[CRITIQUE] : Le Tigre qui s'invita pour le thé

[CRITIQUE] : Le Tigre qui s'invita pour le thé

Réalisateurs/Réalisatrice : Kariem Saleh, An Vrombaut, Benoît Chieux et Robin Shaw
Avec : -
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Animation, Famille.
Nationalité : Britannique, Allemand, Français.
Durée : 0h40min
Synopsis :
Que feriez-vous si un tigre géant frappait à votre porte un après-midi, pour manger votre goûter, dévorer le dîner qui mijote et engloutir tout ce qui se trouve dans vos placards ? Ce délicieux conte, adapté du flamboyant album de Judith Kerr, est précédé de trois courts-métrages qui vous mettront en appétit… de tigre ! Un programme de 4 courts-métrages.
Le Tigre sur la Table de Kariem Saleh (4'03)
Connaissez-vous le menu préféré du Petit Tigre ? Un grand verre de jus d’orange, des carottes et des brocolis croquants, suivis d’un plat de spaghettis. Attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, Petit Tigre !
Quand je serais grand de An Vrombaut (4'39)
Un chaton rêve de devenir un magnifique tigre. Une bête féroce et intrépide, qui rugit, parcourt la jungle et chasse pour manger! Bien sûr, pour le moment, il n’est qu’un tout petit chaton, mignon et gentil, mais quand il sera grand...
Tigres à la queue leu leu de Benoît Chieux (7'39)
Il était une fois un garçon fort paresseux. Houspillé par sa mère qui n’en peut plus de le voir dormir et manger à longueur de journée, l’enfant décide de se mettre au travail et déploie des trésors d’imagination et d’inventivité pour... ne plus jamais avoir à travailler !
Le Tigre qui s'invita pour le thé de Robin Shaw (24')
Alors que Sophie s’apprête à goûter avec sa maman, on sonne à la porte. Quand la petite fille ouvre, elle tombe nez à nez avec un splendide tigre qui lui réclame poliment une tasse de thé. Sophie et sa maman auront-elles préparé assez de thé et de gâteaux pour ce grand gourmand ?


Critique :

Titillant pleinement la force de l'imaginaire tout en distillant autant un regard bienveillant sur l'existence (ne pas se fier aux apparences) que l'importance de conserver son insouciance juvénile, #LeTigreQuiSinvitaPourLeThé est un savoureux cocktail de courts-métrages animés. pic.twitter.com/KoLsjRSMi4

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 20, 2022

À une heure où toute son intention - et c'est tout à fait légitime au fond - est focalisée sur la distribution de l'excellent Le Visiteur du Futur, il est dommage tout de même que le distributeur KMBO n'est pas mis un tout petit peu plus en lumière la jolie - même si très courte - séance qu'incarne Le Tigre qui s'invita pour le thé, cocktail de quatre courts-métrages d'animation joliment complémentaires et enchanteurs signés par Kariem Saleh (Le tigre sur la table), An Vrombaut (Quand je serais grand), Benoît Chieux (Tigres à la queue leu leu) et Robin Shaw (le dernier, définitivement le plus long, et qui prête son titre au programme), ne dépassant même pas les trois quarts d'heure de bobines et ayant toute - plus où moins directement - en leur coeur une histoire avec un tigre en vedette.

[CRITIQUE] : Le Tigre qui s'invita pour le thé

Copyright Tea Tiger Productions Limited MMXIX


Titillant pleinement la force de l'imaginaire tout en distillant toutes autant un regard bienveillant sur l'existence (ne jamais se fier aux apparences) et l'importance de conserver son insouciance juvénile, c'est sans doute le dernier effort signé Shaw qui est le plus captivant, mise en images de l'album éponyme populaire de Judith Kerr, qui voit le quotidien d'une fillette (Sophie) et de sa mère un brin bousculée par l'arrivée impromptue d'un tigre poli mais insatiablement gourmand, dont le ventre grondant vient vider tous leurs tiroirs et leur frigo.
L'animation, plus que soignée, épouse à merveille la singularité de l'oeuvre originale (des grands yeux incolores à la queue expressive du tigre, en passant par les goûts vestimentaires désinvoltes des personnages où le cadre de la maison au blanc éclatant, tout y est au dessin près) aussi bien que son exubérance fantaisiste, pour mieux incarner un charmant et mélancolique petit bout de cinéma qui vaut décemment le (très) peu de temps qu'on lui consacrera.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Le Tigre qui s'invita pour le thé