La Furie des Apaches (1964) de Joe Lacy

Attention ! À ne pas confondre avec le contemporain "La Fureur des Apaches" (1964) de William H. Whitney avec Audie Murphy qui sortit quelques mois après. Ce film est considéré comme un des tous premiers westerns spaghettis mais il reste un cas singulier, à voir plus bas. À l'instar d'un certain Sergio Leone, le réalisateur a pris un pseudo américanisé pour faciliter la commercialisation de son film sur le sol américain, ainsi Joe Lacy est en fait le réalisateur espagnol José Maria Elorietta, peu connu et pourtant déjà expérimenté avec des films comme "Maria Dolorès" (1953) ou "L'Eventail" (1958), mais il va vite devenir l'un des spécialistes espagnols du "spaghetti" avec encore "L'Attaque du Fort Grant" (1964) bien qu'en restant dans l'ombre des italiens. Le réalisateur adapte la nouvelle d'un de ses compatriotes, "Apache Fury" (1964) de Eduardo Guzman (rien trouvé de probant sur lui)... Une diligence fait un arrête dans un relais tenu par Steve Loman, ancien militaire qui qui retrouve dans un passager le juge qui l'avait condamné des années auparavant. Les retrouvailles sont tendues mais les passagers et les habitants du relais doivent vite collaborer quand les apaches se préparent à les attaquer... 

La Furie des Apaches (1964) de Joe Lacy

Le responsable du Relais, Loman est incarné par le britannique Frank Latimore vu dans "Plein Soleil" (1960) de René Clément, et plus tard dans "Patton" (1970) de Franklin J. Schaffner et "Les Hommes du Président" (1976) de Alan J. Pakula, et retrouve après "L'Ombre de Zorro" (1962) de Rafael Romero Marchent l'acteur espagnol Rufino Inglès, spécialiste du spaghetti vu ensuite dans "El Chuncho" (1967) de Damiano Damiani et "La Révolte des Morts Vivants" (1972) de Amando de Ossorio, et qui va retrouver la plupart de ses autres partenaires dans d'autres Spaghetti. Ainsi, les acteurs Frank Brana, Angel Ortiz, Guillermo Mendez ou Mariano Vidal Molina se retrouveront plusieurs fois ensemble ou séparément notamment sur des films de Sergio Leone, retrouvant le réalisateur Joe Lacy sur "L'Attaque du Fort Grant" (1964), mais aussi dans "L'Ombre de Zorro" (1962) de Rafael Romero Marchent, "La Charge des Tuniques Rouges" (1965) de Ramon Torrado, "Les Dollars du Nebraska" (1966) de Antonio Roman ou encore "Django ne Pardonne pas" (1966) de Julio Buchs où jouera aussi l'actrice Nuria Torray. Citons encore Julio Perez Tabernero aperçu dans "Pour une Poignée de Dollars" (1964) de Sergio Leone et "7 Minutes pour Mourir" (1969) de Ramon Fernandez, puis retrouvera dans "4 Déserteurs" (1970) de Pascual Cervera son partenaire Antonio Cintado vu aussi dans "Tristana" (1970) de Luis Bunuel, puis enfin n'oublions pas Jorge Martin vu dans le dyptique "Un Pistolet pour Ringo" (1965) et "Le Retour de Ringo" (1965) tous deux de Duccio Pessari... Le début du film fait d'emblée mauvaise impression avec une charge d'apache qui semble au ralenti, des apaches d'ailleurs au look pas toujours inspirés, sans compter cette voix Off complètement superflue et inutile qui surprend un tantinet car ça reste un paramètre très américain. C'est d'ailleurs ce qui frappe, un western spaghetti qui paraît très et trop américain. Production italo-espagnole avec un casting essentiellement hispanique mais le style du film reste très hollywoodien.

Fury of the Apaches (1964) - Once Upon a Time in a Western

Les caractéristiques du spaghetti sont quasi absentes ici comme la loi du plus fort, outrance du jeu comme les émotions, mise en scène qui passe du contemplatif à la fusillade aussi nerveuse qu'instantanée... etc... jusqu'à cet héros idéalisé et très américain et sans compter cette glorification du patriotisme ou des valeurs traditionnelles américaines symbolisé comme il se doit par le mauvais sauvage et l'honneur de la cavalerie américaine. Il est donc difficile d'y voir un spaghetti. La morale héroïque rajoute à ce constat. Sur le fond le scénario est classique mais efficace mais est parasité par des séquences maladroites ou incohérentes. Par exemple on ne comprend jamais si la belle Nuria Torray est la soeur ou pas, on perçoit trop souvent des indiens qui stoppent leur cheval en pleine charge en attendant le top qui vont leur indiquer qu'ils peuvent tomber et mourir (?!), et ce poncif poussé jusqu'au bout du héros aussi chevalesresque, vertueux que courageux. Le film n'est pas spécialement désagréable, il pêche surtout car il reprend un peu bêtement le cahier des charges du bon western de base, acceptable sur le sol américain. Ca manque donc d'ambition et d'audace pour convaincre pleinement.

Note :      

Furie Apaches (1964) Lacy

09/20