[CRITIQUE] : Avalonia, l'étrange voyage

Par Fuckcinephiles
Réalisateurs :  Don Hall etQui Nguyen
Avec : avec les voix de Jake GyllenhaalDennis Quaid, Jaboukie Young-White,...
Distributeur : Disney Plus France
Genre : Animation, Aventure, Famille, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Les Clade, une famille d’explorateurs légendaires, découvrent un monde inexploré, plein de dangers et peuplé de créatures fantastiques. Ils sont aidés dans leur quête d’un blob espiègle et de leur chien à trois pattes. Hélas, les querelles entre ses différents membres menacent de faire échouer cette nouvelle mission, qui est – de loin – la plus cruciale.


Critique :

Épopée fantastique inédite tout en étant paradoxalement engluée dans les tropes faciles d'un drame familial faisandé et cliché articulé sur une double relation conflictuelle père-fils, #Avalonia ne sait pas vraiment sur quel (bon) pied danser malgré un esprit ludique et steampunk pic.twitter.com/nUE8nVxJOM

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 23, 2022

Exempté des salles obscures dans l'hexagone alors qu'il est un flop retentissant sur ses terres (on parle, au minimum, de 100 millions de dollars de pertes pour la firme aux grandes oreilles), Avalonia, L'Étrange voyage est indiscutablement l'un des plus gros paris de Disney sur les deux dernières décennies, même s'il est sensiblement plombé par les tics même du studio qui l'a fait naître.
En partie à l'opposée des bandes animées recyclant une formule aussi éprouvée qu'usée, le film du tandem Don Hall et Qui Nguyen incarne un cocktail singulier inspiré autant des magazines pulp que de la SF des 50s, qui propose une épopée fantastique inédite tout en étant paradoxalement englué dans les tropes faciles d'un drame familial faisandé et so cliché articulé sur une double relation conflictuelle père-fils (pensez Interstellar et Ad Astra, pour les exemples les plus récents).
Flanqué dans le pays imaginaire d'Avalonia, qui est entouré de toutes parts par des montagnes impénétrables, la narration suit l'intrépide explorateur Jaeger Clade, qui dirige une équipe d'expédition pour tenter de conquérir ces dites montagnes, avant que celle-ci ne soit interrompue lorsque son fils, Searcher, découvre une étrange plante productrice d'énergie.

Copyright The Walt Disney Company


Si Jaeger a continué obstinément son exploration, Searcher et le reste de l'équipe ont finalement transformé cette plante, connue sous le nom de pando, en une source d'énergie. 
Vingt-cinq ans plus tard, les récoltes de pando s'avèrent infructueuses et pousse Searcher, accompagné de son fils adolescent Ethan, a lancé une mission sur Avalonia pour comprendre ce qui les affecte et retrouve sur leur chemin Jaeger, faisant dès lors éclater des tensions familiales intenses alors qu'ils tentent tous de sauver la principale source d'énergie de leur planète...
Visuellement magnifique avec son univers ludique et foisonnant sauce solarpunk/steampunk (qui tire tout son potentiel de sa facture animée), Avalonia loupe cependant férocement le coche d'un point de vue scénaristique, n'étant jamais vraiment le divertissement SF loufoque, ni la bande animée gentiment alarmiste sur la question environnementale mais bien une dramédie familiale convenue et expéditive sur trois générations d'hommes - les Clade - qui en fuyant désespérément l'image paternel, incarne exactement celle-ci.
Dommage car quand la narration s'écarte de ses relations exagérées et mal croquées (censé attiser l'empathie) se concentre sur ce groupe d'explorateurs hétéroclites essayant désespérément de sauver le monde qu'ils connaissent, le film se fait une vraie aventure grandiose et passionnante.
Jonathan Chevrier