[CRITIQUE] : Alibi.com 2

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Philippe Lacheau
Acteurs : Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Nathalie Baye, Didier Bourdon, Gérard Jugnot,...
Distributeur : Studio Canal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Après avoir fermé son agence Alibi.com et promis à Flo qu'il ne lui mentirait plus jamais, la nouvelle vie de Greg est devenue tranquille, trop tranquille... Plus pour longtemps! Lorsqu’il décide de demander Flo en mariage, Greg est au pied du mur et doit se résoudre à présenter sa famille. Mais entre son père escroc et sa mère ex-actrice de films de charme, ça risque fort de ruiner sa future union. Il n'a donc pas d'autre choix que de réouvrir son agence avec ses anciens complices pour un ultime Alibi et de se trouver des faux parents plus présentables...


Critique :

Sensiblement dans la veine du premier opus dont il est une extension bigger and faster (mais pas forcement better), #Alibicom2 ne change pas sa recette gagnante et incarne un gros et bordélique délire WTF-esque assumé jusque dans ses travers, qui séduira les habitués de la bande. pic.twitter.com/C7NvScn6Ou

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 6, 2023

Il est toujours aisé de tirer sur l'ambulance de la comédie française, surtout quand celle-ci prend les contours d'un bus britannique au rouge criard avec un gros aimant à balles sur son toit, et qu'elle s'échine à ne pas bouger d'un iota pour que toutes les critiques faciles et autres haters sans réflexions poussées, puissent vider leurs chargeurs - la quasi-totalité du temps à blanc.
Pourtant, force est d'admettre que toutes les productions de la Bande à Fifi, enfin surtout celles chapeautées par Philippe Lacheau (disons simplement que Tarek Boudali est résolument moins doué que son comparse), réservent leurs lots de rires bien gras et plutôt fédérateurs, en bons divertissements régressifs qu'ils sont - et qui ne mentent jamais sur la marchandise -, faisant même preuve d'une ambition étonnante depuis quelques temps (Nicky Larson et Super-Héros malgré lui qui, mine de rien, suivait le sillon creusé par l'excellent Vincent n'a pas d'écailles et Comment je suis devenu super-héros, du film de super-héros made in France).
C'est dans ce souci de booster un poil plus le giron de la potacherie facile, qu'il surenchérit en ces premières heures de 2023, une semaine à peine après Astérix et Obélix : L'Empire du milieu, avec une suite à ce qui est sa meilleure comédie : Alibi.com 2, annoncée comme volontairement régressive et brouillonne - comme son aînée.

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À l'écran, force est d'admettre que la limonade fonctionne un chouïa moins que pour le premier film tant la carte du bigger and faster - à tous les niveaux - ne rime résolument pas avec better, même s'il réussi l'équilibre assez précaire d'incarner un énième film de potes plus ou moins bien rythmé et ciblé en dessous de la ceinture, alignant les gags plus ou moins heureux à la pelle autant que les caméos déglingués.
Gros délire WTF-esque totalement assumé jusque dans ses travers, bordélique et sérieux tout en donnant constamment l'impression de ne pas l'être, Alibi.com 2 renoue avec des personnages finalement plus attachants qu'ils ne le laissent présager, et se fait une comédie qui, quoi qu'on en dise, ose (beaucoup), trébuche certes souvent mais mérite décemment son pesant de pop-corn.
À la fois un pari facile et osé (reprendre un succès établi pour en cornaquer une suite pas forcément nécessaire ni légitime), incarnant exactement ce dont on attend de lui (parfait autant pour les aficionados de la bande que pour ses détracteurs qui n'auront pas à se forcer pour déceler ses fragilités), le film cherche comme tous les autres films de Lacheau, à divertir sans prétention via un moment de cinéma gras, sympathique et sans prise de tête.
La formule est familière, difficile dès lors d'être surpris mais surtout de se plaindre en sortant de la salle.
Jonathan Chevrier