Smile (2022) de Parker Finn

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage de Parker Finn après ses courts métrages "The Hidebehind" (2018) et surtout "Laura Hasn't Slept" (2020) sur une psychiatre confrontée à des événements terrifiants. C'est justement ce dernier court qui inspire le cinéaste en le transposant donc en format long avec une première idée de base claire : "Vous voyez la peur que vous ressentez en vous réveillant d'un cauchemar ? Ce sentiment de panique qui persiste, même si vous avez conscience que cela n'était pas réel... Je voulais que Smile saisisse ce mal-être à l'écran." Le réalisateur-scénariste cite comme préférence les films "Rosemary's Baby" (1968) de Roman Polanski, "L'Echelle de Jacob" (1990) de Adrian Lyne et "Safe" (2011) de Todd Haynes. Le film a reçu dans un premier temps un très bon accueil public avec à ce jour plus de 170 millions d'entrées Monde, avec un box-office qui devrait atteindre sans mal le 1,5 millions d'entrées France... Après une expérience douloureux et traumatisant, une psychiatre tente de comprendre et commence à se renseigner sur des faits de morts imminentes et elle découvre que les victimes ont un point commun : le sourire...

Le rôle principal de la psychiatre est incarné par Sosie Bacon, fille des acteurs Kevin Bacon et Kyra Sedgwick, qui a débuté justement dans "Loverboy" (2005) de son père, et aperçue entre autre dans "Charlie Says" (2018) de Mary Harron et "The Last Summer" (2019) de William Bindley. Citons surtout Caitlin Stasey qui reprend justement son rôle du court métrage "Laura Hasn't Slept" (2020), vue auparavant dans "Demain, Quand la Guerre a commencé" (2010) et "I, Frankenstein" (2014) tous deux de Stuart Beattie. Citons deux autres psychiatres interprétés par Kal Penn connu surtout pour la trilogie "Harold et Kumar" (2004-2011) et Robin Weigert vue notamment dans "The Sessions" (2012) de Ben Lewin, "Le Prodige" (2014) de Edward Zwick et "Scandale" (2019) de Jay Roach. Citons ensuite Kyle Gallner vu dans "Red State" (2011) de Kevin Smith, "Dear White People" (2014) de Justin Simien ou "Scream" (2022) de Tyler Gillett et "Matt Bettinelli-Olpin, Jessie T. Usher vu dans "Independance Day : Resurgence" (2016) de Roland Emmerich, "The Banker" (2019) de George Nolfi et "Mensonges et Trahisons" (2020) de Michael Scott, Rob Morgan vu dans "Mudbound" (2017) de Dee Rees, "Impardonnable" (2021) de Nora Fingscheidt ou "Don't Look Up" (2021) de Adam McKay, Judy Reyes vue dans "À Tombeau Ouvert" (1999) de Oliver Stone, "Dirty" (2005) de Chris Fisher et "The Circle" (2017) de James Ponsoldt... La première bonne idée du film nous est dévoilée dès le titre, le sourire, symbole avant tout de plaisir et de réconfort comme le précise le cinéaste : "Les sourires déclenchent quelque chose de très primaire en nous. Le bébé apprend à sourire avant même d'apprendre à parler. Je voulais jouer avec cette image et la renverser pour en faire une menace de danger et de destruction. J'étais curieux de savoir si on parviendrait à se servir d'une expression faciale réconfortante pour susciter la panique chez les spectateurs." Mais dans notre inconscient collectif c'est aussi le sourire psychopathe vu mille fois de mille façon différente au cinéma. Le début du film impose un climax idéal, à la fois anxiogène et énigmatique avant une fin de prologue pré-générique terrifiant à souhait. Par contre, on reste surpris par l'impressionnante armée d'infirmières et de médecins dans les couloirs de l'hôpital psychiatrique alors que c'est assurément un des parents pauvres du système de santé, même et encore plus si c'est aux Etats-Unis.

Le réalisateur-scénariste a la bonne idée de ne pas user des ficelles trop grosses du film d'horreur pour préférer un style plus proche du thriller psychologique, surtout dans les 2 premier tiers du film. Ainsi, le cinéaste n'abuse pas du jump scare, et le plus souvent de façon efficace et judicieuse à l'exception peut-être de la dernière partie. On suit donc surtout la docteur psychiatre, d'abord dans sa détresse post-traumatique, puis en parallèle ensuite dans son enquête pour comprendre. Le gros point bonus reste le scénario, dans un premier temps, puis son intrigue principale avec un bon suspense et un twist certe attendu mais bien amené. L'effet frisson est d'autant plus effrayant que le film reste ancré dans un certain réalisme, dans la forme comme sur le fond, évitant entre autre toute sorte d'humour. La dernière partie quitte alors le thriller psy pour un film d'horreur plus frontal, avec une conclusion ouverte maline même si on s'imagine une fin encore plus violente et salvatrice. Par contre, la sous-intrigue de la maman est aussi superflue qu'inutile, pollue un peu l'intrigue principale pour pas grand chose tandis que quelques détails laissent perplexes ; par exemple pourquoi à la fin la mère est en slip (?!) alors que dans les souvenirs elle est en chemise ou robe, pourquoi avoir insisté sur une soeur très superficielle et surtout, l'incohérence de l'entité s'attaque à la doctoresse alors qu'elle est justement seule ?!... Des détails plus ou moins importants qui empêchent le film d'atteindre les sommets. Néanmoins, l'évolution du récit est prenante, une atmosphère idéale, et une actrice principale formidable (comment est-ce possible que la fille de Kevin Bacon n'est pas percée avant ?!) avec en prime des effets spéciaux utilisés avec parcimonie d'une très jolie qualité. En conclusion, imparfait, voir bancal surtout dans sa dernière partie mais un bon moment cinoche. 

Note :   

13/20