Avatar : la Voie de l'Eau (2022) de James Cameron

Tant d'années ont passé depuis le carton phénoménal de "Avatar" (2009) qu'on aurait pu croire à un de ses serpents de mer dont est hanté le Septième Art. Mais Cameron le perfectionniste était bel et bien au boulot à parfaire sa saga d'ores et déjà mythique. D'une trilogie, la quadrilogie est devenue une pentalogie dont les dates de sorties initiales 2016-2017-2018 ont été repoussées plusieurs fois pour être désormais, officiellement, 2022, 2024, 2026 et 2028 !!! Outre le perfectionnisme du cinéaste, le rachat de Fox par Disney et forcément le Covid ont été aussi de causes dans les différents retards. Le Producteur-réalisateur-scénariste-monteur a voulu tourner les quatre suites simultanément, et pour optimiser le travail il a confié chacun des quatre opus à quatre scénaristes distincts, Rick Jaffa, Amanda Silver, Shane Salerno, et enfin Josh Friedman pour ce 2nd film, scénariste de "La Guerre des Mondes" (2005) de Steven Spielberg et de la série TV "Terminator : les Choniques de Sarah Connor" (2008). A noter que le budget des quatre films est de 1 milliards de dollars, soit à au moins autant pour chaque suite que le film original qui a atteint environ 300 millions de dollars. Cette suite dure environ 30mn de plus pour une durée de 3h10 approchant donc de celle de "Titanic"... Des années ont passé, Jake Sully et Neytiri vivent ensemble et ont fondé une famille aimante et soudée. Mais ils doivent encore et toujours explorer les différentes régions mystérieuses de Pandora pour trouver le meilleur endroit. Alors que le bonheur semble enfin se dessiner pour l'avenir une ancienne menace refait surface... On retrouve le couple mixte Neytiri et Jake Sully respectivement incarné par deux acteurs qui sont devenus des stars entre temps avec Zoe Saldana vue surtout en Gamorra chez Marvel de "Les Gardiens de la Galaxie" (2014) de James Gunn à "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo et plus récemment dans "Adam à Travers le Temps" (2022) de Shawn Levy et "Amsterdam" (2022) de David O. Russell, puis Sam Worthington vu dans "Le Choc des Titans" (2010) de Louis Leterrier, "La Colère des Titans" (2012) de Jonathan Liebesman ou "Everest" (2015) de Baltasar Kormakur. Ils retrouvent plusieurs personnages et acteurs du premier opus, dont l'emblématique Sigourney Weaver vue depuis dans des films comme "Rampart" (2011) de Oren Moverman, "Chappie" (2015) de Neill Blomkamp ou "Quelques Minutes après Minuit" (2016) de Juan Antonio Bayona, Stephen lang vu dans "Don't Breathe" (2016) de Fede Alavarez, "Hostiles" (2017) de Scott Cooper et "Don't Breathe 2" (2021) de Rodo Sayagues, Giovanni Ribisi vu entre temps dans "Gangster Squad" (2013) de Ruben Fleischer, "Selma" (2014) de Ava DuVernay ou "The Bad Batch" (2017) de Ana Lily Amirpour, Joel David Moore vu dans "Savages" (2012) de Oliver Stone et "Drone" (2017) de Jason Bourque, CCH Pounder vue depuis dans "The Mortal Instruments : la Cité des Ténèbres" (2013) de Harald Zwart ou "Godzilla 2 : Roi des Monstres" (2019) de Michael Dougherty, Matt Gerald vu dans "G.I. Joe : Conspiration" (2013) de Jon M. Chu et "Rampage - Hors de Contrôle" (2018) de Brad Peyton.

