrées se fait autant une ode rafraîchissante à l'importance de l'éducation qu'un joli plaidoyer à la sensibilisation écologique et au développement durable, tout en ne bradant jamais son humour... que demander de plus ?
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Les Têtes Givrées