Pinocchio (2022) de Robert Zemeckis

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Enième adaptation du célèbre roman "Les Aventures de Pinocchio" (1881) de Carlo Collodi après déjà une douzaine d'oeuvres portées sur écran du premier "Pinocchio" (1911) de Giulio Antamoro à "Pinocchio" (2019) de Matteo Garrone en passant parles versions (1975) de Luigi Comencini et (2002) de Roberto Begnini sans oublier la version très attendue de Guillermo Del Toro qui devrait sortir avant Noël 2022 ! Mais surtout, ce projet fait partie intégrante des versions Live initiées par Disney pour ses Grands Classiques d'animation à l'instar de "Le Livre de la Jungle" (2016) de Jon Favreau, "Dumbo" (2019) de Tim Burton ou "La Belle et le Clochard" (2020) de Charlie Bean. Après quelques chaises musicales pour trouver le bon réalisateur le studio a choisi un ponte en la personne de Robert Zemeckis, réalisateur majeur de Hollywood auquel on doit la trilogie culte "Retour vers le Futur" (1985-1990) et "Forrest Gump" (1994) même si on reste particulièrement déçu de son dernier film "Sacrées Sorcières" (2020). Le scénario est signé de Chris Weitz, connu depuis son "American Pie" (1999) et devenu depuis plus sérieux en signant notamment l'un des premiers Disney Live avec "Cendrillon" (2015) de Kenneth Branagh suivi de "Rogue One" (2016) de Gareth Edwards ou "La Montagne entre Nous" (2017) de Hany Abu-Assad. Précisons que le géant aux Grandes Oreilles continue à boycotter les salles obscures puisque le film ne sort pas sur grand écran mais, comme trop souvent et honteusement, sera diffusé "uniquement" sur leur chaîne Disney+... Geppetto, artisan et travailleur sur bois fabrique une marionnette qu'il baptise "Pinocchio" qu'il termine justement un soir où apparaît l'étoile des voeux. Geppetto en profite pour souhaiter que sa marionnette devienne un vrai petit garçon. Durant son sommeil, la Fée Bleue donne vie à la marionnette puis lui explique qu'il va devoir faire preuve de loyauté, de courage et de confiance pour pouvoir effectivement devenir un vrai petit garçon. Pour l'aider dans sa quête la Fée Bleue lui assigne une "conscience" en la personne de Jiminy Cricket qui va avoir bien des difficultés à assumer sa mission...

Le rôle titre est incarné par le tout jeune et encore inconnu Benjamin Evan Ainsworth qui a pour partenaire une des plus grandes stars mondiales, Geppetto étant incarné par Tom Hanks vu récemment dans le flamboyant "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann qui retrouve donc Zemeckis pour la quatrième fois après "Forrest Gump" (1994), "Seul au Monde" (2000) et "Le Pôle Express" (2004) puis rappelons qu'il incarnait un certain Walt Disney dans  "Dans l'Ombre de Mary" (2013) de John Lee Hancock. Jiminy Cricket a la voix de l'acteur Joseph Gordon-Levitt qui avait déjà prêté sa voix pour le film d'animation "Le Vent se Lève" (2013) de Hayao Miyazaki et qu'on n'avait pas entendu depuis "Les Sept de Chicago" (2020) de Aaron Sorkin tandis que la Fée Bleue est incarnée par Cynthia Erivo vue dans "Les Veuves" (2018) de Steve McQueen, "Harriet" (2019) de Kasi Lemmons et "Chaos Walking" (2021) de Doug Liman. Citons encore Luke Evans vu aussi dans un Live Disney avec "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Coondon et qu'on n'avait pas vu non plus depuis "Ma" (2019) de Tate Taylor et "Midway" (2019) de Roland Emmerich, Keegan-Michael Key qui a déjà prêté sa voix dans la version LIve Disney de "Le Roi Lion" (2019) de Jon Favreau et vu depuis dans "Jingle Jangle" (2020) de David E. Talbert et "La Bulle" (2022) de Judd Apatow, Giuseppe Battiston vu notamment dans "Le Tigre et la Neige" (2005) de et avec Roberto Begnini ou "Après la Guerre" (2017) de Annarita Zambrano, Lorraine Bracco surtout connue pour être madame Hill dans "Les Affranchis" (1990) de Martin Scorcese, Jamie Demetriou vu dans "Eurovision Song Contest" (2020) de David Dobkin et "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie, Angus Wright vu récemment dans "Coup de Théâtre" (2022) de Tom George et qui retrouve Zemeckis après "Sacrées Sorcières" (2020), puis enfin Sheila Atim vue dans "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" (2022) de Sam Raimi et bientôt révélée dans "The Woman King" (2022) de Gina Prince-Bythewooode... Le film débute avec un prologue centré sur Jiminy Cricket, une séquence en plan-séquence introductive esthétiquement magnifique, créative et pleine de fantaisie et de légèreté forcément prometteuse jusqu'à ce qu'apparaît la marionnette. Malheureusement une marionnette en images de synthèse particulièrement hideuses, où on est parasité par les pixels plutôt que par l'aspérité du pin dont est fabriqué normalement celui qui va être baptisé Pinocchio. D'autant plus frappant que Jiminy est très réussi.

Mais, plus étonnant, on est aussi déçu par Geppetto alias Tom Hanks qui fait le minimum syndical, copiant les Geppetto précédents, sans inspiration ni dans l'apparence ni dans le jeu à croire que l'acteur a accepté le rôle que par amitié pour son réalisateur. Mais le pire arrive après en osant même briser tout ce qui fait la quête et la raison d'exister de ce conte intemporel, normalement (dans le film d'animation de 1940 dont ce film est officiellement la version Live) Pinocchio est un vilain garnement qui doit comprendre et apprendre à devenir gentil, dans ce film Pinocchio refuse d'être méchant alors même que ça justifie ses punitions entre autre sa transformation en âne ! Carrément hors sujet. Les effets spéciaux demeurent la plupart du temps médiocres osant aller jusqu'à créer un mer en CGI jusqu'au décors souvent trop superficiels. On rit vert quand arrive la "baleine" 2.0 et quand arrive la démonstration de ski nautique (?!). Ce film est d'un irrespect total au Grand Classique animé mais surtout techniquement ce film est soit bâclé soit peu inspiré niveau imagination, visuellement trop laid pour séduire. Constat, Zemeckis semble vraiment prêt pour la retraite tandis que ce film prouve une fois de plus que les Live Disney sont des tentatives ineptes... dommage... 

Note :      

06/20