Cinéma | JOYLAND – 14/20

Cinéma | JOYLAND – 14/20

De Saim Sadiq
Avec Ali Junejo, Alina Khan, Sania Saeed

Chronique : C’est l’histoire d’un garçon qui n’est pas à sa place, mais qui fait comme si, jusqu’à ce que la passion bouleverse sa vie. Haider est marié à une femme qu’il respecte mais n’aime pas. Lorsqu’il trouve enfin un travail, danseur dans un cabaret « érotique », il tombe immédiatement sous le charme de Biba, une danseuse transgenre.
Pour sa première réalisation, Saim Sadiq filme la ville de Lahore (Pakistan), avec un style déjà très affirmé. Il joue des lumières et de la richesse des couleurs pour produire de très belles images et composer des plans inspirés, qui optimisent le format 4:3.
Si la forme convainc, le fond est également riche et complexe, à l’image de ses personnages très nuancés. Joyland questionne sur l’identité, de genre ou sexuelle, le désir ou encore la condition féminine dans une société patriarcale. Plus généralement le film interroge sur ce qu’il nous reste de liberté ou de libre arbitre lorsque les normes sociales réglementent nos vies.
Il est poignant de voir le peu d’issue, le peu de perspective qui s’offrent à Haider, Biba et Fayyaz, tout comme les frustrations que les carcans imposés par le conservatisme religieux génèrent.
Malgré son histoire de cabaret qui laisse présager un peu de lumière, un peu de légèreté, Joyland (le mal nommé) laisse ses personnages avec peu d’espoirs. On aurait pu penser qu’il y aurait un peu plus de lumière lorsque Haider touche du doigt ce qu’il est vraiment et ce qu’il aime, mais il est très vite renvoyé à ce qu’il se doit d’être.
Sans doute trop long d’une bonne quinzaine de minutes (certaines intrigues secondaires apparaissent superflues) Joyland délivre dans sa très jolie mise en scène un message fort mais un peu désabusé.

Synopsis : A Lahore, Haider et son épouse, cohabitent avec la famille de son frère au grand complet. Dans cette maison où chacun vit sous le regard des autres, Haider est prié de trouver un emploi et de devenir père. Le jour où il déniche un petit boulot dans un cabaret, il tombe sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique. Alors que des sentiments naissent, Haider se retrouve écartelé entre les injonctions qui pèsent sur lui et l’irrésistible appel de la liberté.