[CRITIQUE] : Une Femme de notre temps

[CRITIQUE] : Une Femme de notre temps

Réalisateur : Jean-Paul Civeyrac
Acteurs : Sophie Marceau, Johan Heldenbergh, Cristina Flutur, Héloïse Bousquet,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
Juliane, commissaire de police à Paris, est une femme d’une grande intégrité morale. Mais la découverte de la double vie de son mari va soudain la conduire à commettre des actes dont elle ne se serait jamais crue capable…


Critique :

Psychologiquement proche du néant et tout du long à la lisière du téléfilm fauché, entre une photo terne, une B.O. exagérée où même une écriture apathique et caricaturale, #UneFemmeDeNotreTemps, férocement convenu, ne vaut même pas pour la prestation habitée de Sophie Marceau. pic.twitter.com/mpIxhby2O0

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 1, 2022

Si comme le grand vin, le talent autant que la beauté de Sophie Marceau semble se bonifier avec l'âge, force est d'admettre tout de même que ses choix cinématographiques récents sont au mieux maladroits, au pire franchement catastrophiques (excepté, évidemment, sa partition chez François Ozon dans Tout s'est bien passé).
Fraîchement sortie du difficilement défendable I Love America de Liza Azuelos, wannabe feel good movie sur la 50aine, la gestion du deuil et l'exploration du monde enchanté des sites/applis de rencontre qui se transforme in fine en pur égo-trip pailleté et artificiel - pas même sauvé par sa prestation solaire -, elle nous revient, presque de chaque plan, chez Jean-Paul Civeyrac avec le mal luné Une Femme de notre temps (titre jamais réellement explicité au fil du récit), qui ne sait jamais réellement sur quel pied danser entre le drame intime et conjugal, et le thriller timidement mâtiné de revenge movie.

[CRITIQUE] : Une Femme de notre temps

Copyright Jean Claude LOTHER


Itinéraire de l'existence bourgeoise et respectable d'une commissaire parisienne respectée et excessivement rationnelle, Julianne Verbeck, qui passe du côté obscur de la force lorsqu'elle réalise que son mari la trompe avec quasiment tout ce qui bouge, en perdant lentement mais sûrement pied dans son désir irrationnel de vengeance; la péloche dégaine le portrait restreint et dérangeant d'une femme trahie qui n'est finalement pas tout à fait ce qu'on attendait d'elle - ou ce qu'elle pouvait attendre d'elle-même.
Une femme qui, par pur égo blessé et sous le poids d'une intense déception amoureuse, se lance dans une révolte hystérico-théâtrale qui l'a transforme encore plus férocement en une épave nerveuse quasiment dénué de toute émotion - et au visage tout du long impassible.
Psychologiquement proche du néant et tout du long à la lisière de la parodie que ce soit par la faute d'une facture téléfilmesque, d'une bande originale exagérée où même d'un affrontement final involontairement risible (point culminant d'une écriture apathique et caricaturale, soit tout le contraire du cinéma de Civeyrac), Une Femme de notre temps, férocement convenu et terne, ne vaut même pas pour la prestation pourtant habitée de Sophie Marceau.
Not quite our tempo...
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Une Femme de notre temps