Avatar : la Voie de l'Eau (2022) de James Cameron

Puis citons les nouveaux venus à Pandora, en premier lieu desquels la star Kate Winslet vue par exemple dans "Carnage" (2011) de Roman Polanski, "Wonder Wheel" (2017) de Woody Allen et "Ammonite" (2020) de Francis Lee, entourée de Michelle Yeoh qui retrouve Zoe Saldana après "Les Gardiens de la Galaxie n°2" (2017) de James Gunn et vue depuis dans "Boss Level" (2021) de Joe Carnahan, "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton et "Everything Everywhere All at Once" (2022) de Dan Kwan et Daniel Scheinert, Oona Chaplin (petite-fille de Charlie) vue dans "Realive" (2016) de Mateo Gil ou "My Dinner with Hervé" (2018) de Sacha Gervasi, Jemaine Clement vu dans "Men in Black 3" (2012) de Barry Sonnenfeld ou "Le Bon Gros Géant" (2016) de Steven Spielberg, Edie Falco remarquée d'abord dans "Nos Funérailles" (1996) de Abel Ferrara, "Copland" (1997) de James Mangold et "Babylon USA" (1999) de Eric Mendelsohn, Cliff Curtis vu dernièrement dans "Doctor Sleep" (2019) de Mike Flanagan, "Reminiscence" (2021) de Lisa Joy et "Murina" (2021) de Antoneta Alamat Kusijanovic, et enfin citons le jeune Jamie Flatters révélé dans les séries TV "So Awkward" (2015-2017) et "Liar - la Nuit du Mensonge" (2017-2020). A noter que la musique devait être signée du grand compositeur James Horner mort en 2015, il a donc été remplacé par Simon Franglen, qui avait déjà collaboré sur le premier essentiellement pour la chanson du film, à qui on doit depuis les B.O. des films "Les Sept Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua et "Notre-Dame Brûle" (2022) de Jean-Jacques Annaud... Le film débute assez simplement, juste ce qu'il faut pour présenter une famille qui s'est agrandie durant quelques années et dont nous ne connaissons pas tous les membres. Mais c'est aussi et surtout quelques minutes où il faut s'adapter à un film tourné en 48 images/sec, avant de rester scotcher au siège devant la beauté inouïe de Pandora, les images sont bluffantes, hypnotisantes avec des décors une fois de plus déments de créativité et de fluidité avec un bestiaire aussi riche que cohérent qui va semer le récit du début à la fin. Esthétiquement, James Cameron a réussi un pari fou, et il a raison les films Marvel n'arrivent pas à al cheville de son univers autour de Pandora ! Les effets spéciaux et visuels sont à un niveau jamais atteint, et le tout au service d'une fresque qui mêle tous les genres (chronique familiale, drame, guerre, aventure, Sf et fantasy...) dans un scénario certe classique comme l'était le premier film mais empreint de messages écolos et pacifiques encore plus marqués et toujours dans un soucis d'universalité.

Avatar : la Voie de l'Eau (2022) de James Cameron

Dans cette nouvelle époque, les enfants ont grandi dans le bonheur mais vont être confronté à un passé pas si lointain. On aime l'idée des mercenaires avatars, leur dangerosité est d'autant plus logique et permet surtout le retour non négligeable d'un méchant charismatique qui vole quasi la vedette à Jack Sully/Worthington. Par contre le cinéaste saute à pied joint dans les clichés adolescents avec le panel "idéal", le rebelle, le déprimé, le courageux, l'élu, l'amoureux... etc... avec en prime les relations parents-enfants qui semblent donc être la base de toutes familles (?!). Agaçant surtout que sur ce point ce ne soit pas plus complexe et/ou hors des sentiers battus. Néanmoins, on s'attache au fur et à mesure à cette famille presque recomposée et soudée, où les enfants ne sont pas laissés pour compte et qui ont toute leur part au sein de l'aventure, il ne sont pas des "seconds rôles". Les personnages sont parfaitement écrits et bien incarnés avec des nouveaux personnages comme il se doit, une nouvelle tribu inspirée nettement par les maoris et autres peuples du Pacifique Sud. On quitte donc les forêts pour le monde aquatique si cher à James Cameron qui en profite pour créer un lien flagrant avec son "Titanic" (1997) lors d'une partie du film. Néanmoins, on aurait aimé une cause plus logique pour quitter leur forêt et leur peuple pour une migration vers l'inconnu et les mers. En effet, la raison invoquée ne tient pas franchement la route, ils savent très bien que ceux qui viennent du ciel ne vont jamais en rester là, que ce soit pour Sully ou non leur peuple doit forcément s'attendre à être "mater". Partir se cacher en famille est donc une raison inutile voir stupide, en tous cas loin d'être probante. Cette décision et ce voyage qui en découle sont assez peu cohérente et même assez vite expédiées, c'est le grand et réel défaut du film. Mais James Cameron est un faiseur de rêve et un créateur d'émotion qui réussit l'exploit de faire au moins aussi bien que le premier, avec un univers étendu mais cohérent, avec une évolution tout aussi logique sur les personnages et l'action dans un récit qui ne laisse pas de répit malgré une durée de 3h12 qui passe tranquillement et efficacement. Le spectacle est magique avec du fond certe démago mais qui parlera à tous. James Cameron signe un grand film, quintessence de son cinéma mais aussi du cinéma en général, du grand cinéma malgré ses petits défauts qui n'en seraient presque pas puisque signer monsieur James Cameron. A voir et à conseiller !

Note :                 

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17/20